L’URCAN maintient son cap

Huit sur onze des présidents d’associations nautiques rétaises se sont retrouvés pour une réunion en plein air devant la casemate de l’association AMIGO, l’emblématique port du Goisil étant son fief. Pour les quatre autres, absence excusée. Mais n’étaient-elles pas douze associations adhérentes à l’URCAN ? Oui mais cette année du moins, le YCSM* a fait défaut. A l’ordre du jour, toujours les mêmes sujets, montrant que sur mer comme sur terre, complexité et lenteur sont souvent de mise.

Du côté des ZMEL*

Elles sont inévitables. « L’Etat ne veut plus de mouillages sauvages », rappelle le président de l’URCAN, ajoutant que « la DDTM* accélère sur le sujet partout en France ». Pour autant, elles ne poussent pas comme des champignons, loin de là, avec pour exemple aux Portes, un dossier en cours depuis environ huit ans. « La DDTM n’a pas tranché sur le projet d’installation », explique Régis Baudonnière, évoquant aux alentours de huit cent cinquante mouillages sauvages existants et un projet qui en prévoirait deux cents de moins. Comment seraient-ils attribués ? A priori aucune association de plaisanciers n’existe et depuis cette année, les propriétaires de bateaux doivent s’identifier auprès de la mairie. Non sollicitée, l’URCAN n’a guère de visibilité, tout comme à Rivedoux et Saint-Martin, où les évolutions sont en revanche positives.

A Rivedoux, la DDTM est a priori favorable et « la mairie vient de lancer une enquête en ligne pour savoir qui serait intéressé pour aller sur une ZMEL côté sud », explique le président de l’APPRP*, ajoutant que « cinquante à soixante-dix emplacements sont envisagés ». Quant à Saint-Martin, la ZMEL est effective sur le secteur de La Cible, avec une vingtaine de mouillages réalisés sur les trente-cinq à quarante prévus.

Enfin, l’URCAN accompagne à La Couarde l’AUPPPSC*, jeune association créée pour une ZMEL du côté des plages sud. « Quarante-cinq adhérents sont prêts à s’engager », explique son président, évoquant les 50 K€ validés par le Conseil municipal pour les études et une « discussion à la rentrée pour préparer la demande officielle, une préétude étant par ailleurs envisagée par le maire Patrick Rayton ».

« Dans tous les cas, les ZMEL, projets complexes et coûteux sont l’affaire de quatre à six ans », rappelle Régis Baudonnière en conclusion. A noter que lors d’un entretien avec Lionel Quillet, l’URCAN a questionné sur la possibilité d’une prise en charge mutualisée des ZMEL sur l’Ile de Ré. Réponse franche et nette, c’est non.

Au sujet des parcs à huîtres

Dossier également récurrent, la sécurité de navigation aux abords des parcs à huîtres, d’autant que certains plaisanciers n’hésitent pas à passer dessus. Après un premier courrier, l’URCAN a relancé la Préfecture et reste en attente de réponse. « Mais ça a avancé car il y a eu des accidents sur le littoral », souligne Régis Baudonnière, précisant que « la DDTM a écrit au CRC* pour demander une délimitation individuelle par les ostréiculteurs eux-mêmes ». Des progrès sont remarqués sur Loix avec des perches en bambou et toutefois un bémol avec des « croix de Saint-André mal mises et disparaissant à mi-marée », souligne le président de l’AUPAR* Jean-Luc Bénard.

Autre sujet ostréicole, le nettoyage des friches, abordé avec la DDTM et « en évolution lente mais positive », remarque Régis Baudonnière, relevant « une réelle prise de conscience et quelques initiatives ». En 2023, le PNM* a investi plus d’un million d’euros pour le défrichage de douze zones. Mais avec ce budget, seules cinq d’entre elles ont pu être traitées avec une récolte de quelque six cents tonnes de ferraille. Et à Loix, la municipalité a dépensé 45 K€ pour nettoyer l’emplacement de sa ZMEL. Une bonne nouvelle : également interrogé là-dessus, Lionel Quillet a répondu favorablement pour une prise en charge de nettoyages via l’écotaxe. Dossier à suivre…

Soirée SNSM en vue

Après avoir évoqué la matinée sécurité, programmée au printemps puis finalement annulée car « les conditions d’une organisation sereine n’étaient pas réunies notamment en raison du contexte Vigie Pirate », Régis Baudonnière présente l ’incontournable évènement annuel de l’association, la soirée de soutien à la SNSM-Ile de Ré. Elle aura lieu le jeudi 5 septembre selon la même formule que l’année dernière. Le lieu ? Il reste à définir mais « la salle des fêtes de Rivedoux a été particulièrement appréciée », souligne-t-il.

A noter, pour conclure, que l’URCAN a validé une modification de ses statuts, pour plus de simplicité et moins de contraintes, tout en réaffirmant les grands axes de son objet soient « la navigation, les aménagements portuaires et mouillages » avec comme objectifs de « sensibiliser à la sécurité en mer, améliorer la navigation mais aussi émettre des recommandations sur les projets ». En toute logique, l’association entend donc participer à la révision du PLUi* se profilant à l’horizon. « Les orientations nautiques sont déjà écrites mais les sujets toujours d’actualité », souligne le président de l’URCAN, clôturant officiellement l’assemblée générale en se réjouissant du dynamisme des associations nautiques insulaires, dont les activités sont en constante augmentation.

*URCAN : Union Rétaise des Clubs et Associations Nautiques / AMIGO : Association des Amis du Goisil / YCSM : Yacht Club de Saint-Martin / ZMEL – Zone de Mouillage et d’équipements légers / DDTM : Direction Départementale des Territoires de la Mer / APPRP : Association de la Plaisance et du Port de Rivedoux / AUPPPSC : Association des Usagers Pêcheurs et Plaisanciers des Plages Sud de La Couarde / CRC : Comité Régional de Conchyliculture / AUPAR / Association des Usagers du Port d’Ars en Ré / PNM : Parc Naturel Marin / PLUi : Plan local d’urbanisme intercommunal.