- Social
- Fête des associations
L’Ile de Ré, terre de partage et d’engagement
Ils étaient venus, ils étaient tous là. Les familles, les élus et bien sûr les reines de cette fête qui les réunit chaque année le temps d’une journée. Même le soleil ne leur a pas fait défaut ! Retour sur la Fête des Associations 2016.
A Saint-Martin, le 11 septembre n’eut rien d’un calme dimanche. Dès le matin, c’était l’effervescence au Parc de la Barbette qui accueillait une Fête des Associations très attendue. Car ici comme ailleurs, ce rendez-vous officialise un peu la rentrée : les enfants sont déjà à l’école et c’est reparti pour un tour de piste. Mais ici pas comme partout ailleurs, c’est aussi le signe que la saison s’achève. Si touristes encore il y a, ils se font plus discrets. Et c’est avec plaisir qu’on se retrouve entre rhétais.
99 associations mobilisées…
Il n’en manquait qu’une pour faire la centaine ! Sur les 380 associations existant sur notre petit territoire, 99 d’entre elles s’étaient inscrites à cette édition 2016. Il y avait bien sûr les grandes habituées et d’autres pour lesquelles c’était une première. Toutes étaient là pour se faire connaître et partager avec le public leurs engagements, leurs expériences et leurs besoins, dans une ambiance simple et joyeuse, sous un soleil par moments de plomb.
Pour tous et sur tous les sujets
Ce qui aurait certainement frappé un visiteur débarquant sur l’Ile de Ré pour la première fois ce jour-là, c’est la diversité de sa vie associative. Car des associations, il y en a vraiment pour tous : jeunes, adultes et séniors, mélomanes et sportifs, artistes, écolos et intellos, férus d’histoire, de patrimoine ou d’environnement, amoureux des livres ou des animaux, passionnés d’astronomie, de jardinage ou de modélisme. Jouer, apprendre, éduquer, préserver, prendre soin des autres, les associations rhétaises touchent à tous les domaines avec bonheur.
Les arbres de la Barbette virent ainsi défiler toute la journée des familles venues de toute l’Ile, et même quelques touristes étrangers attirés par tout ce remue-ménage, curieux d’en apprendre plus sur la vie intime de cette île décidément pas tout à fait comme les autres.
« La journée de la réussite ! »
C’est ainsi qu’il définit la Fête des Associations. Après avoir fait le grand tour de tous les stands (et un petit en calèche), Lionel Quillet a rappelé l’importance et la convivialité d’une telle journée pour le bien vivre ensemble, après avoir laissé la parole à Patrice Déchelette, visiblement ravi de recevoir cette année l’évènement. A leurs côtés, Gisèle Vergnon, Patrice Raffarin et Michel Auclair (les maires de Sainte-Marie, Rivedoux et Les Portes) opinaient avec le sourire aux propos d’un Président de la CdC soucieux de renouveler son respect, son estime et son soutien à l’ensemble du monde associatif, et fier, disons-le, qu’un habitant de l’Ile sur deux soit investi dans une association !
« La vie associative, c’est la vie tout court ! »
Autre propos d’élu, et non des moindres : Monsieur Olivier Falorni avait passé le pont ce dimanche matin pour saluer les associations rhétaises. Rendant au passage hommage à la commune de Saint-Martin, « capitale » de l’Ile inscrite à l’Unesco et « jouant le rôle d’écrin pour une Fête des Associations représentant un véritable trésor », le député appuya sa courte intervention sur les valeurs de la vie associative. Parlant de « passion et d’engagement, d’abnégation, de partage et d’empathie », M. Falorni a montré par sa présence qu’il était lui aussi un homme impliqué.
Solidarité et Emotion
Elles rimaient en ce dimanche avec la présentation du minibus dédié aux personnes en situation de handicap, un rêve réalisé pour Paul Reb, Président de l’Association « Un bateau pour Ré ». Solidarité, car il aura fallu, à travers la Communauté des Communes, la mobilisation de nombreuses énergies pour voir enfin ce véhicule adapté aux fauteuils roulants. Emotion, car elle était palpable celle qui mit un instant les larmes aux yeux de Paul Reb, émotion partagée par son épouse, son équipe et toutes les personnes présentes.
Le Président d’ « Un bateau pour Ré » remercia chaleureusement les élus dont Patrice Raffarin, soutien actif de la première heure, et même Jacques Chirac, sous l’impulsion duquel les choses ont commencé à bouger pour les personnes en situation de handicap, avec la loi sur « l’Egalité des Chances » en 2005. Paul Reb, pour qui « accéder c’est exister » eut ensuite droit à une démonstration en règle des multiples atouts de la navette, et même le privilège d’en tester confort et sécurité. A noter que ce minibus spécial Handicap est 100% made in France, une démarche chaudement approuvée par le député Falorni.
