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- Interview Lionel Quillet - Crise sanitaire Covid-19
L’île de Ré est bien organisée, la solidarité joue à tous les niveaux
En cette période de confinement, Ré à la Hune a interrogé Lionel Quillet, président de la Communauté de Communes de l’île de Ré sur la gestion du territoire.
Ré à la Hune : Neuf maires sur dix ont été élus dès le premier tour, seule la Commune des Portes n’a pas de nouveau maire. Et les nouveaux conseils municipaux, qui devaient être installés entre le 19 et le 21 mars n’ont pas pu l’être du fait des nouvelles instructions de l’Etat. Dans ce contexte, comment peut fonctionner la Communauté de Communes de l’île de Ré ?
Lionel Quillet : La CdC fonctionne dans sa configuration d’avant élections. Je suis en contact régulier avec les Maires, qui assurent tous un travail essentiel, et nous avons réactivé la cellule de crise qui avait été mise en place dès le lendemain de Xynthia.
Dès le 15 mars, une cellule de crise composée de la Directrice Générale des Services, Florence Durand, et des quatre directeurs de pôles de la CdC et la Directrice des Ressources Humaines s’est réunie à la CdC pour mettre en place le plan de continuité des services. Le pôle Ressources est particulièrement sollicité : Ressources humaines, informatique, comptabilité/paie, communication. Il y a également deux personnes qui répondent au standard, toute la journée, pour apporter autant que nous le pouvons des réponses locales et en matière de solidarité.
La majeure partie des services de la CdC continue de travailler en télétravail, pour assurer – dans la mesure du possible – la continuité du service publique.
Nous veillons à payer nos factures aux prestataires dans les meilleurs délais et les subventions aux associations (NDLR : qui avaient été votées lors du dernier conseil communautaire du 27 février 2020) sont en cours de versement.
Qu’en est-il des chantiers en cours, stoppés du fait de la crise sanitaire ?
Les chantiers de La Maline, qui prend encore du retard, et du centre aquatique AquaRé, qui ne pourra plus rouvrir avant l’été, ont été stoppés net. La présentation du projet Papi 3 du Nord de l’île de Ré notamment (NDLR : Fier d’Ars, communes des Portes, St Clément et Ars) à la Commission Mixte Inondation prévue pour début avril a aussi été reportée, ce projet a déjà recueilli en février un avis positif du Comité de Bassin.
Sous l’égide du Département de la Charente-Maritime, les travaux du Phare de Saint-Clément des Baleines redémarreront en toute priorité, cela ne peut rester en l’état.
Quels sont les services proposés aux Rétais ?
La crèche de La Couarde accueille les enfants de soignants, elle a été totalement réaménagée/repensée bien sûr et les parents concernés sont très satisfaits du service apporté. Le ramassage des ordures ménagères continue de fonctionner, une fois par semaine, assuré par la Coved.
Vous avez publié la liste de tous les services assurés avec les contacts correspondants.
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Il faut particulièrement remercier aussi le travail des Communes qui font un gros travail de présence sur le terrain, apportent des réponses, suivent les marchés, les CCAS livrent les repas aux personnes âgées et sont à l’écoute, l’impact psychologique est et sera très important. L’île de Ré est très organisée et elle fonctionne bien. On voit aussi toutes les réponses individuelles qui témoignent d’une grande solidarité.
L’île de Ré a vu des vagues d’arrivées de résidents dits secondaires, juste avant le confinement et le début des vacances de Pâques de la zone C. Cela a créé de vives tensions. Comment gérer cela ?
Oui il y a eu de fortes tensions. Avant le début du confinement je rappelle que les résidents secondaires étaient dans leur plein droit de rejoindre leur résidence rétaise. C’est le non-respect du confinement qui n’est pas acceptable et qui peut émaner des uns et des autres.
Environ 5000 personnes sont arrivées sur l’île de Ré à la mi-mars, ce qui correspond à l’augmentation de 30 % de la consommation d’eau et à celle annoncée par Orange, puisque l’île de Ré compte 17500 habitants permanents.
Le territoire est très largement en mesure d’absorber ce surplus, ce sont plus les problèmes de comportements de certains qui sont regrettables.
Les Rétais seront contents de voir les résidents secondaires au moment du déconfinement, pour relancer toutes les activités économiques.
Nous avons sur l’île de Ré vingt-quatre médecins généralistes répartis en treize cabinets médicaux, qui se sont organisés et font un énorme boulot, ainsi qu’un maillage très fort du territoire par les infirmières. Il ne faut pas oublier que ce niveau est dû à la présence des résidences secondaires et ne correspond pas à une population de seulement 17500 habitants.
En début de confinement vous nous avez annoncé que le bâtiment des urgences de l’hôpital de Saint-Martin serait dédié à un centre de détection du Covid19, ceci à la demande des médecins de l’île de Ré. L’Agglomération Rochelaise a activé la semaine dernière quatre centres Covid 19, plus celui de Châtelaillon, qu’en est-il de celui de Saint-Martin ?
Pour le moment les médecins n’en ressentent pas le besoin. Ils gèrent les patients « en suspicion » directement, notamment en téléconsultation et bien sûr via le 15 et l’hôpital de La Rochelle s’ils rencontrent des cas graves.
Par contre l’on rencontre une vraie difficulté en matière de masques et de gants. La CdC de l’île de Ré en a commandé, pour la crèche, les infirmières libérales et tous ceux qui sont en première ligne, nous n’avons rien reçu, nous ne sommes pas « prioritaires ». Idem pour le Département de la Charente-Maritime…
Comment prévoyez-vous la sortie de confinement et la reprise économique ? Cette crise sanitaire va créer d’importants dégâts auprès des professionnels du territoire…
Je ne sais pas ce que va décider le Gouvernement pour le déconfinement, nous n’avons absolument pas la main dans cette crise sanitaire. La preuve, il a fallu dix jours pour que nous obtenions un arrêté préfectoral interdisant les locations touristiques, qui a été finalement pris le 4 avril 2020…
Nous ne pouvions prendre des arrêtés municipaux, qui auraient été illégaux et donc sans effet.
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Locations touristiques : décrets municipaux illégaux, un arrêté préfectoral…
La phase de la reprise économique va créer une multitude de problèmes, et nombre d’acteurs économiques sont et seront confrontés à de très grosses difficultés. Avec la Loi NOTRe, le Département et la CdC n’ont plus la compétence économique, transférée à la Région. Avant la Loi NOTRe le Département soutenait les Entreprises en difficulté via l’IDE.
Dans notre malheur, nous pouvons espérer que sur l’île de Ré et dans notre département, la reprise sera beaucoup plus rapide qu’ailleurs, car nous serons en début et pleine saison touristique.
La Communauté de Communes et le Département prévoient d’accompagner d’une manière ou d’une autre les professionnels qui ne rentreraient pas dans les dispositifs d’aides de l’Etat et de la Région Nouvelle-Aquitaine. Mais pour cela il nous faudra les autorisations de l’Etat et de la Région puisque nous ne sommes pas dans nos compétences. Et définir avec la Région les clés de répartition.
Les collectivités territoriales sont également impactées au niveau de leurs recettes ?
Oui les droits de mutation et la taxe de séjour sont fortement impactés à la baisse, notamment…
Qu’en est-il à votre avis du Tour de France dont une étape concerne cette année la Charente-Maritime et particulièrement l’île de Ré, qui est arrivée d’étape, la première semaine de juillet ?
Les Jeux Olympiques ont été reportés… On verra ce qu’il en est pour le Tour de France.
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