L’île de Ré : un espace littoral sous pression humaine ?
« La capacité d’accueil pour un territoire littoral fini et fragile est un domaine dans lequel beaucoup d’études ont été faites sans donner de résultat probant et surtout indiscutable. Il est souvent confondu capacité d’accueil et capacité d’hébergement », dit Bernard Bordier, Président des Amis de l’ile de Ré. Pour protéger la qualité de vie rétaise, l’association a lancé le 25 mars à La Flotte, une étude inédite pour appréhender, qualifier et quantifier la capacité d’accueil de l’île de Ré.
Une méthode d’évaluation qui a fait ses preuves
Depuis 2006, des enseignants-chercheurs du laboratoire GEOLITTOMER LETG du CNRS et de l’Université de Nantes, ont mis au point en collaboration avec un économiste de la DREAL et un juriste, une méthode d’évaluation de la capacité d’accueil et de développement d’un territoire littoral ou tendu, et développé une application numérique, appelée ONECAD (Outil Numérique d’Evaluation de la Capacité d’accueil et de Développement d’un territoire littoral ou tendu). Cette méthode a fait ses preuves et apporté de nombreux éclairages à la demande de régions, de collectivités ou d’associations pour accompagner l’élaboration de documents d’urbanisme ou d’aménagement du territoire. Validée par le Ministère de l’Environnement, elle sera bientôt mise en ligne. Présentée pédagogiquement par deux de ses quatre co-auteurs, Patrick Pottier, et Céline Chadenas, l’exposé de la méthode a retenu l’attention de l’assistance et suscité beaucoup d’enthousiasme et aussi quelques observations.
Une méthode participative avec des groupes de travail
Pilotée et financé par les Amis de l’île de Ré, l’évaluation de la capacité d’accueil rétaise sera coordonnée par un étudiant en master 2 GAEM de l’université de Nantes. Renaud Darsy, enquêtera pendant 6 mois et réalisera son mémoire de fin de cycle, encadré par les concepteurs de la méthode et par le comité de pilotage des Amis de l’île de Ré. Il animera les groupes de travail interactifs et ouverts à toutes les bonnes volontés, qui associeront les chercheurs, les collectivités locales, les services de l’Etat, les acteurs socio-économiques et les particuliers volontaires qui s’inscriront dans la démarche.
Un projet de territoire
L’île d’Yeu, le Pays Basque et le Pays de Retz ont déjà mis à profit cette méthode pour reconsidérer des orientations d’aménagement de leur territoire. Bernard Bordier, en ancien qualiticien, est précis sur l’objectif de l’étude rétaise. « Il s’agit là de proposer un projet de territoire fondé sur une évaluation basée sur un concept plus global et qualitatif. Il déterminera des ressources du territoire et des indicateurs qui permettront de mesurer si l’environnement, les espaces naturels, les sites classés ou remarquables, peuvent être mis en danger par la pression humaine. Cette méthode permet aussi de mettre en évidence les ressources qu’il serait possible de développer. Ce n’est pas seulement la conciliation entre économie et protection de l’environnement qui est en jeu, mais également la qualité de vie, la saturation des routes et celle des réseaux. »
Une initiative inédite, de nature à rassembler les Rétais et à les sensibiliser sur la fragilité du territoire.
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