Less is more, documentaire inspirant au-delà de Ré…
Le 29 juin à 20h30 sera projeté « Less is more » à la Java des Baleines en partenariat avec le FIFAV. Une histoire de surf, de résilience, de rencontres et de grands espaces pour cette famille rétaise que vous apercevrez certainement sur les spots de surf quand la houle se lève !
Charlotte passe son enfance sur l’île de Ré, entre ses grands-parents aux Portes et sa maison à Sainte-Marie. La rencontre avec Benjamin se fait alors qu’il est saisonnier sur l’île.
« L’homme ne peut découvrir de nouveaux océans sans avoir le courage de perdre de vue le rivage » André Gide, écrivain français.
Un couple en phase avec les éléments
Très vite, ils s’installent à La Rochelle sur un bateau. Remplis d’envies de voyage, ils parcourent le monde avec une attirance spéciale pour l’Indonésie où les vagues ne manquent pas. Ils font une demie transat avec leur premier bateau de 8 mètres. Charlotte rentre dans les détails : « On ne se rendait pas compte mais on n’avait aucune radio, pas d’électronique. Quand nos parents nous ont vu partir la première fois, j’avais 19 ans et Ben 21 ans, ils n’ont pas eu de nouvelles pendant 15 jours à l’aller, idem au retour. On a tout appris en pratiquant, c’était incroyable de vivre avec le grand bleu, les dauphins et les baleines…On n’avait pas d’essence donc on attendait qu’il y ait du vent pour avancer. On faisait essentiellement des mouillages pour éviter de payer les marinas, c’était vraiment magique mais c’était parfois éprouvant aussi ».
« Tu ne peux pas voyager sur un chemin sans être toi-même le chemin » Citation Bouddhiste
L’île de Ré pour prendre racine
A la naissance des enfants, la vie à bord et les navigations sont un peu moins simples. Ben et Charlotte obtiennent chacun un poste sur l’île de Ré dans l’Education nationale et achètent un terrain où ils campent le temps que Benjamin construise la maison qu’ils ont dessinée. C’est la location de la maison l’été qui leur permet de financer l’opération et de voyager.
Charlotte raconte le premier voyage avec Jules alors âgé de 3 mois « On allait vers les Açores, on s’est arrêté aux Portugal, car c’était trop compliqué avec le bébé avec qui je devais rester beaucoup en bas à l’intérieur et Ben à la barre non stop quand la mer était agitée, et le régulateur qui avait cassé. »
« En route, le mieux c’est de se perdre. Lorsqu’on s’égare, les projets font place aux surprises et c’est alors, mais alors seulement, que le voyage commence » Nicolas Bouvier, écrivain, photographe et voyageur suisse
A la recherche du reef parfait
Dès que les enfants ont été assez grands pour voyager, ils ont commencé par des voyages de deux mois, puis quatre à six mois, grâce à des mi-temps annualisés pendant trois ans. Benjamin est passionné de Google earth, dans son temps libre, il explore les côtes de la planète devant son ordinateur à la recherche de Reefs un peu isolés susceptibles de former de belles vagues. Le reste du voyage se fait en improvisation au fil des rencontres. « Sac à dos très léger, planche de surf aux bras, le processus c’est de gérer l’attroupement quand on arrive quelque part puis de chercher où dormir, mais c’est presque toujours la première personne à qui l’on parle qui nous accueille à dormir tous les quatre, souvent dans une pièce vide mais avec tellement d’hospitalité. »
« Celui qui veut voyager heureux doit voyager léger » Antoine de Saint-Exupéry, écrivain, poète et aviateur français.
Le projet de documentaire
« Le projet « Less is more », ce n’était pas notre idée, et au début on n’en avait pas très envie. Notre manière de voyager à l’improviste ne nous semblait pas compatible avec un documentaire et nous n’avions pas le désir de nous mettre en avant. »
Mais Mathias Joubert, le co-réalisateur, avait suivi une famille de snowboarders en camion qui pratiquait le free ride en montagne et voulait faire une version « océan » de ce concept documentaire. Charlotte nous raconte ce qui les a décidés à franchir le pas : « Lors d’un WE à l’île de Ré chez nous, il nous a convaincus car sa caméra était toute petite. On s’est très bien entendus avec lui et Pierre Frechou qui s’occupe de la vidéo aquatique et du drone. Ils avaient la même philosophie du voyage et cela nous a rassurés. »
« On ne va jamais aussi loin que lorsqu’on ne sait pas où l’on va » Christophe Colomb, navigateur génois
Changement de programme
La famille part avant l’équipe de tournage faire des repérages et vous découvrirez dans le documentaire que rien ne se passe comme prévu. La première partie du film en Indonésie sera donc finalement montée à partir d’images tournées par les quatre membres de la famille. Des images qui n’étaient pas censées être diffusées. Et le reste du film se passe donc en Irlande, en « road trip » camion avec l’équipe du tournage. Celle-ci se fond dans la vie de la famille jusqu’à se faire oublier en laissant la caméra tourner « rien ne devait être joué, tout dans la spontanéité. »
« Voyager vous laisse d’abord sans voix, avant de vous transformer en conteur » Ibn Battuta, explorateur et voyageur marocain
Les enfants, le voyage et le surf
Charlotte nous en dit plus sur le rapport des enfants au voyage : « Les enfants sont lucides sur la chance qu’ils ont eue de voir autant de manières différentes de vivre. Ils ont été surpris par la capacité au bonheur des gens qui n’avaient rien, et ont pris conscience de la consommation et du besoin matériel en France, je pense que ça a développé chez eux la capacité à se contenter de ce qu’ils ont. »
Les deux garçons font maintenant de la compétition de surf, une histoire d’apprentissage sur soi, de gestion des émotions, appréhendée comme un jeu où l’on ne se prend pas trop au sérieux. « On ne les a jamais réellement poussés à surfer, j’imagine que notre plaisir a été communicatif, mais c’est venu d’eux et du partage en famille ». Charlotte a surfé jusqu’à quinze jours avant la naissance des enfants, du surf in utero pour eux ! Dès un an, ils faisaient du longboard avec leur papa et en redemandaient. Puis ils se sont passionnés petit à petit. Jules est parti de la maison à 14 ans pour intégrer le pôle espoir surf dans un lycée de Bretagne, il fait maintenant des compétitions internationales alors qu’il était il y a peu 6e au classement Français dans sa catégorie. Valentin a 13 ans et pratique aussi le surf de façon intensive : en option au collège de Saint-Martin, pour le plaisir, et en compétition.
« S’éloigner de tout rapproche un peu de l’essentiel » Loïck Peyron, navigateur français
La vie d’ici
Charlotte conclut « On est vraiment attachés à notre vie sur l’île, on veut rester ici. Ce qu’on aimerait, c’est transposer notre état d’esprit de voyage sur cette île, et trouver des projets inspirants. Le rapport à l’océan et au temps est primordial pour nous. Quant aux garçons, ils sont très attachés à leur île et à leurs racines eux aussi, ils apprécient tout autant les vagues locales moins parfaites, mais rêvent d’horizons lointains et de voyages ! »
Le prochain voyage justement ? Pas trop d’avion, donc pas trop loin, sur un archipel à l’ouest de l’Europe. « Les enfants veulent avant tout dormir dehors, pêcher pour manger, ne pas savoir où ils vont »… à suivre…
« Le plus beau voyage, c’est celui qu’on n’a pas encore fait » Loïck Peyron, navigateur français
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