- Environnement & Patrimoine
- PPRL Saint-Clément des Baleines
Médiation ou bras de fer avec l’Etat ?
Ré à la Hune a interrogé le Maire de Saint-Clément, à la suite de son entrevue fin décembre, avec le Préfet. À l’heure du réchauffement climatique, Saint-Clément des Baleines et ses consoeurs du Nord de l’île n’écartent pas la possibilité d’attaquer l’État.
Le plan de prévention des risques littoraux imposé par l’État ne prend pas en compte la pérennité des nouveaux ouvrages de protection (digue des Doreaux), il a été qualifié par le maire Gilles Duval de « catastrophique » dans l’édito de la Gazette de Saint-Clément de janvier.
Un PPRL « catastrophique », un zonage « aux contours arbitraires »
Au terme de cinq longues années de négociations, rien à faire, le village, dans sa plus grande partie reste marqué au fer rouge par la zone de même couleur (aléa submersion très fort) ou bleu (submersion à court terme ou/et à long terme) et dont les contours ne représentent pas la réalité du terrain, dit-on.
A l’heure d’élaborer le plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) les trois communes du bout de l’île, méchamment impactées par la carte de zonage, se sentent lésées par l’État, dura lex, sed lex* dit-on encore !
D’autant que Gilles Duval s’insurge contre l’absence de concertation au cours de l’enquête « On n’a jamais pu discuter ! » dit-t-il, et effectivement, les commissaires enquêteurs ont mentionné dans leur rapport cette difficulté à communiquer tout au long de l’enquête publique.
Le pot de terre contre le pot de fer
La possibilité d’intenter un recours contentieux contre l’Etat sur le plan de zonage, après l’adoption du PPRL, est une éventualité à laquelle monsieur le maire de Saint-Clément, solidairement avec ses homologues des Portes, d’Ars et de Loix, pense sérieusement. Il s’en est ouvert à Fabrice Rigoulet-Roze, préfet de Charente-Maritime qui ne désespère pas de trouver une médiation favorable dans les prochains jours.
La ZIS** : une bouée de sauvetage pour Saint-Clément des Baleines ?
L’enjeu ? C’est la réalisation de logements sociaux (Le Moulin Rouge, 28 logements + supérette) qui font défaut à la commune. N’offrant d’autre terrain que celui du Moulin Rouge pour ce projet à retentissement, la ZIS** évoquée par l’État pour officialiser la construction de logements sociaux en zone inconstructible (parce qu’inondable) représente une véritable bouée de sauvetage pour l’avenir du village alors même que le ratio vacanciers / résidents permanents menace d’un glissement lent mais déjà amorcé vers un village de vacances.
Mais, en dépit du fort attachement de l’élu au projet du Moulin Rouge et puisque les PPRL sont établis à l’horizon 2100, faut-il décider de l’avenir du village dans de telles conditions ? D’aucuns chuchotent qu’une zone artisanale serait bien plus utile ou, qu’en matière de logement, on pourrait s’attaquer enfin à la politique/niche fiscale qui privilégie les propriétaires loueurs en meublés saisonniers au détriment des propriétaires bailleurs à l’année.
À l’heure du réchauffement climatique, la tâche de nos élus est tout sauf un long fleuve tranquille !
Véronique Hugerot
* La loi est dure mais c’est la loi
** Zone d’Intérêt Stratégique
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