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Les ostréiculteurs défavorables au PLUi
Consulté en tant que Personne publique associée (PPA) le Comité Régional de Conchyliculture de Charente-Maritime estime que le PLUi « envoie un signal très négatif à tous les professionnels ». Retour sur leurs griefs et la réponse du président de la CdC.
Ayant eu une présentation du PLUi le 13 mai, en présence des conchyliculteurs rétais élus au CRC Charente-Maritime, avant de recevoir le projet, le président Daniel Coirier via une lettre argumentée en date du 3 juin 2019 transmise au président de la CdC mais aussi au préfet de Charente- Maritime et au directeur de la DDTM, a émis un avis défavorable sur l’ensemble des documents reçus.
Un classement en zone Aor demandé par les conchyliculteurs
Les conchyliculteurs regrettent qu’ « une grande partie des établissements conchylicoles font l’objet d’un pastillage en zone Ao… », qui plus est « des zones très restreintes se limitant, le plus souvent aux parties bâties existantes, ce qui ne laisse que très peu de possibilité d’extension des cabanes ». Ils estiment que dépourvus de toute possibilité d’évolution, ils sont condamnés à moyen-long terme. « Un zonage différent, de type Aor, plus adapté à ces caractéristiques, doit impérativement être intégré au PLUi ».
Le CRC déplore également le classement en zone naturelle Nr des marais salants à vocation salicole et ostréicole, alors même que « l’ostréiculture est avec la saliculture, la principale activité économique qui occupe et entretient cet espace sensible porteur de forts projets environnementaux. Le marais est une construction artificielle qui a besoin de la présence de l’homme pour conserver ses multiples fonctionnalités » précise-t-il. La suppression du caractère ostréicole serait donc une véritable rupture… là encore, comme pour les établissements, un classement Aor est demandé par la profession.
Une surface dédiée à la dégustation de 30 m2 très insuffisante
Autre point fort des récriminations des professionnels, la limitation à 30 m2 maximum des surfaces dédiées à la dégustation et à la vente directe, qui leur paraît inacceptable. « Ces activités se situent dans le prolongement de la production et constituent un mode de présentation des produits aux consommateurs en plein essor. La dégustation répond à une attente sociétale et le succès qu’elle rencontre ne doit pas justifier de tentative d’étouffement parce qu’elle déplairait ou susciterait des jalousies ». On le sait, un certain nombre de restaurateurs voient ces activités de dégustation d’un très mauvais oeil, certaines devenant quasiment des restaurants, sans les mêmes contraintes…
Le CRC estime que l’activité conchylicole s’exerce dans des zones déjà placées sous de multiples classements et protections suffisant amplement à encadrer efficacement les projets.
Interdiction de reconstruction suite à une submersion
Enfin, dans le viseur des conchyliculteurs, l’interdiction de reconstruction suite à un sinistre accidentel issu de la submersion marine, disposition du PLUi qu’ils qualifient comme « au mieux une absurdité, au pire une provocation ». Les établissements conchylicoles se situent par nature à proximité de l’eau et donc en zone submersible. « Le règlement du PPRL l’a d’ailleurs parfaitement intégré en autorisant les reconstructions et agrandissements nécessaires à la survie des exploitations ostréicoles », précise le président du CRC.
Pour toutes ces raisons, le CRC 17 estime ne pas pouvoir émettre un avis favorable au projet de PLUi de l’île de Ré.
« Une base de discussion » pour Lionel Quillet qui redoute les dérives
Interrogé par Ré à la Hune, le président de la CdC, Lionel Quillet estime qu’il s’agit du « plus petit dénominateur commun », qui peut évoluer, mais justifié par les dérives importantes depuis que la charte de dégustation des produits de l’aquaculture a été signée par la préfète Béatrice Abollivier et le président du CRC Poitou-Charentes, Gérald Viaud. Une charte que les élus – Léon Gendre en tête – estiment trop permissive d’ailleurs.
« Cette activité de dégustation devrait être et rester annexe, or ce n’est parfois plus le cas et les activités se revendent désormais au prix de fonds de commerce de restaurants, on a vu une transaction à un million d’euros… et il y a un cas me semble-t-il en Charente- Maritime où une ancienne activité de dégustation est devenue un vrai restaurant, vous imaginez un peu… » précise en substance Lionel Quillet, craignant voir disparaître des activités conchylicoles au profit de restaurants, servant des produits venus d’ailleurs, n’ayant plus rien à voir avec l’exploitation conchylicole. Comme souvent, les dérives de quelques-uns nuisent à l’ensemble de la profession.
« Peut-être la surface de 30 m2 pourrait-elle être de 40 ou 50 m2, en restant dans un cadre législatif, la discussion n’est pas fermée, c’est une base de travail et j’ai échangé avec Daniel Coirier, que je respecte et qui est aussi un élu », conclue Lionel Quillet.
Evoquant lors de l’AG des AIR les différents recours probables ou possibles contre le PLUi, il a mentionné la position hostile des conchyliculteurs. Et les très nombreuses observations de toutes parts : communes, Etat, et autres personnes publiques associées, ainsi que celles qui émaneront de l’enquête publique et du rapport des Commissaires Enquêteurs qui seront toutes étudiées de près, avant de faire d’inévitables arbitrages. Affaire à suivre.
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