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- Salon du livre de l'île de Ré 2016
L’Île aux Livres, entre dédicaces, conférences et débats
Pour la 10ème année, l’incontournable salon du livre de l’île de Ré, dont Ré à la Hune est partenaire depuis ses débuts, offrira les 5, 6 et 7 août prochain de multiples opportunités d’échanges avec les auteurs, lors des dédicaces, débats, tables rondes et conférences. Nous vous présentons l’ensemble de ceux-ci, ainsi que trois auteurs et ouvrages sélectionnés parmi la centaine qui seront présents.
Les débats, tables rondes, conférences
Vendredi 5 août 2016
11h00 : Philippe Alexandre – Beatrix de L’Aulnoit (Clémentine Churchill, la femme du lion – Tallandier/Robert Laffont) Animé par Gilles Leclerc
14h30 : Jean-Louis Debré (Ce que je n’ai pas pu dire – Robert Laffont) Animé par Elisabeth Chavelet 16h00 : Jean-Laurent Grissot L’Île de Ré à travers 4 périodes mouvementés – 1789 à 1946 (Nouvelles éditions Bordessoules) et Jacques Boucard Histoire de l’île de Ré (Le Croït Vif) Animé par Nathalie Vauchez
17h00 : Daniel Bernard – François Blanchard (Sur les traces de l’or bleu – La Découvrance) Animé par Nathalie Vauchez
Samedi 6 août 2016
10h00 : Alain Mabanckou, invité d’honneur (Petit Piment – Le Seuil). Animé par Marie-Madeleine Rigopoulos
11h00 : Françoise Laborde « La place des femmes dans les médias » (Les Mûres ne comptent pas pour des prunes – Michel Lafon)
14h30 : Emmanuel Pierrat (Dieu, les religions et les Francs-Maçons – Albin Michel) – François Gibault (Le Barreau de Paris dans la grande guerre – Gallimard)
15h30 : Café littéraire avec Nicolas Robin (Roland est mort – Anne Carrière) – Eric Genetet (Tomber – Héloïse d’Ormesson) – Virginie Carton (La Veillée – Stock). Finalistes du Prix L’Île aux livres/La Petite Cour. Animé par Marie-Madeleine Rigopoulos
16h30 : Yves de Gaulle (Un autre regard sur mon grand-père Charles de Gaulle – Plon). Animé par Elisabeth Chavelet
17h30 : Christian de Boissieu : « Quelles leçons tirer du Brexit ? » Financer l’économie réelle (Eyrolles) Animé par Elisabeth de Chavelet
Dimanche 7 août 2016
10h00 : Café littéraire avec Jacques Pradel (Vous avez dit étrange ? – Télémaque) – Eloïse Lièvre, finaliste du Prix L’Île aux livres/La Petite Cour (Les Gens heureux n’ont pas d’histoire – Lattès) – Emma Daumas (Supernova – Scrineo) – Emmanuelle de Boysson (Balzac amoureux – Rabelais) Animé par Françoise Laborde
11h00 : Lecture de Marie Nimier La Plage (Gallimard)
11h30 : Café littéraire avec Jérôme Attal, lauréat du Prix L’Île aux livres/La Petite Cour (Les Jonquilles de Green Park – Robert Laffont) – Clément Bénech (Lève-toi et charme – Flammarion) – Laurent Binet (La Septième Fonction du langage – Grasset) – Agnès Ledig (On regrettera plus tard – Albin Michel) Animé par Emmmanuelle de Boysson
14h30 : Claude Halmos (Savoir être. Une psychanalyste à l’écoute des êtres et de la société – Fayard) Animé par Marie-Madeleine Rigopoulos
15h00 : « Réflexion sur la reconsidération du monde à l’aune d’un bien-être animal et humain » avec Thomas Lepeltier (La Révolution végétarienne – Editions Sciences Humaines) – Thierry Poitte (vétérinaire) – Allain Bougrain-Dubourg (Il faut continuer de marcher – La Martinière). Animé par Marie-Madeleine Rigopoulos
16h00 : Lecture de Vénus Khoury-Ghata (Les Derniers Jours de Mandelstam – Mercure de France) et de Clémentine Célarié (On s’aimera – Le Cherche-Midi)
17h00 : Café littéraire avec Camille Laurens (Celle que vous croyez – Gallimard) – Jean-Baptiste Del Amo (Règne animal – Gallimard) – Zoé Shepard (Zoé à Bercy – Albin Michel) – Madeleine Chapsal (Brume légère sur notre amour Fayard) Animé par Emmanuelle de Boysson
Voir le programme détaillé
Informations recueillies par Nathalie Vauchez
Zoé Shépard
Dans les coulisses de Bercy
Zoé Shepard n’a peur de rien !
