- Environnement & Patrimoine
- Nature
- Reportage animalier
Les Passereaux des marais salants
Le printemps est enfin arrivé et il est temps pour la nature de se réveiller. Dès les premiers rayons de soleil, les sons de la biodiversité résonnent dans les marais salants. C’est le début d’une véritable symphonie musicale orchestrée par les passereaux. Ces petits oiseaux comptent plusieurs espèces dans l’île de Ré, dont certaines font de véritables voyages depuis l’Afrique où elles y hivernent. De retour sur l’île au printemps, ces migrateurs recherchent nourriture et partenaires pour la reproduction.
La plus célèbre de toutes est sans aucun doute la Gorgebleue à miroir (Lucina svecica). Il s’agit d’un de nos oiseaux les plus emblématiques. Le mâle est célèbre pour sa gorge de coloration bleutée (d’où son nom) avec une tâche blanche et un collier roux. La femelle possède, quant à elle, des couleurs plus ternes et une gorge blanchâtre. En pleine journée ensoleillée, on peut observer les mâles posés sur une aire de parade où ils chantent depuis le haut d’un buisson en dévoilant fièrement leurs belles couleurs et en imitant les chants d’autres passereaux. La plupart du temps, ils aiment les buissons de fleurs jaunes dont les couleurs contrastent avec les leurs. Les oiseaux ayant une perception des couleurs différente de la nôtre, les nuances de teintes ne sont que plus éclatantes pour les femelles. Celui qui possède la meilleure place de chant et qui se fait le mieux entendre obtient les faveurs d’une dame très exigeante.
La gorgebleue partage son habitat avec un autre migrateur : la Bergeronnette printanière (Motacilla flava). Elle peut néanmoins être facilement reconnaissable par son ventre jaune et sa tête grise et blanche. Le plus souvent elle voltige autour des zones humides à la recherche d’insectes. Autrefois abondantes, les populations ont depuis diminué notamment à cause des pesticides et de l’urbanisation.
Ces deux espèces affectionnent particulièrement le milieu des marais salants. La raison est l’abondance d’insectes (en particulier des diptères comme les Chironomes) née du réchauffement des eaux des marais par le soleil d’avril. De plus, elles trouvent des cachettes dans les hautes herbes et les buissons bordant les vasières pour construire un nid au sol, à l’abri des regards indiscrets.
Autour des marais, se trouvent les buissons de ronces. Leurs épines acérées forment une barrière naturelle qui protège les nids de deux autres espèces : le Tarier pâtre (Saxicola rubicola) et la Linotte mélodieuse (Linaria cannabina). La première est présente toute l’année tandis que la seconde est migratrice partielle. Le tarier mâle se reconnaît à sa tête noire tandis que la femelle a une tête gris terne. Les deux sexes ont un ventre orange et un collier blanc. La linotte se reconnaît à ses plumes rouges et son chant élevé. Elle peut avoir deux pontes durant l’année.
Toutes ces espèces sont facilement observables le long des pistes cyclables traversant les zones marécageuses et les champs. Tendre l’oreille et guetter le haut des buissons sont les meilleures solutions pour de superbes observations ornithologiques.
Mathieu Latour : Photographe animalier – Administrateur de Ré Nature Environnement
latourmathieu.myportfolio.com
mathieu.latour98@gmail.com
Lire aussi
-
Environnement & Patrimoine
L’île de Ré et La Rochelle, un destin lié… jusque dans les commémorations
Dans le cadre des 400 ans des guerres de religion, la Communauté de communes de l’île de Ré, la ville de La Rochelle et La Rochelle Université organisent un colloque scientifique, ouvert au grand public, du 27 au 29 novembre.
-
Environnement & Patrimoine
AlimenTerre, engagé pour une alimentation éthique
Les 25 et 26 novembre, le festival AlimenTerre se tiendra sur l’île de Ré. Trois projections documentaires suivies de temps d’échange sont programmées à La Maline. Présentation avec l’un des co-organisateurs sur l’île de Ré de ce festival international, Geoffroy Maincent.
-
Environnement & Patrimoine
Grand Port Maritime : MAT-Ré reste vigilante
Après avoir été longtemps isolée, l’association rétaise entretient désormais des relations avec la gouvernance portuaire, avec les autres associations et élargit ses sujets de vigilance.
Je souhaite réagir à cet article