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- Assemblée Générale de la Coopérative des Sauniers de l'île de Ré
Les Sauniers rétais à la reconquête des marchés
Deux assemblées en une, ordinaire et extraordinaire, se sont tenues début mai à La Couarde.
La récolte 2017 s’élève à 2099,300 tonnes de gros sel et 113,56 tonnes de fleur de sel. Il s’agit de la production brute. Pour les responsables, la réalisation des objectifs n’a pas été au rendez-vous, et l’on ne peut que constater un nouveau déficit. Cela dit, Loïc Abisset, président de la coopérative depuis l’année dernière, met en avant la crise de croissance que connait l’entreprise depuis 2014. Le principal souci est de relever le défi de la reconquête commerciale. De son côté, Dorothée Kendall, la nouvelle directrice en poste depuis le mois de février dernier, en remplacement de Francis Fichet-Delavaut qui a quitté la structure en décembre 2017, ne baisse pas les bras et a bel et bien l’intention de maintenir le cap en tablant, notamment, sur la stabilité des volumes (ainsi que sur celle du chiffre d’affaires) et la reconquête de marchés locaux, nationaux et sur l’exportation.
L’année passée, 63 producteurs ont livré leur récolte, 37 d’entre eux étaient présents, à l’assemblée, munis de 18 procurations. Loïc Abisset a bien précisé que son objectif pour 2018, était de relancer l’activité au niveau de la Fleur de sel. Il a précisé que sur le plan organisationnel, dans le cadre du réaménagement de l’espace de stockage, deux silos ont été créés. D’autre part, il a mis l’accent sur l’excellente gestion de la qualité au niveau du produit, grâce notamment aux efforts de Sophie Micault-Beaumont et de Martine Lemétayer.
La vie de la filière
Avant le rapport des différentes commissions, le président a fait part de la venue, l’été dernier, de sauniers guinéens qui, dans le cadre d’un partenariat, ont visité la coopérative ainsi que plusieurs marais. Il a, également mis l’accent sur l’importance du dossier STG (Spécialité Traditionnelle Garantie) à propos de la Fleur de sel. Très rassurant, il a annoncé à l’assemblée que ce dossier avançait de manière satisfaisante. Loïc Abisset a, ensuite, cédé la parole à Olivier Falorni, député de la circonscription, qui s’était spécialement déplacé pour rendre compte de l’évolution d’un autre dossier : celui de la reconnaissance de la saliculture en tant qu’activité agricole.
« L’heure de vérité arrive »
C’est en ces termes que le parlementaire charentais-maritime s’est adressé à une salle particulièrement attentive. A ce sujet, Olivier Falorni avait déposé une proposition de loi, en octobre dernier, visant à soutenir le principe d’une « juste reconnaissance ». Après avoir reçu une réponse favorable du ministère de l’agriculture, le député a amendé le projet de loi et a obtenu un engagement de principe de la part du ministre, sur cette question. En effet, l’heure de vérité arrive, le 22 mai, la question a été à l’ordre du jour de la séance de l’Assemblée Nationale. Olivier Falorni est très optimiste. L’intérêt de cette reconnaissance repose, entre autres, sur des mesures de sécurisation du statut du métier de saunier, de reconnaissance des organisations de producteurs et, surtout d’aides venant de l’Europe. Réponse avant la fin de l’année ?
Avant la poursuite de l’intervention des commissions, Loïc Abisset a donné la parole à Marc Claverie, commissaire aux comptes qui, sur 2017, a établi un rapport tout à fait positif sur les conventions et a affirmé que les comptes de la coopérative étaient « réguliers et sincères ».
Pascal Dufour est intervenu au nom de la commission « Communication ». Il a mis en avant la nouvelle identité visuelle de l’entreprise, la page Facebook, les différents reportages, la publicité, les marchés et les salons, les éléments de communication tel que le « guide du sel », les photos ou vidéos.
Pierrick François de l’AEMA, a présenté l’état des subventions (dont 35% proviennent du Département et 45% de la CDC). Il a, également, présenté le montant global concernant les travaux pour la coopérative, et donné des précisions sur les demandes à venir pour 2019.
Christopher Plé, de la commission « Charroi », a indiqué que 2100 tonnes ont été charroyées en une dizaine de jours, dans une ambiance d’efficacité et de solidarité, à l’image des valeurs du saunier…
Hugues Leprince, de la commission « Installation » a conclu en annonçant l’arrivée de six nouveaux adhérents. Il a insisté sur l’effort réalisé pour l’augmentation des aires. Il y en avait, environ, 2800 avant 2017, on en compte 3300 aujourd’hui. L’objectif, pour 2021, est fixé à 4000. Pour finir, l’intervenant a adressé ses remerciements à la famille Massé- Brunet qui a loué un grand marais, sur la commune d’Ars, à un nouveau coopérateur.
Une assemblée générale extraordinaire pour modifier les statuts
Avant d’aborder la question de la réforme des statuts, Loïc Abisset a donné la parole à Lionel Quillet, président de la Communauté de Communes de l’île de Ré, qui avait tenu à honorer de sa présence l’assemblée générale. Ce dernier a insisté sur l’importance de l’écotaxe qui permet la préemption et l’aménagement des marais. Il a, également, signalé les risques de « dérives » qui verraient certaines cabanes se transformer en lieux de restauration… Selon l’élu, les marais représentent un facteur de stabilisation de la biodiversité. S’adressant aux sauniers, il est allé jusqu’à les qualifier de « marqueurs de l’environnement »…
L’assemblée a procédé, pour terminer, à l’adoption d’un certain nombre de modifications des statuts. A partir de l’année 2018, la période d’engagement initial pour intégrer la coopérative, est abaissée de 25 à 15 ans (sans aucun effet rétroactif), avec une période probatoire d’adhésion de douze mois. D’autre part, le calcul des parts sociales s’appuiera, désormais, sur le nombre d’aires saunantes exploitées. Il a, également, été décidé la possibilité, pour le saunier, de récupérer une petite partie de son stock (conditionné, rappelons-le, par les soins de la coopérative), pour la vente directe au consommateur.
Après avoir remercié la municipalité de La Couarde qui a ouvert ses locaux aux coopérateurs, et salué la présence de Jean-Louis Olivier, maire d’Ars, les responsables, confiants en l’avenir, ont clôturé la séance sur un air d’optimisme.
Jacques Buisson
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