Mathieu Latour ou la merveilleuse faune du monde sauvage

En seconde année du réputé institut de photographie Condé à Paris, l’étudiant originaire du Bois-Plage espère intégrer l’Iffcam à Poitiers, seule école de cinéma animalier en Europe.
« Voir et donner à voir la magie des animaux dans leur habitat naturel » : tout est dit… Pourtant le jeune érudit, boucles en alerte et l’oeil qui frise ne saurait s’en tenir à ces quelques mots pour résumer sa passion très tôt manifestée.
De ses années quatre-pattes, il se souvient des heures entières à observer les insectes dans l’appartement parisien : « Même les moustiques et les cafards sont passionnants ! Il y a des trucs dingues à découvrir ! » lance l’enthousiaste qui des dinosaures de son imagination aux sociétés rampantes minuscules de son quotidien traque toutes les formes de vie sauvage.
Arrivé à l’âge de 4 ans à La Flotte, l’île de Ré lui offre un nouveau terrain de jeu, tandis que la même année, son père l’accompagne au parc animalier de Thouaré sur Loire à l’occasion d’une journée déclic qu’il qualifie comme la plus belle de sa vie.
Dès lors, l’enfant volontiers contemplatif consacrera tout son temps libre à l’observation et la compréhension des animaux sauvages. À peine a t’il l’âge de lire qu’il dévore tous les ouvrages naturalistes et scientifiques décrivant certains taxons (avec une préférence pour les insectes et les reptiles) ; à peine a t’il l’âge d’écrire qu’il collectionne les fiche élaborées sur la base des documentaires du National Géographic.
De la terre au ciel : des insectes aux oiseaux
Fine mouche, Mathieu ne tarde pas à comprendre qu’il aura peu de chances de croiser un crocodile dans les marais de l’île. Quant aux insectes, lapins et faisans : il lui semble leur avoir tous déjà donné un prénom ! Aussi, lorsqu’il visite à l’âge de sept ans la réserve naturelle de Lilleau des Niges aux Portes, n’hésite-t’il pas à délaisser sa posture courbée, yeux rivés au sol, pour découvrir et admirer la valse des oiseaux en parade. Deuxième clic et déclic !
Les photos qui tout d’abord ne servaient qu’à fixer l’émotion d’un instant rare et intime s’esthétisent à l’occasion des nuits d’observations, pour servir cette nouvelle exaltation ornithologique… D’appareils en appareils, autant qu’il répertorie les différentes espèces endémiques, précoce il perfectionne sa technique et apprend à maîtriser l’image. « Je suis vraiment rentré dans le monde de la photo à l’âge de quinze ans avec mon dernier Nikon plein format qui me permet de jouer avec l’objectif selon qu’il s’agit de tout petits ou grands animaux » confie Mathieu, qui de retour au Bois-Plage pour les vacances de la Toussaint, profitait de son séjour pour travailler la trentaine de photos à rendre dans le cadre de sa formation. L’obtention du diplôme de la fameuse école parisienne devrait lui ouvrir en 2019, il le souhaite ardemment, les portes d’un petit milieu de réalisateurs déterminés à louer et défendre l’espèce animale en liberté.

Des voyages partout dans le monde, mais l’île de Ré pour point d’ancrage
Encouragé par ses parents dans sa passion, Mathieu a déjà sillonné en famille de nombreuses réserves protégées du monde pour, ici un tête à tête avec un alligator en Floride, où là, un frisson devant un lion d’Afrique. Depuis peu, il voyage seul par l’intermédiaire d’organismes d’éco-volontariat.
L’été dernier, il partait avec l’ONG « Saïga » à Bornéo en Indonésie pour « capter » (comme il dit) un Orang-outan ! Après 4 heures de marche dans la jungle, l’équipe s’est soudain effacée pour lui laisser voler une photo à la dérobée, qui même prise de loin reste un trophée !
Mieux et inespéré : un Nasique (singe dont la longueur du nez vaut baromètre de séduction), visible uniquement sur l’île de Bornéo a semblé apprécier son déjeuner en compagnie de notre admirateur pacifique.
Pour les prochaines grandes vacances, Mathieu rêve de rencontrer le Gorille des montagnes dans le Parc des Volcans au Rwanda, « L’animal le plus intelligent après l’homme… Pacifique, il est possible de développer une grande complicité avec lui ». Globe-trotter ascendant casanier, notre futur reporter nature l’assure : l’île de Ré et la formidable richesse de sa faune continueront toujours à occuper une place de choix dans sa photothèque du coeur !
Marie-Victoire Vergnaud
Facebook : Nature en Ré
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