- Environnement & Patrimoine
- Biographie d'Allain Bougrain-Dubourg
Lutter contre l’indifférence, pour protéger les animaux et la planète
Dans sa biographie qu’il vient de publier, Allain Bougrain-Dubourg témoigne d’un combat de toute une vie pour la protection des animaux et de la planète. Son ouvrage dévoile le sens profond de son engagement, partie intégrante de son identité d’homme.
En début d’ouvrage, l’auteur commence à dévoiler sa vie en précisant aux lecteurs qu’il est incapable de répondre à la question : « Quel est le souvenir le plus marquant de mon enfance ? » Allain a fréquenté le lycée Eugène Fromentin à La Rochelle, il nous confie que son goût pour les études était relativement limité. Il s’est découvert, très tôt, une passion pour les animaux. Ayant abandonné sa vie de lycéen avant de passer le bac, Allain Bougrain-Dubourg se rend à Paris. Il se lie d’amitié avec un dompteur, un montreur d’animaux. A la veille des évènements de mai 1968, il est appelé sous les drapeaux : « balayer une cour, alors que j’ai tant de projets en tête me paraît injuste. En cas de conflit, j’agirai comme l’a fait mon père, en prenant les armes pour défendre mon pays »*.
Allain parcourt la France, faisant des expositions pour présenter des animaux. Sa rencontre avec Brigitte Bardot constitue l’un des temps forts de son parcours. Il fréquente les plateaux TV, est conseiller auprès du Ministre de l’agriculture à la fin du septennat de Valérie Giscard D’Estaing et côtoie nombre d’hommes politiques. Il est même invité à déjeuner à l’Elysée, par le Président François Mitterrand.
Une vie, un combat riche d’enseignements. L’auteur sillonne la planète : de la banquise canadienne jusqu’à l’Antarctique en passant par la savane africaine. Il nous livre toutefois un secret : un évènement est venu « réguler » sa vie de « baroudeur ». Il y a eu l’avant et l’après Marianne. Sa fille est devenue pour lui un point de repère essentiel.
Chaque moment particulier, chaque épreuve intense du parcours d’Allain Bougrain-Dubourg est un appel à la prise de conscience. Dans un style limpide et convaincant, ce livre passionnant décrit la vie d’un passionné. Bien plus qu’une simple autobiographie, l’auteur lance un message aux générations futures, leur tendant un flambeau dont elles doivent se saisir, pour… continuer de marcher.
*Le père d’Allain Bougrain-Dubourg était un grand résistant
Jacques Buisson
« Il faut continuer de marcher » aux Editions de La Martinière
445 pages – Prix : 20,90
Interview d’Allain Bougrain-Dubourg
« Il est plus utile de partager une passion que d’en être habité »
Ré à la Hune a pu s’entretenir avec Allain Bougrain-Dubourg afin d’éclaircir quelques questions essentielles posées par ses « mémoires ».
Ré à la Hune : Quelles ont été vos motivations pour écrire vos mémoires qui sont loin d’être une simple accumulation de souvenirs ?
Vos propos témoignent d’un combat militant qui reste d’actualité et d’avenir.
Allain Bougrain-Dubourg : En vérité, ma pudeur m’incitait à rejeter les propositions de plusieurs éditeurs. L’un d’entre eux (les éditions de la Martinière) a su me convaincre en soulignant que mon parcours pouvait créer d’autres vocations. Et il est vrai qu’à la question qui m’est souvent posée : « qu’elle est la victoire qui vous a rendu le plus heureux ? », j’ai tendance à répondre que j‘ai eu la chance de pouvoir passer le relais. De nombreux vétérinaires, biologistes, gardes de réserves, etc me disent s’être engagés après avoir vu mes émissions. Il est plus utile de partager une passion que d’en être habité !
Quels sont les moments forts de votre action, quelles sont les leçons que vous pouvez tirer de votre longue et courageuse lutte, quels sont les enjeux du combat pour la défense des conditions de vie, d’existence du monde animal ?
Au titre du bilan positif, je retiens la réglementation que j’ai pu faire passer (au titre de conseiller au Ministère de l’agriculture) sur les animaux vendus sur les marchés. À l’époque, volailles et chevreaux restaient de 7 h du matin à 13 h les pattes liées. J’ai obtenu qu’ils soient conservés dans des cages en plastique. Il y a également l’arrêt du braconnage des tourterelles des bois dans le Médoc, après vingt ans de lutte ou encore l’adoption du préjudice écologique après la marée noire de l’Erika qui a demandé onze ans de procédure. La création de réserves et l’éducation à l’environnement font aussi partie des étapes positives. Mais il reste tant à faire. La première action à conduire me semble être la lutte contre l’indifférence. Il convient sans cesse de sensibiliser, de réveiller les consciences. Dans un monde dominé par les intérêts économiques, les lobbies ou les vieilles habitudes, il est très difficile de faire bouger les curseurs.
Peut-on dire que la cause à laquelle vous avez consacré votre vie revêt une « envergure planétaire » ?
Oui, plus que jamais ! Quand enfant je me suis engagé, les problèmes conservaient un caractère « humain », les périmètres d’intervention étaient localisés. Aujourd’hui, « l’effet papillon » joue à plein. Les problèmes sont devenus planétaires. Perte de zones humides, déforestation, artificialisation, désertification, dérèglement climatique Il n’y a plus un coupable mais une mouvance souvent insaisissable qui dicte l’avenir de la planète. C’est pourquoi un sursaut de conscience s’impose désormais planétairement. Et chacun, à son niveau, peut y contribuer !
Propos recueillis par Jacques Buisson
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