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L’île de Ré, terre de champignons rares
La Société mycologique du massif d’Argençon (SMMA) et Ré Nature Environnement, qui ont signé une convention de partenariat voilà onze ans, ont organisé une nouvelle sortie-récolte de champignons, le 15 novembre, à La Flotte, en présence du maire.
Ses expertises sont reconnues en France et à l’international : la SMMA, présidée par Michel Hairaud, participe ainsi à l’inventaire des espèces de champignons sur l’île de Ré. Lors de la sortie de cet automne, qui a regroupé quinze membres de celle-ci, quinze membres de la LPO et vingt-sept adhérents de Ré Nature Environnement sur le site de La Grainetière, à La Flotte*, une importante récolte de champignons a été réalisée par les cinquante- sept participants, répartis en petits groupes.
Les espaces boisés y sont très denses, notamment composés de cyprès de Lambert, chênes verts, pins parasols, peupliers noirs et pins maritimes. Sa densité de cyprès en fait un lieu de premier plan pour les champignons. Ainsi, en une matinée, 2h30 de sortie, plus de cent-vingt espèces de champignons ont été collectées, puis exposées sur des tables, avant d’être commentées par les experts de la SMMA, écoutés avec attention par les participants. L’après-midi, une sortie aux Biettes et aux Gouillauds (Bois- Plage), a permis de réaliser un autre inventaire. Tout cela sera documenté par la SMMA.
Par ailleurs, Michel Airaud a confirmé qu’un champignon, le Propolis Farinosa, prélevé en novembre 2022 aux Maraises (Saint-Martin de Ré) sur une branche de peuplier noir, encore inconnu dans le monde, a donné lieu à la reconnaissance mondiale d’une nouvelle espèce d’une famille particulière. Celle-ci a été étudiée et référencée par Jason Karakéhian, grand mycologue de l’Université de Chicago dans l’Illinois.
En tout, sept cent-cinquante espèces ont été répertoriées lors de près de cinq mille récoltes effectuées depuis onze ans, sur l’île de Ré, avec la SMMA, et on en découvre de plus en plus. Trois nouvelles espèces sont en voie d’authentification, en plus de Propolis Farinosa. L’île de Ré représente ainsi une source intéressante – voire exceptionnelle – en France et en Europe de nouvelles espèces de champignons. Les spécialistes l’expliquent notamment par notre climat océanique, la géologie et nature de nos sols, et la couverture végétale.
Un champignon de Paris, l’Agaric, cultivé par l’INRA dans ses champignonnières, est ainsi ressourcé génétiquement grâce à des sources sauvages d’Agaric qu’on trouve dans l’ î le de Ré. Les intérêts économiques potentiels sont liés à la possible émergence de nouvelles molécules aux débouchés intéressants en pharmacologie.
La Nature rétaise regorge décidément de bien de trésors !
*Le site de 6 ha de forêt, comprenant la propriété de la colonie de la Ville de Reims (qui a bénéficié d’un don de la famille Taittinger), sous convention de gestion avec la Commune de La Flotte, des terrains privés et départementaux, est en passe de devenir un refuge LPO, sur lequel des animations grand public et activités pédagogiques pour les jeunes générations seront régulièrement organisées
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