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Lionel Quillet/Léon Gendre : deux visions si opposées de l’île de Ré ?
L’un est de plus en plus partout en Charente-Maritime, un peu moins présent sur l’île qu’il ne l’a été pendant près de dix ans et l’on imagine qu’il pourrait bien être « happé » par le Département s’il réussissait à succéder à Dominique Bussereau. L’autre tente de préparer sa succession à la Mairie de La Flotte et espère bien continuer de faire entendre sa voix au-delà de 2020. En attendant, des projets majeurs sont engagés sur cette fin de mandat.
Si les échanges virulents et petites phrases assassines des deux « meilleurs ennemis » de l’île de Ré devraient encore animer jusqu’en 2020 la vie politique locale, on peut légitimement s’interroger sur qui pourrait succéder à ces deux « visionnaires de l’île de Ré » qu’ils ont été à tour de rôle, avec une génération d’écart et une « culture » très différente.
De gros projets à mener jusqu’à la fin du mandat
Mais on n’y est pas encore… Enfin pas tout à fait, car on imagine bien que les choses se préparent déjà en coulisses. Même s’il est très pris désormais par ses fonctions de premier vice-président du Conseil départemental auprès de Dominique Bussereau, dont il apparaît comme l’un des dauphins favoris – mais ce sera à l’Assemblée de choisir son nouveau président et rien n’est joué d’avance dans cette collectivité très politisée, particulièrement lors des élections – Lionel Quillet entend bien mener jusqu’à la fin du mandat les gros projets engagés.
Parmi eux, l’élaboration du PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal) entre dans sa dernière grande ligne droite de septembre à décembre 2018, avec un planning très chargé et des discussions toujours musclées concernant les 20 % urbanisés/urbanisables. « Nous sommes en phase avec l’Etat et l’île de Ré est à la fin de son urbanisme. Il ne reste plus que quelques projets publics d’équilibre – logements sociaux, EHPAD, zones d’activités – qui rentrent dans les 20 % et font l’objet d’allers-retours constructifs avec l’Etat. Nous durcissons au maximum l’urbanisme », affirme Lionel Quillet.
Autre sujet de cette fin de mandat, l’agrandissement & la rénovation de La Maline et la mise en place d’un nouveau mode de gestion en régie pour cet équipement qui doit retrouver une place centrale dans la politique culturelle de l’île de Ré.
La protection du Fier d’Ars enfin lancée d’ici 2020 ?
La protection des côtes de l’île reste le sujet majeur : ouverture du chantier de Rivedoux cette semaine, démarrage tout début 2019 des travaux de La Couarde*, finalisation du dossier de Sainte-Marie puis ceux de La Corniche de Rivedoux et le Port de Saint-Martin et surtout le Président espère bien enfin obtenir d’ici 2020 les autorisations pour le gros et problématique chantier de protection du Fier d’Ars. La « balade » dans le Fier du Secrétaire d’Etat Sébastien Lecornu le 20 août dernier contribuera-t-elle à démêler les fils d’arcanes environnementales et juridiques freinant fortement l’avancée du dossier avec la venue promise d’un Inspecteur Général (CGED) ? Lionel Quillet semble avoir bon espoir.
Qui dira protection de l’île de Ré achevée avec la protection du Fier d’Ars, dira révision du PPRL (Plan de prévention des risques littoraux), comme s’y est engagé l’Etat. Et donc réouverture possible à la construction de zones aujourd’hui inconstructibles.
C’est sur ce point que Léon Gendre se veut très vigilant « Il ne faut pas se foutre de nous, la visite de Lecornu à la SNSM n’était qu’une façade » lance-t-il, « il faut aujourd’hui rentrer dans un processus de réduction des surfaces urbanisables et non pas d’extension ! Je suis persuadé que Lionel Quillet partage ma vision de l’île de Ré, mais il compose avec le Bureau de la Communauté de Communes, composé des Maires, dont certains entendent urbaniser davantage leur commune. C’est d’ailleurs pour cela que les « prescriptions » ont disparu dans le SCOT, remplacées par de simples préconisations. Cela ne vient pas du président de la CdC, mais lui a été soufflé ! »
« L’Environnement doit être l’affaire de tous »
La réponse du berger à la bergère interviendra-t-elle en ouverture du prochain Conseil communautaire, le 26 septembre 2018 ? « On est sur des discussions interminables sur les 20 % urbanisables, mais curieusement peu de gens semblent s’intéresser aux 80 % d’espaces protégés ? » lance-t-il. Bien sûr la direction Environnement de la CdC et notamment son équipe d’éco-gardes s’y consacre à plein temps et l’écotaxe permet de gérer les espaces naturels sensibles, propriété du Conservatoire du Littoral. Mais le Président de la CdC estime que c’est de la responsabilité de tous de protéger et préserver les espaces naturels de l’île de Ré. Ceux-ci font aussi partie intégrante du PLUI (et pas seulement les 20 % urbanisés/urbanisables), et il y a largement réfléchi durant l’été, avec des « vrais naturalistes », d’après nos informations.
Le sujet d’une « Une île surpressurisée » (interview de D. Chevillon) paru en février 2018 dans les colonnes de Ré à la Hune, pointant du doigt, entre autres, les abords des villages, avait déjà suscité des échanges de cette nature, Lionel Quillet estimant effectivement que certains extérieurs de villages laissent fortement à désirer.
Une façon pour le Président d’affirmer sa fermeté et sa différence face à certaines pressions, de déplacer le débat – qui tourne à l’obsession (prescriptions contre préconisations sur le résiduel constructible) – sur un terrain plus constructif (!) et sans doute utile, ou encore de responsabiliser tout le monde : élus, Rétais, résidents secondaires et vacanciers ? Tout cela à la fois, sans doute.
Nathalie Vauchez
* L’ arrêté préfectoral « d’autorisation unique » pour les travaux de La Couarde a été signé le 31 août 2018 et réceptionné le 14 septembre par Lionel Quillet. Les travaux s’étaleront sur 2 ans.
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