Marie Felter, une femme aux commandes de la Gendarmerie martinaise
Ce n’est plus une nouvelle, l’Adjudante-Chef Marie Felter commande la Brigade de Gendarmerie de Saint-Martin depuis plusieurs mois, et sa 1ère « haute saison » lui a permis de s’installer dans ses fonctions. L’occasion d’un bilan et d’une rencontre attendue.
Disons-le d’emblée : Marie Felter est sympathique. Et dans son bureau où elle nous reçoit en toute simplicité, la conversation s’annonce sans détours. Mais n’allons pas croire pour autant que convivialité rime avec permissivité. L’adjudantechef est incontestablement une femme de caractère et la fermeté se devine derrière la pédagogie.
A chaque saison ses inconvénients
Il ne lui aura pas fallu longtemps pour poser le diagnostic des problématiques rétaises, majoritairement liées à la circulation : l’été, les vélos, l’hiver les voitures. Un phénomène très logique, « les voitures étant considérablement ralenties l’été » constate l’adjudante-chef, qui a par ailleurs pris pleinement la mesure des dérives engendrées par les consommations d’alcool et de stupéfiants.
Cela dit d’entrée de jeu, Marie Felter est enthousiasmée par la qualité de vie et la beauté du territoire. « Je l’ai d’ailleurs dit à mon équipe. C’est une vraie chance de travailler ici comparativement à d’autres endroits ». L’Ile de Ré, univers privilégié ? Oui bien sûr. Ce qui nous ramène à nos moutons et rend peut-être certaines situations encore plus inacceptables.
Une première saison instructive
Si elle tient à souligner que la saison s’est déroulée « sans gros gros problème » côté voitures, Marie Felter déplore évidemment les deux accidents mortels à vélo, le premier en début de saison et le second en clôture, avec le décès d’une jeune femme de dix-neuf ans. Sans révéler le contenu de l’instruction en cours, l’adjudante-chef évoque une circulation en pleine nuit sur la départementale avec un problème d’éclairage, pour ne citer que celui-là. Bref, autant de circonstances aggravantes qui ont malheureusement conduit au pire.
A vélo, la pédagogie oui mais…
Marie Felter l’affirme : oui la sensibilisation et les actions pédagogiques sont nécessaires. Mais la peur du gendarme existe-t-elle côté cyclistes ? Car nous l’avons-nousmêmes constaté lors des opérations de prévention menées cet été, la présence des uniformes n’empêche guère les infractions. « Voilà pourquoi ce n’est définitivement pas suffisant », poursuit-elle résolue, confirmant que si le passage aux sanctions a déjà eu lieu, il s’intensifiera l’année prochaine. Cela vaut (entre autres) pour le non respect de la signalisation (sur et hors pistes cyclables), le non port du casque pour les enfants de moins de douze ans, circulation de nuit sans éclairage ou encore l’alcool à vélo, une infraction fréquemment relevée. Dans le ton, on devine que l’adjudante-chef ne lâchera rien.
Une présence renforcée
Nous le savons tous : pour assurer la saison dans les meilleures conditions, la gendarmerie rétaise bénéficie de renforts en gendarmes mobiles et réservistes. « Cet été, nous avons même eu un Allemand » raconte Marie Felter, satisfaite par ailleurs du poste provisoire à Ars sur les mois de juillet et août pour couvrir le Nord de l’Ile, ainsi que de l’accueil ouvert à La Couarde pour enregistrer les plaintes. Ajoutons-y la Police de Sécurité du Quotidien, un type de service que Marie Felter connaît bien et qui sera accentué. Composée de patrouilles à pied, à vélo ou encore en MP3 (véhicules à trois roues), elle permet une présence efficace sur tous les terrains. Gestion des tapages nocturnes (mais aussi diurnes), atteinte aux personnes… Avec de tels effectifs, le territoire est quasiment couvert 24 heures sur 24, souligne l’adjudante-chef qui précise que des actions seront mieux coordonnées avec les polices municipales et que les contrôles systématiques à l’alcool et aux stupéfiants seront renouvelés notamment aux sorties des boîtes de nuit. Pendant la période hivernale, l’adjudante-chef peaufine son plan d’action 2019.
Sur le terrain de jour comme de nuit
Marie Felter ne craint pas le terrain, bien au contraire. Et en hiver, les automobilistes se lâchent. C’est donc sur la délinquance routière que Marie Felter et son équipe consacre leurs efforts. Les points chauds sont connus, où l’absence de bons sens mène parfois au pire.
Et l’adjudante-chef n’est pas dupe. Elle sait que les habitués des excès en tous genres cultivent le système D pour éviter les grands points, traditionnels lieux de contrôle. Aussi a-t-elle a pris soin d’identifier des endroits inédits sur lesquels sont effectuées des sorties de nuit. Certains contrôles peuvent être assortis de gardes à vue, lorsqu’il y a récidive ou que les automobilistes sont sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants, ou les deux évidemment. « Les gardes à vue c’est souvent moi qui les mène » précise Marie Felter. De jour comme de nuit, l’adjudante-chef donne son temps sans compter.
La barre est haute : objectif 0 accident. Reconnaissant par ailleurs qu’il est bien sûr impossible (et non souhaitable) de « mettre un gendarme derrière chaque citoyen », Marie Felter fera preuve de la fermeté nécessaire à un changement de comportements « inadmissibles ». Elle sera notamment, et elle l’affirme clairement, « intraitable sur l’alcool ». Un fléau qui concerne malheureusement aussi beaucoup les jeunes. A bon entendeur…
Pauline Leriche Rouard
Une vraie vocation : La brigade de Gendarmerie de Saint-Martin est le premier poste de commandement de Marie Felter et sa 7ème unité. Car l’adjudante-chef est aguerrie d’une longue expérience dans différents départements, en Haute-Vienne, dans le Sud à Narbonne et Pezenas mais aussi dans notre région, de Jonzac à Saint-Jean d’Angely en passant par Surgères. Très impliquant le métier de gendarme ? « Oui bien sûr », avoue-t-elle, « j’ai un fils et il est vrai que ce n’est pas facile d’avoir une vie de famille au sens où on l’entend avec le métier que je fais ». « Mais je l’ai choisi. C’est une vraie motivation d’être au service de l’intérêt général ». Marie Felter est une femme d’action. Elle aime le terrain, tout dans notre conversation le prouve. Et quand on lui demande si ce n’est pas difficile d’être une femme, a fortiori à un poste de commandement, elle répond sans hésitation : « Je n’ai jamais eu de problème avec ça. J’ai l’esprit d’équipe. Mais c’est vrai aussi que je ne suis pas du genre à me laisser faire ».
Les élémentaires du cycliste : On ne le dira jamais assez : au même titre que l’automobiliste, le cycliste doit respecter les règles du Code de la Route et connaître les bases du déplacement dans et hors agglomération. Il doit en outre être muni d’un vélo en bon état et équipé selon les normes en vigueur afin d’assurer sa sécurité mais aussi celle des autres. Cela vaut pour tous et tout le temps. « On ne cesse pas de vivre en société parce que l’on est en vacances ou pressé », martèle Marie Felter. En cas de doute sur la validité de son équipement vélo, il ne faut pas hésiter à s’informer et faire le nécessaire. Ce n’est pas si compliqué et cela vaut mieux que de prendre un PV ou d’avoir un accident non ?!
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