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Les trésors de mer de Sabine Franel
Sur le port d’Ars-en-Ré, Sabine Franel nous invite à franchir le pas de son atelier et à pénétrer dans son univers onirique où la laisse de mer se transforme en personnages fantastiques.

Gorgones, carcasses de crustacés, squelettes de poissons, coquillages bien sûr, ou encore algues. Tout cela par centaines. L’atelier de Sabine Franel, situé sur le port d’Ars, a les allures d’une caverne d’Ali Baba. Les trésors qu’il contient sont des objets insignifiants pour le commun des mortels, mais aussi précieux que n’importe quels joyaux pour cette artiste aux doigts de fée.
« Je ramasse tout ce que je trouve », explique-t-elle. « Ce sont bien souvent des choses anodines pour les autres, comme des huîtres malformées ou des mues de crabe, mais moi ça m’inspire. Tous les jours je vais me baigner ou me promener, j’ai accumulé beaucoup de choses tout au long de ces années. Et puis j’ai aussi beaucoup d’amis qui me ramènent des trésors, comme ce bassin de cygne, » dit-elle. « Je vais en faire un masque. »
Ainsi, sous ses doigts, la laisse de mer trouve une seconde vie. Assemblés les uns aux autres, les déchets se transforment en personnages, en masques ou encore en clochers, l’église d’Ars étant l’une des nombreuses sources d’inspiration de Sabine. « Ce qui me plaît, c’est de partir de rien et, tout à coup, de fabriquer de la vie. Chacune de mes créations est plutôt concrète. On y voit des visages, des personnages. J’aimerais maintenant me diriger vers plus d’abstraction. »
Une passion que Sabine tire de son enfance et de ses heures passées à jouer sur la plage. Sa première création remonte à 2011, quand cette chef monteuse doit quitter Paris pour venir s’occuper de son père malade. « Rétrospectivement je pense que j’ai fait cette première sculpture car c’était terriblement angoissant de voir mon père péricliter. Créer, c’est un peu une lutte contre la mort. On fait pour soi, mais inconsciemment aussi pour donner aux autres, laisser quelque chose. »
Après cette première oeuvre, Sabine est retournée quelques années travailler à Paris, avant de revenir définitivement sur l’île au moment de la retraite. Elle se lance alors à plein temps dans la création de ses sculptures, tout en continuant à réaliser et à monter des films, comme le documentaire « Ars à l’heure allemande » pour l’AIA*. Et aujourd’hui, ses sculptures marines commencent à séduire les collectionneurs.
*Association d’Information Arsaise.
Atelier Sabine Franel
7 quai de la Criée à Ars-en-Ré.
Ouvert de 10h à 13h les vendredis,
samedis et dimanches pendant les
vacances de la Toussaint, ou sur
rendez-vous au 06 07 90 76 97
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