- Politique
- Territoire Île de Ré
- Interview : Lionel Quillet
« L’île de Ré est engagée dans un travail collaboratif avec l’Etat »
A l’issue du Conseil communautaire du 29 septembre, Ré à la Hune a rencontré le président Lionel Quillet pour un point sur les principaux enjeux en cours pour l’île de Ré.
Ré à la Hune : Comment se déroule l’élaboration du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal ?
Lionel Quillet : Nous venons de terminer la phase de diagnostic, dont une synthèse est consultable en ligne sur notre Site. Nous sommes partis du travail réalisé dans le cadre du SCOT, en l’enrichissant et le faisant bien sûr évoluer. Nous y avons rajouté une étude sur la capacité d’accueil de l’île de Ré, notion introduite par la Loi Littoral de 1986. Une évaluation de celle-ci avait été initiée en mars 2014 dans le cadre de la révision du SCOT, elle a été poursuivie. Réalisée par le bureau d’études A+B Urbanisme et Environnement, elle s’appuie sur la méthodologie développée par la DREAL des Pays de la Loire et l’Université de Nantes. Elle ne peut se réduire à un chiffre ou à un ensemble de chiffres de capacités résiduelles, mais s’oriente vers l’appréciation du système des ressources du territoire. Ce diagnostic, qui sera évolutif tous les six mois, a donné lieu à cinq réunions entre élus, associations, Etat et Personnes Publiques Associées.
Comment le préfet Eric Jalon a-t-il accueilli ce diagnostic ?
Alors que les précédents préfets Leyrit, Masse, Abollivier ne partageaient pas toujours notre vision (!) le préfet Eric Jalon a bien accueilli ce travail et témoigné d’une réelle volonté collaborative. Lors de la restitution du projet de diagnostic aux PPA du 15 septembre, il a souligné plusieurs points. L’intercommunalité lui paraît bien l’échelon le plus pertinent et il a observé la solidarité entres les maires des dis villages. Pour lui, les mesures de protection de l’île de Ré ne doivent en aucun cas être « stérilisantes » ou « vitrifiantes » : en effet, si celles-ci sont trop restrictives, elles entraîneraient une « déprise de l’habitat » et seraient un « non-sens ». Un équilibre doit être trouvé entre protection et vie permanente. Il a aussi affirmé sa volonté d’être associé à la démarche du PLUI, l’ensemble de ses services participeront aux ateliers thématiques. Enfin il est toujours dans la logique de finaliser le PPRL d’ici mars 2017 et a programmé des rencontres mensuelles entre nous, aux fins d’arbitrages.
Parmi les remarques qu’il a formulées figurent l’enjeu forestier, le camping sur parcelles privées qui fait l’objet d’une actuelle mission ministérielle, la production d’énergies renouvelables à développer dans le respect des formes urbaines et architecturales de l’île de Ré et la distinction nécessaire entre saison et hors saison pour l’utilisation des transports collectifs. Cette première venue du Préfet au siège de la CdC, qui a duré trois heures, a permis de confirmer l’état d’esprit dans lequel les relations de travail entre les services de l’Etat et l’île de Ré s’inscrivent désormais : collaboratives, pragmatiques et cordiales.
Où en est justement l’élaboration du Plan de Prévention des Risques Littoraux ?
Je rappelle que si le PLUI émane des collectivités, le PPRL est lui un document d’Etat. Le préfet est à l’écoute et il souhaite un travail collaboratif et non pas imposer les choses. Lors de notre réunion mensuelle, précédée de réunions entre les services de la CdC et ceux de l’Etat, nous définissons une méthode commune, sachant que les PPRL seront communaux. Le préfet prend en compte les digues déjà livrées ou très avancées au fur et à mesure (La Flotte, Le Boutillon, Loix, Les Doreaux puis Rivedoux). Avec deux niveaux d’intégration. Soit elles sont terminées et intégrées dans les cartes d’aléas, soit elles sont en cours et donnent lieu à des simulations, qui se traduisent par des cartes informatives.
Il nous a aussi demandé de travailler autour de la notion de centrebourg historique (cf la Circulaire du 27 juillet 2011). Dans ces zonages la constructibilité pourrait être possible. L’objectif est que les dix maires de l’île se mettent d’accord autour d’un dénominateur commun. Un règlement PPRL spécifique s’appliquera dans ces « périmètres utiles ». Tout cela nous redonne un peu de souffle.
Les positions de l’Etat et de la Région Nouvelle-Aquitaine sur la stratégie de défense des côtes sont apparemment une source d’inquiétude majeure pour les élus rétais ?
Oui la Loi GEMAPI qui transfère à partir de 2018 aux communes et aux intercommunalités la compétence est une façon de ne pas faire les choses. Les projets sont d’une envergure nationale et ne pourront être assumés localement. En outre, on risque de perdre les 40 % de financement de la Région (20 %) et du Département (20 %). La Région Nouvelle-Aquitaine commence à affirmer sa position : le président a annoncé qu’il honorerait les engagements de l’ex Région Poitou-Charentes, mais qu’il ne suivrait pas les dépassements de PAPI et les avenants. Et il ne répond pas sur les futurs projets. Nous ne sommes d’ailleurs pas encore payés sur les travaux entrepris, même si l’on nous a assuré que ces financements seraient versés. La position de la Région sera connue en décembre/janvier mais la stratégie d’ensemble de défense des côtes concernerait l’érosion – qui est la problématique des plages des Landes au Pays Basque, et qui n’est pas financée par le Fonds Barnier. La problématique de la Charente-Maritime est toute autre, elle concerne avant tout la protection contre les submersions marines, et un refus de toute politique de repli stratégique. La défense « souple » cela n’existe pas !
La cérémonie des voeux 2017 du président de la Communauté de Communes aura lieu le vendredi 13 janvier à 19h, dans la salle polyvalente du Bois-Plage, en présence du préfet Eric Jalon.
Lire aussi
-
Politique
Signalétique des voies cyclables, où en est-on ?
On en entend parler depuis un moment mais la situation a-t-elle changé ?
-
Politique
Département : « Tout ce qui a été voté sera fait »
Alors que la dernière séance pleinière du Conseil départemental a confirmé l’état très préoccupant des finances du Département de la Charente-Maritime, les conseillers départementaux de l’île de Ré ont tenté de rassurer, relativisant quelque peu le discours de la présidente.
-
Politique
Séance municipale animée au Bois-Plage
La pugnacité des débats n’est pas chose extraordinaire au Bois-Plage, mais il aura fallu quand même près de trois heures pour mener à terme l’ordre du jour du 25 septembre.
Je souhaite réagir à cet article