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« La Mer, venue du ciel ! »
Lors du Conseil Communautaire du 19 février dernier, les élus rétais se sont prononcés contre le Plan de Gestion des Risques Inondations et contre le Schéma Régional de Cohérence Ecologique de Poitou- Charentes. Ils ont aussi acté plus de 1,2 million de subventions aux Associations, et une période transitoire pour île de Ré Tourisme et l’ARDC-La Maline qui seront suivies « au fil de l’eau ».
Le poste de responsable de la gestion des digues a été créé comme le prévoit la loi GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) et bien que son application prévue au 1er janvier 2016 soit retardée à la suite des interventions du Président de l’Association des Maires de France, François Baroin, et de différents élus. Caroline Poullain est ainsi recrutée depuis le 9 mars, sa candidature ayant été sélectionnée parmi 35 postulants.
Des Associations rétaises largement subventionnées par la CdC
Le niveau des subventions aux Associations en 2015, qui approche 1,09 million d’€, et votées lors de ce Conseil, reste sensiblement identique sur ces trois dernières années, avec 155 K€ octroyés au secteur éducatif (dont 78 K€ aux « Petits Drôles », crèche associative de Ste Marie, 20 K€ à « La Tête dans les Nuages » et 20 K€ à Ré Espace Jeunes), 105 K€ au secteur social (dont 47 K€ à La Verdinière et 27 K€ à Ré-Clé-Ré), 115 K€ au secteur sportif (95 K€ à l’USV et 20 K€ à Ré Handi Tennis), près de 561 K€ allant au secteur culturel avec presque 291 K€ à l’ARDC-La Maline et 140 K€ à l’Ecole de Musique, et enfin un peu plus de 141 K€ pour le Tourisme, via île de Ré Tourisme.
Compte tenu des travaux prévus pour l’ARDC-La Maline, avec le prochain choix de l’Architecte et une réalisation espérée pour 2017, cette association va rentrer dans une phase transitoire, aussi la Convention la liant à la CdC a été maintenue au même niveau, avec un suivi prévu au fil de l’eau. Au-delà, l’enjeu pour la CdC est sans doute que ce pôle culturel soit davantage intégré dans l’ensemble de sa stratégie culturelle. L’organisation du rendez-vous du livre (ex fête des bibliothèques), bel évènement culturel mais que le Président de la CdC voudrait voir prendre de l’ampleur, a à ce titre cristallisé les positions de l’ARDC et des bibliothèques « associatives » d’une part et de la Direction Culturelle de la CdC, de la Médiathèque de Sainte-Marie et de la bibliothèque de La Couarde, d’autre part.
Par ailleurs, la mutualisation de la compétence tourisme étant lancée avec l’arrivée à la CdC en janvier 2015 de Guillaume Barny, Directeur Tourisme & Economie, pour une prise de compétence au premier trimestre 2016, la convention avec île de Ré Tourisme a été maintenue avec engagement de la CdC à réétudier le financement en cours d’année si besoin et à assumer le passif et l’actif de l’association. La radio « Soleil de Ré » et la web télé « Ré Télé » ont un conventionnement avec la CdC respectivement à hauteur de 11 K€ et de 10 K€.
Concernant l’Environnement, les subventions d’un montant total de 113 207€ attribuées à six associations sont issues du Budget Annexe Ecotaxe. Avec 94,4 K€, la LPO (50 K€) et l’AEMA (réhabilitation des marais salants, 44,4 K€) représentent 83 % de ces subventions.
La convention cadre pluriannuelle avec l’ONF pour la valorisation de la forêt domaniale de l’île de Ré a été prorogée jusqu’au 31 décembre 2015 et la convention annuelle d’exécution prévoit un budget de 446 780€ dont 357 424€ concernent le soutien financier de la CdC. La Couarde (Pergola, panneaux), Les Portes (Petit Bec, Lizay), Le Bois-Plage (Petit Sergent, Les Gollandières, Bidon 5) et Rivedoux (sentier littoral) sont les quatre communes concernées par le programme d’actions 2015. Une autre convention avec l’ONF concerne les études et travaux de restauration des dunes pour 263 500€.
Où une « risberme » surenchérit les coûts des Doreaux de 3 à 5 millions d’€ !
Concernant le PAPI, trois projets seront opérationnels en 2015 sur l’île de Ré. Le marché de la Porte du Port de La Flotte sera signé fin avril, les travaux de Loix seront lancés en septembre tandis que les travaux des Doreaux à St Clément ne sont pas passés en Commission des Sites, un Inspecteur Général du Ministère de l’Ecologie estimant que cette digue présente un caractère patrimonial et demandant l’élaboration d’une « risberme », un décrochement de la digue, sur 1,6 km de digue, nécessitant un élargissement de celle-ci. Le Conseil Général et la CdC de l’île de Ré n’entendent pas prendre à leur charge le surcoût estimé entre 3 et 5 millions d’€, non intégré dans l’appel d’offres initial de 10 millions d’€. Et s’en tiendront au calendrier initial, suivis par la DREAL sur ce point : « Nous restons sur une livraison du chantier le 2 septembre, avec ou sans risberme » a conclu Lionel Quillet.
« Cela ne s’arrêtera donc jamais ? »
Le Conseil communautaire a voté contre le « Plan de Gestion des Risques Inondations » (PGRI), élaboré pour le bassin Loire-Bretagne, intégrant l’île de Ré, et qui constitue un nouvel outil de gestion des risques d’inondation, résultant d’une directive européenne. Ce PGRI, qui sera opposable au PPRN, au SCOT et aux PLU, présente des cartes de submersion en cas d’évènement exceptionnel de type Xynthia, qui se basent uniquement sur l’altimétrie. Ainsi, même Le Bois, quasiment épargné par les modélisations PPRL, serait en partie submergé, tandis que les communes de La Couarde ou des Portes disparaitraient de la carte. Ceci sans que le cheminement de l’eau ne soit explicité. Ce document ne tient pas compte des protections à la mer et n’indique pas les points de pénétration de l’eau, ce qui fait dire à Lionel Quillet « On est submergés par la mer, venue du ciel ! ».
Les élus s’opposent donc à ces cartes encore plus contraignantes que celles de l’Etat dans le cadre du PPRL, vont solliciter les présidents du Conseil général et du Conseil régional, afin qu’ils intègrent les arguments de la CdC dans leurs délibérations, et les Maires signeront une motion commune, tandis que la population rétaise est appelée à participer massivement à la consultation publique. Les île de Ré, de Noirmoutier et d’Oléron devraient se retrouver dans ce nouveau combat…
Le conseil s’est aussi prononcé défavorablement quant au projet de Schéma Régional de Cohérence Ecologique de Poitou-Charentes au vu « des nombreuses erreurs des cartographies identifiant les réservoirs et les corridors de biodiversité, l’absence d’éléments détaillés justifiant des choix et les incertitudes quant aux modalités de « prise en compte » de ce Schéma dans les documents de planification locaux (SCOT et PLU) ». « Un tel document mérite d’être juste » ont-ils conclu.
Voir le dossier PPRL/ risques littoraux
Voir l’évolution favorable de la jurisprudence sur le dossier PPRL
Voir la situation des permis de construire instruits par la CdC
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