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Le littoral, victime de son attractivité
« A chacun son littoral, perception et regard croisés sur le littoral ». Tel était le thème des 6e Rencontres littorales organisées par l’Université Populaire du Littoral Charentais 17, qui se sont tenues vendredi 9 mars au Centre international de la Mer à Rochefort.
Selon les organisateurs de cette journée, le littoral est à l’origine de visions opposées mais pas inconciliables. Deux ateliers débattirent de la question en matinée. L’un consacré à « Un littoral qui vend du rêve ? » L’autre aux acteurs du secteur de l’environnement et à leurs angoisses.
Ce littoral qui fait rêver est un milieu fragile attirant depuis toujours les populations et qui continue de le faire puisque la Charente-Maritime est la destination préférée des Français et qu’économiquement le département attend beaucoup du tourisme. L’intervention de Dominique Chevillon, nouveau président du Conseil économique, social et environnemental régional Nouvelle Aquitaine fut à cet égard particulièrement intéressante. Il mit l’accent sur l’augmentation de la densité humaine que provoquent les afflux touristiques saisonniers.
La densité humaine, un indicateur significatif
Prenant l’île de Ré en exemple, il montra comment la densité humaine au km2 passait de 212 à 1705 habitants en période estivale et en réalité à 5700 (1) les touristes restant concentrés sur 30% du territoire (plages et zones urbaines) ! Pour bien montrer l’importance du phénomène et des dégâts environnementaux qu’il provoque, rappelons que la moyenne nationale est de 98 habitants au km2.
Il insista par ailleurs sur le fait que ce littoral attractif subit des problèmes majeurs dont les conséquences sur le long terme seront catastrophiques comme la pollution au cadmium de l’estuaire de la Gironde, l’incapacité des stations d’épuration à traiter les micropolluants ou les hormones et les produits phytosanitaires issus de la production du Cognac qui font de la Charente le fleuve européen le plus pollué. Mais ces pollutions à long terme ne sont pas le souci du politique plus enclin à tenter de régler les problèmes immédiats.
Les interventions des membres d’associations environnementales qui suivirent montrent bien à quel point il sera difficile de faire que ces regards croisés se rejoignent. Estelle Gironnet, chargée de projet au Parc de l’estuaire de la Gironde démontra que le nettoyage mécanique exacerbé des plages pratiqué par les communes qui veulent un sable impeccablement propre pour satisfaire le public, est dramatiquement néfaste. Il faut a contrario effectuer un nettoyage manuel conservant la « laisse de mer » qui favorise la biodiversité, la lutte contre l’érosion et alimente les oiseaux !
La table ronde de l’après-midi s’interrogeait sur « 2018 : une année historique pour le littoral ? », de nouveaux outils de prospection et de gestion du littoral étant mis en place. En fait, il fut beaucoup question du Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde qui devra réussir à faire travailler ensemble, après les avoirs écoutés et entendus, les nombreux partenaires concernés.
Ce qui est certain c’est qu’il n’y aura pas de prise de conscience du plus grand nombre sans éducation et sans l’appui des collectivités. Le littoral quant à lui est victime de son attractivité et malheureusement, il ne suffit pas de vouloir préserver son intégrité environnementale pour y réussir. Ces 6e Rencontres littorales ont le mérite de nous alerter sur ce qui se passe, mais elles ont plutôt suscité des angoisses qu’apporté des réponses optimistes.
Catherine Bréjat
(1) Chiffres déjà cités par Dominique Chevillon et parus dans un article de Ré à la Hune N°166 (13 février 2018) mais indispensables à la compréhension de sa démonstration.
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