L’île de Ré a beaucoup voté, confirmé les sortants, et ainsi approuvé la politique de territoire
Si les élections municipales rétaises ont été globalement sans grande surprise à l’heure des résultats, avec les 9 maires sortants qui se représentaient réélus dès le 1er tour, ce sont les scores – atteignant de 55 % à presque 77 % des suffrages exprimés – qui sont remarquables.
La très nette avance voire dans certains cas l’écrasante majorité des listes sortantes – à Rivedoux, à Saint-Martin notamment – confrontées à des listes alternatives confirme que le bilan de l’équipe en place pèse lourd dans une élection municipale. Et que la solidarité intercommunale a joué à plein, les électeurs ayant largement approuvé la politique menée à l’échelle du territoire. Les maires sortants ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, en mettant souvent en avant durant leur campagne des actions menées par ou avec l’aide de la CdC sur leur commune.
Même Léon Gendre, qui ne fut pas toujours – loin s’en faut – un fervent partisan de la mutualisation communautaire, fin politique qu’il est, a bien perçu que cette fois-ci l’enjeu des élections municipales dépassait les frontières communales et qu’un positionnement trop isolé vis-à-vis de ses « collègues » des autres communes le desservirait. C’est ainsi que les 3 budgets de la CdC ont été votés à l’unanimité, le 20 février dernier, ce qui n’était pas arrivé depuis 3 ans… Le retournement de situation des Portes-en-Ré au second tour en faveur de la liste de Michel Auclair montre toutefois – s’il en était besoin – que rien n’est jamais acquis en politique et qu’il faut se battre jusqu’au dernier jour.
L’élection large de la liste de Gisèle Vergnon – qui n’osait espérer l’emporter dès le 1er tour – ainsi que celle de la liste de Gilles Duval – dont les 15 co-listiers ont été élus dès le 1er tour à la surprise générale – sont aussi les performances notoires de ces Municipales, à souligner.
Après la période des joutes électorales, parfois musclées et mal vécues, ce qui est humainement assez compréhensible, a fortiori sur des petites communes où tout le monde se connaît ce qui peut favoriser les attaques personnelles et peu glorieuses, les 10 nouveaux conseils municipaux sont de nouveau au travail, quasiment tous directement opérationnels.
Composer avec et écouter les oppositions, qui représentent de 27 à 46 % des électeurs
Il va leur falloir composer – sauf évidemment à Loix, La Couarde et Ars mais aussi à Saint-Clément – avec une opposition partout assez minoritaire compte tenu soit parfois des scores soit le plus souvent du nouveau mode de scrutin qui conduit à sous-représenter les oppositions. Sauf aux Portes où, si les deux camps devaient camper sur leurs positions, la situation serait plus délicate.
Car c’est aussi l’intérêt de ces échéances électorales, que de permettre à la démocratie de vivre, et à des idées et approches différentes de s’exprimer. Parions que les majorités réélues sauront être à l’écoute des minorités, qui parfois ont atteint près de 45 % des voix (le Bois, La Flotte), ceci dans un contexte de forte participation – entre 69 % et 82 %, contre une moyenne de 64 % en France – sauf à Ars (58,54 %) et la Couarde (60,60 %) où une liste unique se présentait.
Mais où est donc passée la parité ?
La grande perdante – une fois de plus – de ces élections reste la parité : une seule femme élue maire, sur 10, seulement 17 femmes adjointes sur 46 Adjoints (36, 96 %), et 8 délégués communautaires sur 26 (30,77 %), ceci malgré la règle de parité qui a prévalu pour la composition des listes électorales dans les communes de + 1000 habitants. Ce qui confirme qu’elle ne se décrète pas et se légifère mal !
Il faut noter l’initiative heureuse de Jean-Pierre Gaillard, le seul maire de l’île de Ré à avoir proposé une femme au poste de 1er adjoint, tandis que le carton rouge revient étonnamment à Lionel Quillet, avec aucun adjoint femme et seulement 3 femmes sur sa liste, alors qu’il sait s’entourer de femmes compétentes et fidèles dans les fonctions de direction générale, que ce soit dans son Entreprise, à la Mairie ou à la CdC !
L’objectif de Lionel Quillet est d’être réélu Président à l’unanimité
Lors de l’installation du nouveau Conseil communautaire, le 17 avril, Lionel Quillet devrait être élu haut la main Président avec entre 24 et 26 des voix sur 26 délégués communautaires, son objectif étant d’être élu à l’unanimité.
Léon Gendre nous a d’ailleurs confirmé qu’il voterait pour lui, car « globalement la politique intercommunale est bonne, même si bien sûr je resterai vigilant sur le SCOT – qui est en cours de révision – et si sur le PPRL, en accord sur le fond avec mes collègues, je n’approuve pas la forme ».
On imagine bien que son objectif est d’empêcher Jean-Paul Héraudeau, son opposant élu au conseil municipal et à la CdC, de se positionner en « seul représentant de La Flotte solidaire de la politique intercommunale » et d’obtenir une éventuelle fonction de vice-président.
Quoi qu’il en soit, on peut déjà annoncer sans risque que Lionel Quillet sera le premier Président de l’Intercommunalité rétaise à être réélu pour un second mandat, alors que ses prédécesseurs depuis la création de la collectivité territoriale en 1993 : Messieurs Girolet (1993 – 1995), Neveur (1995 – 2001), Le Mao (2001 – 2003), démissionnaire en 2003, et Gendre (2003 – 2008), n’ont fait qu’un seul mandat.
L’île de Ré sera pilotée par un conseil communautaire aguerri, avec des vice-présidents qui auront tous cette fois-ci déjà exercé un mandat complet de maire – ce qui n’était pas le cas en 2008 où la grande majorité des Maires accédaient pour la première fois à ces fonctions – et des délégués communautaires pour la plupart également déjà rompus à la gestion municipale, même si 13 délégués communautaires / 26 seront nouveaux à la CdC et y apporteront donc un vent de fraîcheur !
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