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Mettre en lumière les tragédies humaines

La bibliothèque et la mairie de La Couarde proposent jusque fin juin 2018 une exposition de photographies de Camille Lepage, pour témoigner de ce qui se passe dans le monde.
« Depuis toute petite, j’ai toujours voulu vivre là où personne ne veut aller et couvrir en profondeur des sujets liés aux conflits (…). Je n’accepte pas que les tragédies qui affectent des populations soient passées sous silence pour la simple raison que personne ne peut en tirer de l’argent. J’ai décidé de travailler seule et de les mettre en lumière quoi qu’il arrive. »
Une incroyable détermination
Cette phrase de Camille Lepage résume à elle seule l’incroyable détermination de la jeune photoreporter indépendante qui est partie sur les zones de conflits pour témoigner de la souffrance des gens et dénoncer l’injustice et la violence. À l’âge de 23 ans, elle part sac à dos à Bangui, Centrafrique où elle restera neuf mois. Sa caméra y fige des clichés insoutenables de la seconde guerre civile centrafricaine (2012-2013) où les violences inter communautaires ont donné lieu à des scènes de boucherie. La Seleeka, milice du président auto-proclamé Djotodia, à majorité musulmane, s’oppose aux anti-Balaka, groupes d’auto-défense animistes ou chrétiens restées fidèles à l’ancien président.
Elle part ensuite à Juba, au Sud- Soudan, pour vivre auprès des populations affligées par la guerre civile, qui là aussi fait rage depuis 2011, elle y restera quatorze mois. La guerre politico-ethnique y fait des dizaines de milliers de morts et oblige la population à se réfugier au Cameroun voisin. C’est après avoir visité un de ces camps de réfugiés que le 12 mai 2014, se déplaçant à moto et sans escorte, elle est fauchée par une balle qui ne lui était sans doute pas destinée.
Une association pour prolonger le combat de Camille Lepage
Les clichés de Camille Lepage, en noir et blanc ou plus majoritairement en couleur, montrent comment la vie au quotidien perdure aux côtés de la guerre. On y rencontre des jeunes qui fument leur cigarette au retour des camps ou des jeunes filles qui, rêvant d’être mannequins, organisent un défilé de mode à Bangui mais aussi des cadavres sauvagement mutilés par des bouchers, et alignés au sol sur la place publique.
Son regard sur la souffrance n’est pas empreint de curiosité malsaine mais il livre au reste du monde le quotidien des hommes affligés et que l’on refuse de voir.
Originaire d’Angers, Camille Lepage avait fait ses études de journalisme en Angleterre et avait étudié au Danemark et aux USA. Ses parents Maryvonne et Guy Lepage et son frère Adrien poursuivent son engagement. Ils ont créé pour cela l’association Camille Lepage-On est ensemble, pour promouvoir ses travaux, participer au soutien des populations, ainsi qu’à la sensibilisation des jeunes journalistes aux conditions sécuritaires et soutenir les photo-reporters à réaliser leurs projets.
L’exposition, d’une infime partie des photographies de Camille Lepage, prises au Centrafrique et au Sud Soudan, se tient tout le mois de juin à la bibliothèque et à la mairie de La Couarde.
Samedi 9 juin, Maryvonne Lepage a inauguré l’exposition en compagnie du photoreporter Eric Bonnier qui a travaillé, jusqu’en 2008, au coeur des conflits, en Irak, en Syrie et en Libye. Il a donné une conférence sur son métier de photojournaliste.
Véronique Hugerot
Exposition de photos Camille Lepage
À la bibliothèque et à la mairie de La Couarde
jusqu’au 30 juin 2018
L’ensemble des recettes est versé à l’association Camille Lepage-On est ensemble.
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