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Maxence Texerault, une dessinatrice talentueuse, sensible et positive
Maxence Texerault, 24 ans, Couardaise depuis sept ans, est actuellement en stage à la mairie de Rivedoux afin de valider sa dernière année d’étude à l’école de dessin Emile-Cohl à Lyon.
Vous ne pouvez pas être passé à côté de la mairie de Rivedoux sans avoir remarqué son œuvre, une magnifique fresque animée et colorée représentant un va et vient entre le marché et la plage, qui est maintenant terminée. Ré à la Hune s’est entretenu avec cette jeune artiste pleine d’avenir…
Ré à la Hune : Maxence, d’où venez vous et pourquoi avez- vous choisi de faire du dessin votre métier ?
Maxence Texerault : Originaire de Blois, je suis arrivée sur l’île de Ré, à la Couarde précisément, il y a sept ans avec mes parents qui ont attendu que je commence mes études supérieures pour déménager ici car ils ont toujours eu envie de vivre près de la mer. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé dessiner, peut-être parce que mes frères et sœurs sont plus grands que moi et que c’était un des moyens les plus simples de m’occuper. Mes parents disent que j’étais une enfant assez calme car je passais mes journées à faire ça. Ce sont eux aussi qui m’ont donné ce sens artistique car ils ont toujours aimé rénover des meubles et m’ont donné le goût des activités manuelles.
Que préfères-tu faire dans le dessin ou en général dans le domaine artistique ?
Depuis que je suis petite, ce que je préfère le plus c’est dessiner des histoires avec des personnages, notamment grâce à la bande des- sinée. J’aime beaucoup faire de la vulgarisation sur de la psychologie ou sur des événements d’actualité. C’est pour cette raison que je ne pense pas rester sur l’île de Ré mais plutôt retrouver la ville car j’ai besoin de m’inspirer de ce que je vois dans la rue, de ces mouvements permanents et de cette vie dynamique qu’on trouve en ville. J’aime également beaucoup l ‘illustration, la sculpture et le modelage. J’ai réalisé des fresques chez moi et pour de la famille, et comme cela m’a beaucoup plu je me suis dit que ce serait intéressant d’en réaliser une plus tard dans un cadre professionnel.
Peux-tu nous expliquer ton parcours de- puis ton entrée dans cette école de dessin ?
Après le bac, pour mes études supérieures, j’ai choisi d’intégrer l’école de dessin Emile Cohl à Lyon pour faire des études dans ce domaine et ainsi vivre de ma passion. J’ai fait une prépa sur deux ans, puis une licence qui dit que je suis “dessinatrice praticienne”, je connais donc toutes les techniques académiques du dessin. Puis j’ai fait deux ans de spécialité dans le livre et dans le monde de l’édition multimédia qui correspondent à un master 1 et 2. Cela correspond donc à sept années d’études dans ce domaine. J’ai également fait un premier stage de deux mois dans une maison d’édition, mais n’étant pas graphiste de formation, cela ne correspondait pas à mon parcours.
Pourquoi as-tu choisi de faire ton stage de fin d’année au sein d’une mairie ?
Ayant fait plusieurs saisons estivales sur le marché de La Couarde, j’avais l’idée depuis longtemps de créer une grande fresque sur le thème de l’île de Ré dans le marché ou ailleurs. Puis est venu le moment de faire mon stage de fin d’études d’une durée de six mois. J’ai donc contacté plusieurs mairies sur l’île et aux alentours de la Rochelle dans le but que l’une d’entre elles soit emballée par ce projet que je pourrais faire dans le cadre de mon stage. Et c’est celle de Rivedoux qui m’a répondu rapidement et positivement la première et plus particulièrement Isabelle Ferré, adjointe à la culture. Sachant également que mon projet de fresque ne durerait pas six mois, elle m’a proposé de travailler avec les élèves de l’école de Rivedoux en créant un projet ayant un apport pédagogique pour les enfants. J’ai tout de suite penser à la bande dessinée que j’ai écris pendant mes études sur le thème de la famille dans laquelle j’interroge sur ce qu’est une famille et ce que ça représente pour les jeunes adultes qui débutent dans la vie et, à côté de ça, j’ai développé un jeu de 7 familles sur le même thème. J’ai donc proposé de travailler sur ce sujet avec les enfants ou bien de faire une fresque mais nous nous sommes rendus compte que ce serait un peu compliqué à mettre en place. On pense également à créer une bande- dessinée sur le thème de l’écologie mais rien n’est encore défini, nous verrons bien… maintenant que j’ai fini ma fresque dans le centre bourg je vais avoir le temps de me pencher sur le sujet.
Cette sublime fresque, peux-tu nous en parler plus en détail ?
