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Marc Minkowski : la simplicité des très grands
Samedi 29 octobre, la Librairie Quillet initiait en ses locaux une nouvelle formule « Rencontre avec… » un artiste ou un auteur. Pour cette-fois, il s’agissait de Marc Minkowski, le célèbre chef d’orchestre, à l’occasion de la parution de son livre.
Pour cette première rencontre, la Librairie Quillet avait fait appel à Jacky Marchand, ami de longue date de Marc Minkowski, pour jouer le rôle d’accoucheur. Il posa au chef d’orchestre une série de questions dont les réponses se trouvent évidemment dans le livre, mais que celui-ci prit le temps de développer devant une assistance choisie.
Après avoir rappelé ses liens anciens avec l’île et plus particulièrement avec Loix, Marc Minkowski se pencha sur la genèse de son livre qui, sans le confinement, n’aurait jamais vu le jour. En effet, cette parenthèse hors du temps lui a permis de reprendre un projet d’édition que lui proposait un ami, Antoine Boulay (1) , depuis plusieurs années. Durant deux mois, les deux hommes travaillent quotidiennement via Skype. Minkowski expliquera au futur rédacteur de son livre, qu’il souhaite « pour commencer, rendre hommage à ses maîtres et puis dire sa vérité sur ce qu’est diriger une maison, collaborer avec un metteur en scène ou un directeur d’opéra, vivre avec les musiciens. » Et aussi, que la question qu’il veut se poser devant le lecteur en tachant d’y apporter des réponses est « comment le quasi-autodidacte, l’instinctif qu’il est, en est-il venu à fonder un ensemble aujourd’hui essentiel en France ? »
Un environnement propice
Né en 1962 dans un environnement culturel très riche, Marc est élevé entre un père Mandarin de la faculté de médecine et une mère, brillante traductrice de plusieurs langues, dont l’arabe littéraire, et fille de la violoniste américaine Edith Wade. Ses parents, grands mélomanes, possèdent une superbe discothèque si bien que le petit Marc baigne dans un milieu musical dès sa plus tendre enfance. C’est un enfant surdoué que pratiquement seule la musique intéresse et qui « a voulu son propre orchestre le plus tôt possible. » Outre son don, sa très grande chance sera d’avoir des parents intelligents et attentifs qui lui laisseront la liberté de mener ses propres expériences et de devenir lui-même. A l’École alsacienne où il effectue sa scolarité, Marc a la chance de fréquenter un département musical très structuré avec à sa tête un merveilleux professeur de musique, Michel Rothenbühler, qui lui donna le goût du jeu d’orchestre et le poussera à jouer du basson, conforté en cela par Jean-Claude Casadesus, une relation de ses parents. Puis ce sera la découverte de Nikolaus d’Harnoncourt dans la direction des « Quatre Saisons ». Il y aura d’autres rencontres, mais d’Harnoncourt « aura été l’expérience fondatrice ».
Un chef d’orchestre centaure
Le titre du livre « Marc Minkowski, chef d’orchestre ou centaure. Confessions » a beaucoup évolué avant d’adopter la version finale que nous connaissons en couverture et qui nous livre les deux grands amours de Marc Minkowski : la musique et le cheval. Il aime les chevaux et pas n’importe lesquels. Il éprouve une véritable passion pour ceux que Bartabas et Manu Bigarnet lui feront découvrir : le Shire Horse et le Clydesdales. Il écrira « La découverte de ces créatures reste un des événements majeurs de ma vie au cours de ces quinze dernières années. » Pour lui, « le cheval est un miroir et il trouve dans la relation à cet animal tout ce qu’il trouve dans la musique plus le côté rythmique. » Monter en pleine nature comble son désir d’évasion et lui permet de se « rêver centaure ».
Les Musiciens du Louvre
Marc Minkowski s’est lancé très tôt dans la direction d’orchestre. Il raconte que lorsqu’il a créé Les Musiciens du Louvre en 1982, alors qu’il avait tout juste 19 ans, il n’imaginait pas que la direction d’orchestre deviendrait son activité dominante. Depuis quarante ans, cet orchestre qui est le sien, sa maison, et avec lequel il entretient des relations particulières, est le principal ensemble sur instruments d’époque en Europe. Le baroque est son répertoire courant, mais il a aussi proposé au public des relectures des oeuvres de Handell, Rameau, Hayden et Mozart car Minkowski n’est pas homme à se laisser enfermer dans un répertoire.
Le livre va bien au-delà de l’entretien, pourtant déjà très riche et offre la possibilité d’approcher au plus près de son art l’un des chefs les plus doués de sa génération. Il y parle de son métier, des différentes fonctions de direction d’institution qu’il a occupées, de ses contacts avec les metteurs en scène d’opéra, des villes qu’il aime et de sa vision des politiques culturelles. Tout simplement passionnant.
1) Antoine Boulay : président délégué des Musiciens du Louvre, président de l’ensemble Aedes et acteur engagé de la scène classique en France.
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