Les producteurs bio sur l’île de Ré : une espèce en voie… de développement
Manger est un des actes les plus simples, il est vital autant que boire et respirer. Se nourrir c’est parler de goût, de convivialité, de partage , de santé. Et pourtant , se nourrir c’est aussi un pouvoir énorme, un vote, un acte très militant .
Au quotidien, nous pouvons choisir de manger sain et local, de défendre une agronomie respectueuse de la nature et des hommes.
C’est pourquoi, l’équipage de la Biocoop l’Île au Bio (Saint-Martin-de-Ré et prochainement Ars-en-Ré) est fier de supporter cette nouvelle rubrique de Ré à la Hune. Nous pensons que « Bio à la Hune » pourra nous servir de PHARE sur l’Île de Ré pour guider nos actes d’achats alimentaires , pour comprendre tous les enjeux qui se cachent derrière notre alimentation . Nous pensons que cet outil permettra d’imaginer avec nos collectivités locales, nos producteurs, et chacun d’entre nous, Rétais , un projet alimentaire territorial dont le bon sens nous permettra de léguer un patrimoine « agricole » à nos prochaines générations , un patrimoine digne du patrimoine architectural, naturel et culturel de l’Île de Ré.
Nous sommes convaincus que « Bio à Hune » nous aidera à tisser de nouveaux liens forts à la Terre de notre petite Île de Ré, qui nous fascine et nous fait rêver. Dans nos rêves les plus fous, nous imaginons une Île de Ré où 100% de la production agricole soit Bio, un territoire insulaire qui serve de modèle en Nouvelle Aquitaine en France et ailleurs. Nous souhaitons prouver que nous pouvons faire de la Bio, le modèle d’alimentation conventionnel.
Bon vent « Bio à la Hune » !
Depuis les précurseurs du bio sur notre territoire, jusqu’aux professionnels en cours de conversion, nous vous présentons dans ce premier article un état des lieux des producteurs bio rétais
Notre monde pose le défi d’un profond changement de modèle, que seule la bio est en mesure de relever. OEuvrer pour une consommation plus responsable et citoyenne, à travers le développement d’une agriculture bio de proximité et l’animation d’une communauté d’acteurs, du producteur au consommateur, tous engagés ensemble pour faire émerger des alternatives sociales, écologiques, équitables et durables, telle est la mission qu’ils se fixent.
Parmi les pionniers sur l’île de Ré, Yvonig Caillaud des Jardins de Mouillebarbe, à Ars-en-Ré est un maraîcher bio convaincu. Ce choix, il l’a fait il y a près de dix ans. « Voir d’autres entreprises complémentaires qui favorisent la mise en place de systèmes alimentaires locaux d’exploitation biologique paraît normal au regard de l’urgence actuelle et j’y suis favorable » explique-t-il. Il vend ses produits essentiellement en direct dans sa grange.
Exploitant au Bois-Plage, Médéric Hurtaud vend toute sa production maraîchère bio en direct sur les marchés du Bois et de La Flotte.
Jeune startup basée à Ars-en-Ré depuis trois ans déjà, Les algues de l’île de Ré by Algorytme est spécialisée dans la récolte et l’exploitation d’algues à usage alimentaire, en cosmétologie et recherche médicale. Hélène Jouannet et Tanguy Gauvin ont décidé de se lancer dans «l’algo-culture» et de commercialiser, eux-même, leurs produits transformés. La qualité des algues dépend directement de la qualité de leur milieu d’existence, qualité irréprochable sur le canton nord de l’ile de Ré où se situe leurs exploitations. Ils ont à coeur de s’inscrire dans une démarche éco-responsable : « C’est rassurant de trouver un écho avec des partenaires, les commerces ont besoin de producteurs propres et nous on a besoin de circuits de distribution propres », affirment-ils.
