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Madaré ou l’émancipation des femmes par le tissage
Depuis 20 ans sur l’Ile de Ré, Sylvie Vonié, responsable des chapelleries installées à Saint-Martin vit une double histoire d’amour : avec l’homme de sa vie, d’une part et avec une autre île, Madagascar, d’autre part.
Après son divorce, Sylvie arrive seule avec ses enfants sur l’île. Elle décide alors de faire les marchés, celui d’Ars notamment, et teste la vente de plusieurs produits. C’est finalement un lot de chapeaux qui va lui permettre de pérenniser son activité et de chapeauter toute l’île de Ré ! Petit à petit, la chance lui sourit. Elle aura une première boutique près du Bastion, offrant malheureusement peu de visibilité. Elle ouvrira ensuite « Comme au marché », située rue Kemmerer, qui démarre cette aventure. Puis suivra une seconde boutique, rue de Sully, qui verra véritablement décoller son activité. Et toujours une présence historique sur le marché d’Ars en juillet et août. Vingt années déjà que Sylvie protège les têtes. Dans ses boutiques, conçues comme de véritables cavernes d’Ali Baba, cette spécialiste du couvre-chef connaît les meilleurs fournisseurs et arpente chaque année les salons spécialisés, à la recherche des dernières tendances et nouveautés. Tout aurait pu continuer ainsi. Mais l’amour a de nouveau frappé à sa porte il y a une dizaine d’années. Son homme, un passionné d’aviation ayant vécu principalement à l’étranger, en Afrique notamment, s’installe aussi sur l’île. Il met ensuite ses compétences au service des chapelleries en créant un site Internet, pensé pour développer la vente à distance. Après avoir fait le tour de l’Ile de Ré, il rêve d’horizons plus lointains. Direction Madagascar !
Une deuxième vie
Il y a cinq ans, leur projet d’installer une petite compagnie aérienne de transport à Madagascar mène Sylvie et son compagnon à livrer sur ce continent un avion acheté en Europe. Après trente jours de voyage, l’avion touche le sol. En parallèle, Sylvie réfléchit à ce qu’elle pourrait faire sur place pour partager du temps avec son amoureux. Touchée par la misère qu’elle côtoie et par toutes ces femmes qui vivent dans un dénuement extrême, Sylvie constate aussi que bon nombre d’entre elles tissent. Partout, dès qu’elles le peuvent, dans un café, dans les champs, au coin d’une table… L’idée lui vient alors de créer des objets en raphia tissés à la main : sacs, sets de table, ronds de serviette, dessous de verre, abats-jours…
L’hiver dernier, elle crée la marque Madaré, se structure et ouvre un grand atelier pour y installer des tisseuses. Elle en attendait une vingtaine et ce sont quatre-vingts femmes qui se sont présentées. Seules une dizaine savaient tisser. Ne souhaitant pas les laisser pour compte, Sylvie décide de les former. Aujourd’hui, elle a monté une école de tissage, où les cinq meilleures forment celles qui veulent apprendre et transmettent leur savoir-faire. Le but ? Que ces femmes malgaches sortent de leur quotidien, retrouvent un logement décent et de quoi nourrir leurs enfants. L’atelier compte vingt ouvrières qui fabriquent d’ores et déjà les deux mille pièces commandées par Sophie Janière, une entrepreneuse renommée dans la décoration en France. Cette opportunité fait suite à une belle rencontre et un coup de foudre professionnel et c’est une première commande inespérée.
Sylvie croit en sa bonne étoile pour continuer à se développer sur ce territoire, tout en contribuant à améliorer le quotidien et la grande pauvreté des femmes de Madagascar. Une belle leçon de vie et d’amour.
Facebook Instagram : chapellerie de Sully by « Comme au marché » – www.chapellerie-commeau-marche.com
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