Après le succès phénoménal de « Absolument débordée » et de « Ta carrière est finie » (deux opus qui lui ont valu d’être placardisée après que plusieurs de ses collègues se soient reconnus), Zoé Shepard récidive et enfonce le clou ! Elle avait dénoncé les dérives d’une collectivité territoriale lambda et d’une mairie de province ; à présent elle s’incruste à Bercy pour fustiger le manque de cohérence des services administratifs français !
Et si l’incompétence et l’improvisation régnaient aussi à Paris et Bercy ?
Ce nouveau livre raconte l’immersion de Zoé Shepard au ministère des Finances, où fourmille une armée de costumes gris affairée à grimper dans une hiérarchie aussi illogique qu’obsolète. Sous la plume à l’humour ravageur et décomplexé de l’auteur (décidément poursuivie par « Coconne »), se dresse le portrait corrosif d’un monde que la stratégie rend inopérationnel. Parmi les personnages récurrents, on retrouve Don, ce politicien phallocrate et vain, d’abord maire, et dans ce dernier livre devenu secrétaire d’État. Le personnage d’Alix, sa nièce incompétente est également omniprésent. L’éducation bobo en prend aussi pour son grade au travers de Marielle, ou d’Elise, figures contradictoires d’un féminisme actuel de bon aloi. Derrière le ton enlevé, on s’interroge sur la valse de la répartition des portefeuilles ministériels, qui font des élus : « des touristes qui tout comme Najat Vallaud-Belkacem – par ailleurs très compétente – passe du ministère des droits des femmes à celui de la ville et des sports, pour atterrir à l’éducation, le tout en trois ans ! ».
Aussi drôle qu’effarant, on comprend mieux avec Aurélie Boullet alias Zoé Shepard, pourquoi les fonctionnaires sont démotivés et les promesses des pontes rarement tenues, quand tout repose sur la couleur du parapheur et de l’étage auquel on le porte.
Marie-Victoire Vergnaud
Zoé à Bercy – Zoé Shepard – Albin Michel – 19,50 €.
Alain Mabanckou
Petit Piment nous mène loin sur le chemin de la raison
Né à Pointe Noire (République du Congo) en 1966, Alain Mabanckou se consacre à l’écriture depuis 1998 avec la parution de son premier roman Bleu-Blanc-Rouge qui lui valut le Grand prix littéraire de l’Afrique noire.
Il est aujourd’hui professeur de littérature francophone à l’université UCLA de Californie. Écrivain prolifique, Alain Mabankou est l’auteur de plus de vingt-cinq ouvrages, pour la plupart, couronnés de prix, du roman à la poésie, des essais aux livres pour la jeunesse et sans oublier la musique.
Dans Petit Piment, paru en 2015, Mabankou revient en son pays natal et passe en revue, sans complaisance, les travers des hommes, qu’ils soient blanc ou noir, à travers le récit naïf, mais non moins philosophique, d’un enfant de treize ans.
Placé dans un orphelinat dès sa naissance, Moïse alias Petit Piment nous emmène, avec des mots ingénus, au coeur de la misère des laissés- pour-compte, ceux qui dorment dans la rue et qui font leur loi à coups de canif.
A la faveur d’une anecdote, le jeune narrateur nous rappelle la puissance des croyances ancestrales contrariées par la religion catholique des pères blancs et comment, dans ce Congo des années 70, les couloirs de son orphelinat se transforment en laboratoire de la révolution socialiste d’un gouvernement balbutiant.
