Les Rétais sont aussi en gilet jaune pour lutter contre la baisse de leur pouvoir d’achat
Depuis le samedi 17 novembre, une centaine de Rétais se mobilisent sur l’île, dans le calme, pour protester, en écho au mouvement national des gilets jaunes, contre le prix de l’essence qui monte et le pouvoir d’achat qui baisse.
Un groupe sur Facebook Ile de ré en colère
Didier Bernard, routier de son métier, secondé par quelques camarades et à la demande de plusieurs personnes, a créé le groupe Ile de ré en colère sur Facebook. A l’heure où nous bouclons le journal c’est plus de 700 membres qui suivent cette page et l’actualisent en permanence afin de prouver que la mobilisation ne faiblit pas. Né sur les réseaux sociaux, le mouvement des gilets jaunes a commencé à se mobiliser sur le terrain le 17 novembre dernier. Sur l’île, une centaine de Rétais habillés de gilets jaunes s’est installé sur différents lieux (ronds-points stratégiques de plusieurs communes, stations-service…) pour mener des actions de sensibilisation, dialoguer et recueillir des signatures auprès des automobilistes pour une pétition contre la hausse de divers taxes et notamment celle des carburants. Le tout mené dans le calme, sans heurts, dans une ambiance conviviale et encadré quelque fois par les gendarmes.
« La goutte qui a fait déborder le réservoir »
Didier Bernard, l’administrateur du groupe, vit à Sainte-Marie mais passe ses semaines sur la route au volant de son camion. Il constate que si ce mouvement n’est pas structuré officiellement, une communication quotidienne entre les régions, les départements existe via les réseaux sociaux, les messageries privées pour décider des actions … Lui qui roule beaucoup côtoie d’autres gilets jaunes de toute la France et constate la motivation et le déploiement au niveau national voire international du mouvement. Pas un rond-point, un village, une ville sans un barrage filtrant ou une action de grogne.
Parmi les Rétais mobilisés, toutes les classes sociales sont représentées : agriculteurs, chefs d’entreprise, artisans, restaurateurs, aide-soignante, des jeunes et moins jeunes, des femmes, des hommes. L’attente est forte. Concernant le prix du gasoil, une solution est même proposée : maintenir un prix fixe au litre. Lorsque le prix du baril baisse, cela constitue une cagnotte dans laquelle l’Etat pourra piocher en cas d’augmentation des tarifs. Et me donnant en exemple son salaire de routier qui n’a augmenté que de 3 euros depuis 1996 ! Tous ont un point commun : que les classes moyennes vivent correctement en France.
Acte 2 : samedi 24 novembre
En délégation de l’Ile de Ré, d’Oléron, La Rochelle, Saint-Pons, Surgères, Marans… l’ensemble de la Charente Maritime Nord s’est rassemblée pour une opération escargot en direction de Rochefort, suivie d’une marche citoyenne dans la ville. Ils ont pu remettre au Sous-Préfet les pétitions collectées signées par plus de 3000 personnes et rencontrer également le Sénateur de Surgères, exigeant ainsi des représentants de l’Etat une traçabilité de la remise de leur courrier en Haut Lieu.
D’ores et déjà l’acte 3 est en marche
Suite à l’intervention du Président Emmanuel Macron mardi 27 novembre et en l’absence de propositions répondant à leurs attentes, « je me suis endormi… » nous dit Didier Bernard sur un ton ironique, les gilets jaunes rétais ne faiblissent pas. La perspective de la fin du monde annoncée par Nicolas Hulot semble bien loin des préoccupations des gilets jaunes qui se demandent comment boucler leur fin de mois. Le combat continue de manière ininterrompue et quotidiennement… A suivre.
Florence Sabourin
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