L’univers d’Etienne Viollet : poésie et onirisme
Rétais d’origine, Etienne a 27 ans et déjà un univers créatif bien à lui. Curieux, il se passionne d’illustration et de dessin dès son plus jeune âge
Horticulteurs et propriétaires des Fleurs des Salières au Bois-Plage, ses parents lui ont transmis l’amour de la nature. C’est dans ce terrain de jeu à ciel ouvert, au milieu du jardin familial, qu’il a passé toute son enfance. Sa maman, artiste peintre, lui a probablement donné aussi le goût du dessin et de la peinture… C’est donc tout naturellement qu’il poursuit un cursus scolaire jalonné d’options artistiques. Après le lycée Valin à La Rochelle, il intègre l’Ecole Pivaut de Nantes, un établissement destiné à former les jeunes aux techniques d’arts appliqués et illustration. « Pendant quatre ans, on m’a enseigné l’art de la composition, l’harmonie des couleurs et l’intensité des contrastes. Mais surtout, c’est durant cette période que j’ai découvert mon instrument de prédilection : le stylo Bic. Bien qu’un peu basique, cet ustensile me permet aujourd’hui de m’exprimer et d’aborder des thèmes tels que : l’animalité de l’homme et l’humanité des animaux. Des questions sans réponse, mais qui me tiennent à coeur et que j’aime coucher en noir et blanc sur le papier », nous confie Etienne. Il explore toutes sortes de techniques depuis t o u j o u r s , à l’image d’un chef qui tente de mixer différents ingrédi ent s pour créer sa recette. Le dessin bien sûr, la peinture et des essais de construction sur papiers cirés, sa dernière découverte.
Un procédé écologique d’imperméabilisation à la cire d’abeille parfaitement étanche
Lors de ses études, il se familiarise avec le papier, son grain, son épaisseur, son grammage. « J’ai appris à le travailler en le coupant, le rainant et le pliant au gré de mes envies. Mais surtout, on m’a enseigné la fabrication de patrons pour passer d’un plan en 2D à un volume en 3D. Cela m’a tout de suite plu et m’a beaucoup servi jusqu’à aujourd’hui. Après plusieurs essais infructueux avec des matières comme la paraffine, différents prototypes, c’est la cire perdue qui fut une révélation. J’ai toujours été attiré par l’artisanat, quel qu’il soit. Chercher des matériaux, apprendre à connaître leurs propriétés mécaniques et chimiques, savoir les travailler, les façonner pour ensuite les assembler. J’ai essayé beaucoup de choses, bricolé pas mal de trucs et c’est par un heureux hasard, en appliquant la technique de la « cire perdue » destinée à mouler du métal en fusion, que j’ai eu une révélation. Après avoir moulé de la paraffine à l’aide de papier, une fois usagé, le papier est imbibé de cire ce qui le rend parfaitement étanche. L’idée m’est alors apparue : faire un vase avec un matériau qui ne peut normalement pas contenir de l’eau, en détournant la matière poreuse et perméable du papier grâce aux propriétés hydrophobes de la cire. » Il lui aura fallu plus d’un an de recherches et tests de différentes cires pour mettre au point sa technique de fabrication actuelle.
Des objets originaux en cire et papier fabriqués à l’unité
Il développe alors toute une gamme de vases en papier, fabriqués un à un à la main. Étienne crée l’objet, son design et l’illustre. Un toucher satiné et doux du papier ciré comme une caresse et l’odeur enivrante qui s’en dégage en font des produits rares et nobles. Les motifs qu’il représente en noir et blanc ou en couleur viennent du végétal, de l’organique, de l’animal, du minéral… A l’image de planches naturalistes de l’artiste allemand comme Ernt Henckel ou de l’univers décalé, à moitié animaux/humains hybrides de Roland Toport, ses oeuvres sont uniques, empreintes de poésie et fantasmagorique. « Ce qui me fait vibrer, c’est la nature dans toute son étrangeté et sa complexité. Autant d’éléments que j’aime et qui m’ont été inspirés par ma vie d’enfant sur l’île. Ce sont mes racines. Je passe encore tous mes étés ici à créer et mon entreprise est installée à La Rochelle. »
Ses projets
Sa gamme s’enrichit d’abat-jours, sa nouveauté 2021. Ses vases, au nombre de huit, sont distribués partout en France, dans plus de vingt points de vente (en exclusivité au Magasin de la République à Saint- Martin) et sur le e-shop de son site Internet. Il projette d’embaucher quelqu’un pour l’aider à développer les ventes et la communication et se dégager du temps pour laisser aller son imaginaire. Il aimerait lancer une série limitée de vases et réfléchit à des photophores et boules de Noël pour les fêtes de fin d’année. Etienne revendique son métier d’artisan et souhaite garder cette dimension originale.
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