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Mathieu Latour finaliste du prestigieux concours photo reportage étudiant de Paris-Match
Mathieu Latour, dont les magnifiques photos agrémentent chacune des éditions de Ré à la Hune depuis plusieurs années, fait partie des treize finalistes du « Grand prix photo reportage Paris Match », concours auquel ont participé 70 000 personnes. Il a reçu, à ce titre, une médaille
Depuis plusieurs années, les lecteurs de Ré à la Hune peuvent découvrir les magnifiques reportages photos (faune et flore) de Mathieu Latour, dont vous pouvez retrouver le portrait sur www.realahune.fr. Nous avons aussi cet été publié sur notre page Facebook une série de quatre vidéos sur des oiseaux de nos villages, réalisées par le talentueux Mathieu et narrées par Dominique Chevillon, qui ont rencontré un beau succès.
« LE » concours photo
Le grand prix du photo-reportage étudiant de Paris Match est un des plus importants concours de photographie/ reportage pour les étudiants en photographie, « LE » concours auquel il faut participer. Sans thème particulier, il consiste à envoyer quinze photos au maximum sur un sujet que le candidat choisit, accompagné d’un texte de 1500 signes. Parmi les membres du jury il y avait Hervé Gattegno (directeur général de rédaction Paris Match) et Olivier Royant (directeur de rédaction). En général il y a 25 finalistes, cette année le jury a été plus sévère, de nombreux reportages parlant du même thème, il était plus difficile de trouver des histoires qui se démarquent.
C’était la troisième fois que Mathieu Latour participait au concours récompensé par quatre prix : Grand trophée Paris match, Prix Nature Environnement, Prix du public et Coup de coeur du jury. Sans avoir gagné un de ces prix, Mathieu est fier de la médaille reçue, qui constitue une belle reconnaissance de son travail. Il est également l’un des rares candidats à avoir fait un reportage à l’étranger alors que cette année le journal choisissait surtout des reportages faits en France.
« Une matinée inoubliable, une belle victoire pour moi »
Son reportage sur les rhinocéros s’est déroulé en Afrique du Sud durant l’été 2019, au cours d’une mission d’éco-volontariat sur la protection des animaux menacés de la réserve de Karongwe. Une matinée avait été consacrée à la capture de trois rhinocéros blancs pour leur couper les cornes afin de les protéger des braconniers. « Durant cette matinée inoubliable, j’étais dans l’optique de réaliser un reportage pour un magazine ou un concours, et non pour faire des « photos-souvenirs ». C’était une expérience qui ne se renouvellerait sûrement pas donc il était important de bien réussir les images. Surtout qu’en plus NIKON France m’avait prêté du matériel de haute qualité, donc une superbe occasion de réussir des clichés saisissants. Depuis toujours je cherche à sensibiliser le public à la sauvegarde de la nature et à montrer les enjeux de la biodiversité. Assister à cette opération a été assez difficile à regarder mais nécessaire pour protéger les rhinocéros de la cupidité des braconniers sans pitié. Comme vous le savez déjà je suis et je resterai toujours dans l’optique de protéger les animaux et l’environnement, aussi écrire un article photo sur ces grands herbivores menacés et l’envoyer au concours était une évidence pour moi. Mais ayant échoué deux fois par le passé, je ne m’attendais pas à être sélectionné cette fois-ci. Écrire le texte a été très simple mais choisir quinze photos parmi une cinquantaine était plus dur. Avec cette médaille et la diffusion du reportage c’est déjà une belle victoire pour moi et cela me prouve une fois de plus que mes photos et mes écrits suscitent un intérêt auprès du public et cela m’encourage à ne jamais lâcher mon travail. Cela est d’autant plus vrai quand on voit le nombre de participants et l’exigence du journal. Je ne peux que remercier les rangers de la réserve pour m’avoir permis de mettre en avant leurs actions et les faire connaître au public français.
Travailler pour Ré à la Hune et écrire des articles nature font partie des choses qui m’ont donné confiance en moi et m’ont poussé à participer à ce concours. », conclue Mathieu dont les photo reportages n’ont pas fini de nous émerveiller…
Photo reportage – Concours Paris Match
« Opération Rhino »
600, c’est le nombre de rhinocéros tués en moyenne chaque année en Afrique du Sud. Des chiffres qui ne font qu’augmenter depuis une décennie
Le pays abrite 80% de la population mondiale avec notamment la plus grande concentration de rhinocéros blanc au monde. Ne connaissant aucun prédateur naturel, ces animaux sont pourtant massacrés par des braconniers toujours mieux organisés. Leur objectif : arracher les cornes des pachydermes. Sur le marché noir chinois, celles-ci se revendent plus chères que la cocaïne ou même que l’or : environ 60 000 euros le kilo. Une fois réduites en poudre, celles-ci donneraient des vertus aphrodisiaques. Un fait qui n’a jamais été véridique pour les scientifiques qui considèrent que la corne n’est que de la kératine comme ce qui compose nos cheveux et nos ongles. Autrement dit de la matière morte.
Face à ce massacre auquel beaucoup se sentent totalement impuissants, les réserves d’Afrique du Sud se mobilisent et tentent de sauver l’espèce en pratiquant la coupe des cornes. La réserve privée de Karongwe s’est engagée à suivre cette pratique.
En août 2019, j’ai eu l‘occasion de suivre pendant toute une journée, une équipe de rangers spécialisés pour traquer, endormir et retirer les cornes de trois rhinocéros blancs. Depuis un hélicoptère, les gardes patrouillent une zone de savane pour débusquer une cible et lui tirer une fléchette hypodermique. Une fois l’animal endormi, l’opération débute et doit durer 40 minutes maximum avant le réveil. L’équipe commence par couvrir les yeux de la bête pour éviter le stress, et lui implante un tuyau respiratoire dans les narines. Tout le monde s’active ensuite pour pousser l’animal de 3 tonnes sur le ventre. Le vétérinaire délimite à la craie le contour de la corne à sectionner en prenant soin d’éviter que les vaisseaux sanguins ne soient touchés. La corne est coupée à la tronçonneuse et est retirée au bout de 15 minutes.
Durant toute l’opération, le rhinocéros est arrosé par des bénévoles ; l’eau déstressant l’animal en procurant une sensation agréable sur sa peau sèche. Une fois les cornes coupées, elles sont numérotées et placées dans un sac pour être emmenées à l’abri. Une fois réveillé, le rhinocéros pourra vivre 3 à 4 ans de liberté avant une nouvelle opération ; les cornes repoussant de 7 cm par an. Cette pratique constitue désormais le quotidien pour de nombreux rangers sud-africains désireux de protéger l’un de leurs Big Five.
Avoir recours à cette méthode peut paraître barbare et humiliant vis-à-vis de l’animal, mais c’est aujourd’hui le seul et unique moyen d’assurer la survie de cette espèce phare dont l’avenir est grandement incertain.
Mathieu Latour pour le concours Paris Match
Le reportage « Opération Rhino » est présent sur le site internet du grand prix photo reportage étudiant Paris Match dans la rubrique « Édition 2020 » https://grand-prix-photo-reportage.parismatch.com/2020/operation-rhino-3769
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