Qui ne connaît Julien Roche, fondateur de Les Petites Réthaises, qui s’est engagé voilà deux ans sur un projet résolument bio : malt, houblon, sucre, levure, tout est bio et sans OGM comme l’explique Julien : « Nos bières de fermentation haute, non filtrées, non pasteurisées, sans OGM et bio, conservent tous les arômes du malt et du houblon…Toutes nos bières sont brassées et embouteillés dans l’île de Ré, en petites quantités et dans un véritable esprit de bière artisanale ».
En conversion bio depuis un an, Jean- Baptiste Lacombe, Le Potager du Roi, situé au Bois-Plage, est accompagné et encouragé dans sa démarche par l’équipe de la Biocoop l’Île au Bio. Le saunier couardais Romain Pedurant de Picksel est lui labellisé Nature et Progrès, ancêtre du bio.
Avec une conviction agronomique : l’alliance des terres de groies et du climat rétais est favorable à la mise en culture de Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales (PPAM), Albane Perrin à la tête d’Estancia Bel Air propose sauces, aromates, sirops, tisanes ou encore huiles essentielles et eaux florales.
A Sainte-Marie de Ré, sensible aux enjeux écologiques, l’équipe de Bières de Ré est pionnière dans le brassage de bières bio sur l’île.
Précurseur incontestable dans le monde ostréicole, premier en France, Frédéric Voisin, de La Cabane du Grouin, s’est installé et engagé voilà dix ans dans la production d’huîtres et de crevettes impériales bio. « Le certificat d’écologie humaine que j’ai passé à la fin de mes études m’a éclairé sur la place du bio dans la société, j’y repense chaque jour. Sensibilisé très jeune à une telle démarche, je suis très impliqué dans mon activité mais aussi au niveau du Comité National de la Conchyliculture au sein duquel je suis élu référent national bio. Les consommateurs sont devenus nombreux à comprendre que la meilleure qualité intrinsèque des aliments se trouve dans les produits bio. Une fois acquis, ils ne prennent plus que du bio. Des bio sceptiques, j’en rencontre de moins en moins. » explique le Loidais.
Sur l’île de Ré d’autres ostréiculteurs se sont depuis vu décerner le label bio tels Les Huîtres Le Corre à La Flotte et La Ferme des Baleines à Saint-Clément.
Les Vignerons de l’île de Ré (coopérative Uniré) ont été les premiers à se voir décerner le label bio pour l’Azuré Rosé, il y a trois ans, suivi de l’Azuré rouge et depuis ce printemps, l’Azuré Blanc. Plusieurs jeunes agriculteurs se sont convertis totalement ou partiellement au bio.
Au Domaine Arica, Marine et Simon travaillent dans le respect de l’agriculture biologique, en accord avec leurs valeurs et l’environnement : « Pour tirer le meilleur de nos différents terroirs, nous consacrons beaucoup d’efforts au vignoble pour produire des raisins parfaitement sains et équilibrés. », expliquent-ils en choeur.
Gilles et Murielle, du Potager des Mille Fleurs, se sont installés cette année à Rivedoux et au Bois-Plage, pour produire légumes, plantes aromatiques, fleurs et petits fruits en bio et à l’ancienne. Ici aucun produit qui ne soit pas 100 % naurel. « On se lève tôt et on se couche tard, mais on sait pourquoi » disent-ils. Ils cherchent entre 0,5 et 1,5 ha de terres irrigables entre Rivedoux et Sainte-Marie pour pérenniser leur projet.
A Loix, Benoît sélectionne ses cafés afin que Windara soit prochainement labellisé commerce équitable. Les préparations Marlette des deux soeurs loidaises sont entièrement bio.
Le Pastis de l’île de Ré de Didier Dorin, agriculteur de plantes aromatiques biologiques à Rivedoux, est aussi entré dans le cercle très privé des Spiritueux certifiés biologiques ; Une philosophie initiée dès la production de plantes aromatiques, et déployée sur l’ensemble des étapes de la fabrication.
Grâce à tous ces jeunes producteurs, l’île de Ré s’engage dans un processus qui va inéluctablement gagner du terrain. On parle ici vraiment de « La » bio, un état d’esprit et un mode de vie, qui vont bien au-delà d’un simple label bio.
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