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Une magnifique expo « La défense des côtes sur l’île de Ré du moyen-âge à nos jours »
Préparée durant trois mois par la Communauté de Communes de l’île de Ré (services communication, mer et littoral, patrimoine), avec le conseil scientifique de Jacques Boucard et conçue par Instant Urbain, cette exposition inaugurée le 17 décembre est en libre accès à Saint-Martin de Ré.
Composée de 22 panneaux et d’une borne numérique et complétée par un guide spécialement conçu pour les enfants, cette exposition pédagogique sera présentée aussi en visite commentée tous les mercredis sur réservation, en couplage avec la visite de l’un des quatre chantiers en cours : Digue du Boutillon, travaux des Doreaux à Saint-Clément, Porte du port de la Flotte, et bientôt chantier de Loix. Le tourisme de travaux rencontre en effet un vif succès comme on a pu le constater avec la visite du Boutillon lors des Journées Européennes du Patrimoine.
Très fier de cette expo, « qui résulte de six ans de travail et la réalité de terrain », Lionel Quillet estime qu’elle contribue à « présenter une tradition insulaire, à entretenir le devoir de mémoire et de préparation aux nouveaux évènements qui arriveront forcément, sans oublier son volet de « communication politique » se faisant l’écho des 60 millions d’€ de travaux effectués qui font de l’île de Ré le territoire le mieux défendu de France ».
Installée pour plusieurs mois au siège de la CdC (rue du Père Ignace à Saint-Martin) elle pourra ensuite devenir itinérante dans les communes qui en feront la demande. Des actions seront montées très certainement avec les écoles afin que les enfants puissent découvrir cette expo dans le cadre d’un projet pédagogique, au-delà du petit guide déjà conçu à leur intention.
Le panneau introductif explique bien le déroulé de cette exposition :
« La vulnérabilité de nos littoraux face au risque de submersion marine est indiscutable. Les sources documentaires existantes, aussi anciennes soient-elles, attestent de la capacité d’adaptation des hommes, qui ont appris à vivre avec ce risque et à s’en protéger.
Le parcours de l’exposition est un voyage à travers le temps. Du Moyen Âge à aujourd’hui, il retrace l’histoire de la protection des côtes rétaises, en mettant en perspective le contexte historique, politique et économique, avec l’évolution des techniques et la gestion humaine des ouvrages de protection.
D’abord assurée par les habitants pendant toute la période médiévale, la construction des digues a ensuite été réalisée par l’État aux XVIIIe et XIXe siècles, avec une grande campagne d’édification d’ouvrages.
Au fil du temps, l’entretien des digues se révèle complexe. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, celles-ci ne sont plus entretenues et leur état se dégrade progressivement. À cette même période, les grandes tempêtes se raréfient. La culture et le souvenir du risque se font alors plus diffus.
Jusqu’à cette nuit du samedi 27 au dimanche 28 février 2010 où la tempête Xynthia ravive les mémoires.
Assurer la sécurité des personnes et des biens devient alors un impératif quotidien des élus rétais. C’est tout le linéaire des côtes qui doit être continuellement défendu et les populations qui vivent à l’arrière protégées.
Les digues ont prouvé leur efficacité en la matière. Leur intérêt a pourtant été négligé pendant plus de cinquante ans alors que de l’avis des experts, l’impact aurait été bien moindre si l’entretien des ouvrages avait été assuré régulièrement.
Depuis 2010, c’est donc un programme complet de défense des côtes qui est mis en place par la Communauté de Communes avec pour objectifs la reconstruction des ouvrages endommagés, leur renforcement et leur entretien régulier. Les dunes, les marais et les plages qui jouent un rôle essentiel face au risque de submersion, font aussi l’objet de mesures de sauvegarde et d’entretien. Des actions de prévention sont menées auprès des habitants pour cultiver et entretenir la mémoire du risque. Enfin, l’étude et le suivi de l’évolution du trait de côte et du climat visent à améliorer la connaissance du risque et à mieux en anticiper les effets.
Devant la spécificité insulaire et face aux enjeux à venir liés au réchauffement climatique, les Rétais ont fait le choix de poursuivre les efforts menés par les anciens depuis des siècles, pour réduire la vulnérabilité du territoire et continuer à y vivre ».
Une exposition belle et très instructive tout à la fois, qui nous rappelle que si l’île de Ré a connu nombre de vimers et a une longue tradition de défense, le risque existe encore et toujours, et qu’il convient de bien l’évaluer pour vivre avec tout en s’en protégeant au mieux.
Crédits photographiques de l’expo :
Yann Werdefroy
Jacques Boucard
André Diedrich
François Blanchard
Mickaël Morin / Planète sports et loisirs
Musée Ernest Cognacq, ville de Saint-Martin-de-Ré
Archives Départementales
Bibliothèque Nationale de France
Office National des Forêts
Rhéa Marketing
Direction Départementale des Territoires et de la Mer 17
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