Le temps de l’apéritif étant largement venu, une collation permit à chacun de se remettre de ses émotions. Puis nos élus s’en allèrent, laissant le terrain libre à la population rhétaise qui avait pris soin d’anticiper le temps d’attente au stand de hot-dogs. L’après-midi ne faisait que commencer et les multiples animations reprirent leur cours. Il restait tout le temps de découvrir, s’initier, échanger et s’inscrire. Celui aussi de devenir acteur en s’engageant comme bénévole.
Fédérant tout le monde autour d’elle, la Fête des Associations a une fois de plus illustré la richesse inestimable de valeurs humaines simples et intergénérationnelles, qu’il nous appartient à tous de cultiver au quotidien et toute l’année !
Pauline Leriche Rouard
Quatre associations (parmi tant d’autres !)
Elles étaient nombreuses, anciennes ou plus récentes, les pieds sur terre ou la tête dans les étoiles, bien connues ou à découvrir, les dynamiques sportives, les distinguées savantes, les joyeuses spectaculaires et les vigilantes protectrices. En voici quatre dont les démarches sont originales ou les missions pas si faciles.
L’Embellie
C’est la doyenne de notre petit groupe et certes le sujet peut déranger. Il serait plus facile de fermer les yeux. Mais l’humanité heureusement, trouve en tout sa place. Fondée suite à une rencontre comme seule peut en provoquer la vie et animée depuis avec courage, l’Embellie accueille les familles venues rendre visite à un détenu.
Tout commence en 1984 lorsque Mlle Laprairie, assistante sociale, découvre une femme de détenu et son bébé en train de dormir dans une cabine téléphonique. Profondément touchée, elle décide de créer l’association, et demande des fonds au Ministère de la Justice. Aidée également par des donateurs, elle acquiert une maison ancienne (qui devra être agrandie par la suite). Aujourd’hui, L’Embellie dispose de 8 chambres, d’une cuisine aménagée et de deux salles à manger. Elle reçoit les familles de détenus chaque week-end mais aussi en semaine pour celles bénéficiant d’une Unité de Vie Familiale. Les amis y sont également admis sous réserve qu’ils détiennent un permis de visite.
Pourquoi c’est important ? Le rôle de l’association s’inscrit dans le travail de réinsertion des détenus et cette maison d’accueil permet aux familles de se retrouver dans un contexte bienveillant où les épouses, souvent isolées et parfois victimes du regard des autres, peuvent se retrouver et échanger. Il faut également savoir que l’Embellie travaille en liaison avec la prison et que son accès est payant. Mais pour des familles dont les revenus sont souvent faibles, payer 15 et 8 € (adulte et enfant) n’a rien à voir avec les prix de nos chambres d’hôtels !
L’association souffre aujourd’hui cruellement de la baisse des subventions mais aussi de la diminution du nombre de ses adhérents (crise économique oblige). Dans l’ombre, cette association joue pourtant un rôle essentiel.
2, rue Etienne d’Hastrel à Saint-Martin – 05 46 09 27 21
Ecole Jean-Philippe Fradet
Installé à Sainte-Marie, l’école de Jean- Philippe Fradet s’adresse aux cavaliers (professionnels ou amateurs) mais aussi, et de manière assez inattendue, à tout le monde.
Pour les cavaliers, il s’agit de pratiquer l’équitation autrement. Non plus en considérant le cheval seulement comme « la plus belle conquête de l’homme » – le terme conquête en disant assez long sur la relation dominant/ dominé – mais en envisageant l’animal selon sa nature, c’est-à-dire très différente de la nôtre. Il s’agit d’apprendre à connaître le cheval, sa manière de sentir, percevoir et communiquer, afin de le comprendre. L’Equitation contemporaine (ou éthologique), est soucieuse du respect et du bien-être de l’animal autant que de l’épanouissement du cavalier. Tout commence par un travail au sol où homme et cheval vont apprendre à se respecter et à se faire confiance. En selle, il s’agira ensuite pour le cavalier d’être un éducateur éclairé et de convaincre plutôt que contraindre, afin d’entretenir un partenariat complice et une relation privilégiée.
Alors en quoi les non cavaliers sont-ils concernés ? Parce que la démarche relève aussi du développement personnel : amélioration de la confiance en soi, sens de l’écoute, dépassement de peurs et maîtrise des émotions, autant de sujets sur lesquelles nous avons parfois fort à faire. Un travail qui concerne aussi les chefs d’entreprises pour optimiser les équipes et l’encadrement. Surprenant ? Peut-être. Mais la méthode est éprouvée et Jean- Philippe Fradet un vrai professionnel, cavalier, éducateur mais aussi diplômé de l’école fondatrice, située dans le Montana aux Etats-Unis et créée par… Un français (cavalier et entrepreneur) ! Il ne s’agit donc pas d’une démarche farfelue ou d’une approche marketing, mais bien d’un savoir-être à découvrir. Pour apprendre à « murmurer à l’oreille des chevaux… »
8, chemin du Peu Pinson à Sainte-Marie – 06 17 41 41 22
Le P’tit Clos
Il a trois ans. Et déjà de nombreuses cultures (et récoltes) derrière lui. Le Jardin « Le P’tit Clos » est né à l’initiative de Martine Recher, Présidente de l’association et ex-adjointe de la municipalité de Sainte-Marie (2008 à 2014), plus particulièrement impliquée dans l’urbanisme, l’environnement et les affaires sociales, des thèmes en parfait accord avec cette démarche pédagogique visant à sensibiliser les enfants avec la nature à travers le jardinage.