La multiplicité des langues et des ethnies ne simplifie en rien les relations humaines. L’autorité du directeur de l’orphelinat ou du président de la République, l’abus sexuel ancestral dont les femmes sont victimes, la violence et la misère des gamins sans famille, l’humanité nous est magistralement dépeinte dans toute son ambiguïté, avec les mots de l’innocence.
L’amitié, la confiance et l’amour inconditionnel de la vie sont les seules forces qui permettront au gamin de survivre, en dépit de la folie et de l’incarcération.
Une écriture fluide et évidente qui nous mène loin sur le chemin de la raison.
Véronique Hugerot
Jean-Laurent Grissot
« L’histoire est la construction de l’image du passé »
Mémoires d’encre, c’est le titre qu’a donné Jean-Laurent Grissot à la séance de présentation et dédicaces de son ouvrage.
Jean-Laurent est né à Saintes en 1957. Il a fait ses études secondaires à La Rochelle. Après avoir passé une carrière professionnelle dans un grand laboratoire pharmaceutique américain, il vient de prendre sa retraite. Il habite Rivedoux depuis près de 25 ans. C’est un Rétais de coeur. Dépositaire depuis des années d’une collection de courriers et de documents anciens sur l’Ile de Ré, l’idée lui est venue d’écrire un livre afin d’en restituer la mémoire « une et indivisible ». Il se sent responsable de la conservation de ses documents.
Une passion de la collection qui incite à la recherche et à l’étude
Vendredi 8 juillet, au musée Ernest Cognacq à Saint-Martin-de Ré. Jean-Laurent Grissot a présenté son ouvrage, publié aux nouvelles éditions Bordessoules, et préfacé par Julia Dumoulin-Rulié conservatrice et directrice du musée.
L’auteur a privilégié quatre temps forts : tout d’abord la période révolutionnaire (1789-1795) où il présente une foule d’anecdotes (la fin tragique du célèbre flottais Gustave Dechézeaux, l’histoire d’un postier rétais qui faisait régulièrement disparaitre le terme de « saint » pour nommer son village « Martin en Ré », la vie d’une Franc-Maçonnerie discrète mais très active…).
La guerre franco-prussienne est ensuite abordée. On apprend l’histoire du naufrage d’un ballon monté, qui, après avoir quitté la capitale assiégée est venu sombrer entre la baie de l’Aiguillon et les côtes rétaises.
Avant les chapitres consacrés aux deux guerres mondiales, Jean-Laurent a placé en « intermédiaire » une partie de l’histoire du bagne. Tout d’abord, la présentation emblématique du bagnard cul-dejatte Bernard. Il s’est également attardé sur la vie de l’anarchiste Vittorio Pini qui eut pour avocat Maître Fernand Labori le défenseur de Dreyfus et Zola.
L’auteur aborde les prémisses du premier conflit mondial, puis l’enfer de la Grande Guerre jusqu’à la libération des prisonniers allemands en 1919 et fournit un ensemble de neuf cartes postales inédites. Le lecteur est plongé, à la fin du texte, dans les années noires de l’occupation : les Allemands occupent l’Ile le 23 juin 1940. On apprend que le premier acte de résistance a lieu très peu de temps après : le 17 août, la ligne téléphonique reliant Saint- Martin-de-Ré au Bois-plage et à La Couarde a été sabotée (sectionnée) par des Rétais rebelles à la présence de l’occupant.
Jean-Laurent Grissot, après un travail de deux longues années, propose un volume de 336 pages, offrant 600 illustrations et plus de 300 documents scannés. Son souci est de préserver et transmettre cette fameuse mémoire d’encre aux générations futures. Il prépare un second ouvrage qui devrait paraître au début de l’année 2017 et sera présent au salon rétais « l’île aux Livres ».
Jacques Buisson
Voir d’autres auteurs présents à L’île aux Livres 2016
Voir le bilan de L’île aux Livres 2016
Voir le salon L’île aux Livres 2017 au Bois-Plage
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