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Même les plus défavorisés peuvent prendre leur destin en main

En vacances à l’île de Ré, certains ne font pas que bronzer sur la plage ! Jacqueline Mazard, résidente secondaire à Saint-Clément a confié à Ré à la Hune avoir rédigé “Les Heures Fauves” au retour de longues marches à la côte sauvage.
En 1983, la ZUP des Minguettes de Vénissieux, banlieue lyonnaise qu’on qualifierait aujourd’hui de difficile, fut le théâtre d’émeutes urbaines sans précédent qui restent gravées dans l’histoire par la première marche pour l’égalité et contre le racisme que les médias avaient alors baptisée La Marche des beurs.
Enseigner et apprendre dans un lycée de banlieue
Les Heures Fauves sont le poignant témoignage de la dramatique crise identitaire et sociale bien souvent vécue par les générations issues de l’émigration et de la pauvreté. Bien que les faits décrits remontent à plus de quarante ans, le thème reste malheureusement d’une actualité criante.
À travers les souvenirs de Cyril, ancien élève du LEP Marc Seguin de Vénissieux, l’auteure, Jacqueline Mazard, professeure de français au moment des faits, évoque ses cours de l’année 1976 quelques années avant ces événements tristement célèbres.
Face à une meute de trente-cinq adolescents agressifs, machistes, dominateurs et soumis à de violentes pulsions que sont ses élèves du LEP, Blandine, la jeune professeure de français, n’a de cesse de faire triompher l’intelligence de la sauvagerie avec pour seules armes sa détermination et l’amour de son métier.
Une leçon d’humanité
Avec un courage dont personne, pas même elle, ne l’aurait cru capable, Blandine s’efforce de considérer ses élèves comme des hommes en devenir et non comme des délinquants. Seule sa volonté inébranlable de faire progresser ces jeunes, mis au ban de la société dès le départ, lui insufflent la force de continuer.
Avec une patience infinie, malgré les menaces et les assauts physiques musclés, elle fait découvrir à ces énergumènes en mal d’humanité, qu’ils sont, eux aussi, capables de réflexion afin d’infléchir leur sort et prendre leur vie en main.
Par le biais d’un dialogue entre l’ancien élève et sa professeure, ce texte, décomposé de 58 courts chapitres titrés, submerge le lecteur d’émotions et inspire le respect à force de psychologie et de l’amour de son prochain.
Sur la forme, on pourra toutefois regretter que le choix de la narration par l’ancien élève tout au long du texte, reportant presque mot pour mot,ses souvenirs du cours de français, fait la part belle au discours magistral.
Jacqueline Mazard fréquente régulièrement l’île de Ré où elle prend ses vacances. C’est ici qu’elle a rédigé Les heures Fauves en 2017. Elle travaille actuellement à l’écriture de Fleur du Marais, un roman cette fois, qui devrait paraître d’ici l’année prochaine et dont le sujet est directement inspiré d’un fait divers rétais. Une auteure pleine de sensibilité et d’intelligence, à suivre absolument.
Les Heures fauves
325 pages, 27,50 €
Editions l’Harmattan
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