A l’origine, Martine Recher s‘était uniquement orientée vers la culture de la vigne en raison de son importance sur le territoire de Sainte- Marie (30%). Mais finalement, grâce au soutien de la municipalité (qui a octroyé un terrain rue des Mésanges), et à la motivation d’autres associations comme « Les Jardiniers de l’Ile de Ré » ou de celles plus directement investies dans l’environnement, cette idée d’une vigne pédagogique s’est élargie à un potager et à un verger, riche de nombreux arbres fruitiers, amandier, noisetier, abricotier etc. Si « Le P’tit Clos » est accessible aux enfants et à leurs parents les mercredis et samedis matins, il a également vu l’adhésion du Centre de Loisirs et a été intégré dans les TAPE pour les enfants des CM1 et CM2.
Les petits jardiniers en herbe encadrés par une dizaine de bénévoles et un animateur y apprennent à se retrousser les manches pour biner, racler, semer puis récolter le fruit de leurs efforts. A travers cette pratique rigoureuse mais aussi ludique du jardinage, les enfants apprennent les bons gestes, ceux permettant la culture sans mise en danger de la biodiversité. Car au « P’tit Clos » évidemment on jardine bio. Une belle création qui mérite d’être suivie avec intérêt, car elle prépare les jeunes générations à l’essentiel respect de l’environnement ici mais aussi ailleurs, et suscitera peut-être de nombreuses vocations dans des métiers d’avenir !
Contact : Martine Recher – 05 45 30 14 14
L’Ile aux Chats
Michèle Rotbarti a fondé « L’Ile aux Chats » en mars 2005 avec pour objectif la gestion des chats errants sur Saint-Martin. A l’origine, il y a bien sûr l’amour des chats (et des animaux) et le refus de la détresse animale provoquée par les abandons ou la maltraitance. Soutenue par la municipalité, Michèle se lance dans une aventure qui fait sourire certains alors que le travail effectué profite à tous. Car c’est bien de gestion qu’il s’agit : nourrir soigner, mais aussi faire stériliser les chats afin d’éviter leur prolifération. Entre les chats vieillissants et les naissances inévitables, l’association s’occupe d’environ 50 à 60 chats répartis sur tout Saint-Martin. Au passage, Michèle salue l’implication de Dany qui retrouve souvent des chats abandonnés du côté du centre Aquaré, lieu à l’écart visiblement propices aux abandons. Les bénévoles se répartissent le travail, du nourrissage dans huit endroits dédiés, à l’observation et au suivi des animaux, en étant beaucoup sur le terrain.
Femme de caractère, Michèle Rotbarti regrette le laxisme de certaines communes, au regard des appels qu’elle reçoit de toute l’île de personnes cherchant de l’aide pour gérer une situation délicate. Car des « Ile aux Chats » il n’y en a pas partout. Alors qui abandonne les chats ? Souvent des vacanciers : ils arrivent avec et repartent sans ou les oublient ! Commence alors le parcours de l’association : repérer l’animal et lui donner un prénom, l’approcher, le nourrir, le stériliser si nécessaire. Plus faciles à faire adopter, les chatons seront socialisés au sein d’une famille d’accueil avant de rejoindre leurs nouveaux propriétaires. Les autres sont nourris tous les jours et toute l’année par des bénévoles dévoués dont il est difficile de gérer les absences. « L’Ile aux chats » est une association responsable et il conviendrait que les propriétaires de chats le soient également. Car ils ont aujourd’hui des obligations légales : faire tatouer (ou pucer) leurs chats mais aussi les faire stériliser. Ce qui éviterait nombre de naissances. Rappelons-le encore et encore : prendre un animal est un choix que l’on fait librement et qui implique des responsabilités !
Michèle Rotbarti – 06 81 83 09 20
www.ileauxchats.org et sur Facebook
Lire aussi
-
Social
Un bateau pour Ré : ça tangue
C’est devant un parterre d’élus locaux et de membres de l’association « Un bateau pour Ré » que s’est tenue mardi 5 novembre l’Assemblée Générale annuelle, Salle Vauban à Saint-Martin-de-Ré.
-
Social
Les Petits Drôles : une nouvelle directrice pour la rentrée
La crèche associative à gestion parentale de Sainte-Marie de Ré accueillait à la rentrée sa nouvelle directrice, Aurore Thibaut. Une présentation officielle a été faite aux élus mi-octobre, dans une volonté de communication transparente avec les partenaires de cette crèche historique sur le territoire rétais, fondée en 1987.
-
Social
Réunion publique sur le logement permanent
Je souhaite réagir à cet article