Les « retrouvailles » rochelaises
Il faisait beau, même très beau à La Rochelle les 24, 25 et 26 août 2012. C’est pourquoi, pour beaucoup d’entre nous, les plages rétaises se sont montrées plus attirantes que le « Bercy » rochelais où en clôture, la larme à l’oeil, à l’issue d’un discours de plus d’une heure, Martine Aubry faisait ses adieux aux militants, annonçant qu’elle quitterait son poste de première secrétaire fin octobre, lors du congrès de Toulouse.
Et oui, tant pis pour ceux qui ont préféré la bronzette, mais il s’en est passé des choses durant les trois jours qu’aura duré cette université d’été pas tout à fait comme les autres, que Martine Aubry a qualifié « d’historique, en cette année exceptionnelle, après le grand chelem réalisé par son parti : Sénat, présidentielle, législatives ». Sans doute exceptionnelle aussi, bien qu’elle ne l’ait pas dit, puisque Ségolène Royal était à l’autre bout du monde et le député de La Rochelle et de l’île de Ré, Olivier Falorni, « maintenu » hors les murs. David Assouline, porte-parole du Parti socialiste se réjouit du succès de cette université d’été 2012, précisant que plus de « 5000 participants se sont retrouvés pour un week-end studieux dans une ambiance de camaraderie, d’unité et de travail ».
Solidarité et responsabilité
Des retrouvailles, certes, mais aussi des rappels à l’ordre. Dans le genre, furent visés les écologistes entrés au gouvernement et l’aile gauche du parti, cela à propos de leur intention de ne pas vouloir ratifier le traité budgétaire européen. Jean-Marc Ayrault de leur rappeler que « dans toutes les démocraties, quand on est membre du gouvernement, on est solidaire. Personne, je crois, n’est devenu ministre contre son gré… Nous sommes responsables devant le pays ». Et Cécile Duflot déclarant dans Le Monde que « si on était d’accord sur tout avec les socialistes, on serait dans le même parti ». Bonjours l’ambiance !
« Sécurité », « Nation », « République »
Tel est le triptyque de Manuel Valls qui a fait un tabac à La Rochelle. S’il a, avec Benoît Hamon, animé un atelier sur la manière de reconquérir les classes populaires, il a affiché sa fermeté sur le plan de la sécurité en défendant âprement sa gestion du dossier des Roms que certains critiquent au sein même du parti, rappelant « qu’il était temps pour la gauche de reprendre ce qu’elle a trop souvent laissé à d’autres : ses couleurs, son hymne national, ses valeurs, la Nation ». En réponse de quoi Manuel Valls a récolté une salve d’applaudissements prolongés pour son intervention. Les temps changent !
Dans le « off » de l’université, Olivier Falorni fait lui aussi sa star
Absent des débats avec ses ex-collègues socialistes, tout le monde se doutait que le tombeur de Ségolène Royal participerait d’une manière ou d’une autre à l’évènement. Sa décision de faire un point presse dans l’après-midi du vendredi 24 sur le port de La Rochelle a provoqué un emballement médiatique hors norme. Badauds comme journalistes, tous semblent interloqués par la scène, mais tout le monde y prend part.
Souriant, posant pour les nombreux photographes, serrant les mains des militants attablés aux terrasses des cafés, Olivier Falorni, comme s’il était toujours en campagne, répète à tous ceux qui l’interpellent « qu’il est là dans sa ville, qu’il ne vient pas là pour provoquer, qu’il n’est pas là pour perturber l’université du PS, mais pour réaffirmer combien il trouve cette situation absurde ».
Quant à Jean-François Fountaine, ancien président du comité de soutien du candidat à la législative et lui-même candidat à la Mairie de La Rochelle en 2014, celui-ci affirme que « les tensions seront présentes tant que les socialistes n’auront pas décidé de le réintégrer dans leurs rangs. Il faut laisser du temps au temps. Je pense que le PS s’est un peu planté sur cette affaire ».
Martine Aubry n’étant pas candidate à sa propre succession en octobre prochain, ne se pose donc pas au sein du PS de problèmes existentiels comme en connaît l’UMP actuellement avec la déclaration de candidature de Jean- François Copé.
Se pose par contre la question : pourquoi ce renoncement ? Certains y ont vu une manoeuvre de Martine Aubry en vue de l’élection présidentielle de 2017. Qu’ils se rassurent, elle n’y pense absolument pas en se coiffant chaque matin devant son miroir puisqu’elle souhaite « que François Hollande fasse deux quinquennats. Par contre, je resterai militante ».
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