Comme je l’ai expliqué précédemment l’idée de la fresque vient de moi, mais ensuite c’est la mairie qui a m’a donné les directives concernant le thème, les élus souhaitaient une représentation de la plage et du marché, avec une sorte de va et vient entre les deux. Cela me donne un avant goût de la vie active car même si je suis en stage c’est comme si la mairie était mon client et que je créais sa commande. Ils ont quand même été très ouverts à mes propositions et m’ont laissé une autonomie très agréable pour travailler dans de bonnes conditions. J’ai mis un peu moins d’un mois à recréer mon dessin sur le mur, le plus compliqué finalement était que mon dessin soit homothétique, en gros il faut faire des calculs pour que le dessin sur le papier soit la miniature de ce qui existe dans la réalité, sur le mur. Il faut donc tracer un quadrillage sur le mur qui nous permet de reproduire le dessin à la bonne échelle. J’ai eu quelques soucis de calcul car les mathématiques ne sont pas forcément mon point fort, j’ai du également doubler quelques fois la peinture pendant le remplissage de mes dessins, ce qui n’était pas prévu, et la chaleur n’a pas aidé non plus car l’acrylique sèche très vite dans ces conditions, mais c’est comme ça, on s’adapte. La municipalité a été très prévenante à mon égard, elle m’a prêté un parasol, on me disait que si j’avais trop chaud il fallait que j’arrête, bref j’ai toujours été sécurisée. Concernant l’entretien, étant donné que je ne serai pas tout le temps sur l’île et que je ne pourrai pas revenir tous les mois pour faire des retouches peinture, nous allons apposer un vernis afin que la peinture bouge moins vite et que le mur soit lessivable s’il y a des traces à nettoyer.
Comme le souhaitait la municipalité, la fresque représente un va et vient entre le marché et la plage.
Cette œuvre dégage beaucoup de joie, cela reflète ta personnalité ?
Je suis hypersensible et on m’a souvent dit que mes dessins étaient très représentatifs d’une émotion. En faisant la fresque justement j’ai remarqué que la plupart des gens s’arrêtaient pour me dire “Ah c’est joyeux, c’est dynamique”, en gros que ça représentait la joie des vacances. Je me suis dit tant mieux car c’est ce que j’essayais de faire passer à travers ces dessins. D’ailleurs j’ai été étonnée de la bienveillance des gens à l’égard de mon travail, je ne m’attendais pas à recevoir autant de compliments qui m’ont fait très plaisir car je n’étais vraiment pas sûre de moi. Et même si parfois j’étais avec mon casque sur les oreilles pour me mettre dans ma bulle, j’ai vraiment apprécié ces moments d’échanges avec les passants des plus jeunes aux plus âgés !
D’ailleurs, quels sont tes projets futurs ?
J’aimerais retravailler la bande dessinée que j’ai créée pendant mon diplôme pour la présenter à des maisons d’édition plus tard. Grâce à ma fresque, j’ai eu plusieurs personnes qui m’ont demandé d’en faire une chez eux. Donc je verrai, je me laisse un peu porter mais j’aimerais surtout voyager et m’enrichir d’idées ailleurs car, au final, cela fait sept ans que je fais des études et que je n’ai pas le temps de partir en vacances. L’avantage de mon travail est que je peux être free lance et donc autonome, cela me laisse une grande liberté de choix et de temps.
INAUGURATION DE LA FRESQUE – Samedi 24 septembre, la municipalité a donné rendez-vous pour inaugurer la fresque de Maxence. Le Maire, Patrice Raffarin, a dit ces quelques mots : “Chère Maxence, je me suis demandé comment j’allais faire pour trouver des mots aussi beaux que ta peinture, et bien ce n’est pas possible. Pour autant, j’aimerais vraiment te remercier et te féliciter pour ton travail ainsi que pour tout le parcours que tu as eu avec les services techniques et les élus, particulièrement Isabelle Ferré, adjointe à la culture, qui te prend en charge pendant ce stage. Je me suis dit également que tu avais une chance extraordinaire car dans des décennies les gens vont continuer à passer ici, ils verront ta signature, et quelque part tu fais partie maintenant des personnes les plus célèbres du village”, ajoute-t-il avec humour. Puis ce fut au tour d’Isabelle Ferré de parler : “Je te revois pour la première fois avec des books quand on s’est rencontrées pour un entretien, une jeune fille toute étonnée qu’une mairie ait répondu favorablement à sa demande et grand bien nous en a pris quand on voit le résultat de cette magnifique fresque. J’ai vu en toi une personne très volontaire, souriante, sympathique et je tiens à saluer ton courage dans la réalisation de cette fresque qui s’est faite durant la canicule avec du monde qui passait en permanence, tu étais concentrée avec ton casque sur les oreilles mais toujours disposée à parler avec les passants et même à ajouter des idées qu’ils te donnaient, cette fresque c’est donc une oeuvre collective. Ton travail avec la mairie ne va pas s’arrêter là puisque tu vas travailler avec l’école sur un projet littéraire qui verra le jour au mois de décembre.”
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