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Les élus départementaux face aux Rétais
« C’est la 1ère invitation et j’en suis très heureux »… dès ses premiers mots, Patrice Raffarin donne le ton de cette initiative inscrite au programme des deux élus.
Quarante-deux rencontres sont prévues par les élus départementaux sur une mandature de sept années (au lieu de six) pour cause de concordance de planning électoral. Elles seront « délocalisées » et navigueront du Sud au Nord de l’Île selon les disponibilités des salles qui pourront les accueillir.
Créer les conditions du dialogue
Tous les deux mois environ, Patrice Raffarin et Véronique Richez Lerouge se présenteront ainsi devant les Rétais avec un objectif premier, « vous écouter », précise Patrice Raffarin à l’adresse des quelque vingtcinq citoyens réunis le vendredi 29 octobre dans la salle des associations de La Couarde. « Nous voulons entendre vos joies, vos inquiétudes, vos angoisses, mais aussi, second objectif vous rendre compte de ce que nous faisons », continue le Maire de Rivedoux. « Vous allez nous passer sur le gril comme on dit », sourit Véronique Richez-Lerouge.
Le binôme confirme également l’ouverture prochaine d’une permanence « car il est impossible sur un temps collectif comme celui-ci d’échanger sur les problèmes particuliers ». Cet espace de rencontre individuel se tiendra dans la Maison de la Mobilité à Sablanceaux. Un numéro de téléphone et une adresse mail lui seront dédiés et les élus seront accessibles sur rendez-vous. Mais revenons à La Couarde et aux sujets évoqués par les citoyens.
Sur le projet d’éolien off-shore
Il s’invite d’entrée dans cette conversation collective. « Les éoliennes fontelles partie des sujets ? » demande un participant. « Ce n’est pas de la compétence départementale », répond Patrice Raffarin. « Mais c’est un sujet rétais quand même », acquiesce Véronique Richez-Lerouge. L’assistance veut savoir si les élus départementaux « ont donné un avis ». « Non car nous avons choisi de laisser le temps au débat public », explique Véronique Richez Lerouge, reconnaissant par ailleurs « qu’il y a des informations qui manquent ». « Vous pouvez aussi nous donner votre avis », conclut Patrice Raffarin.
Priorités
« Quelles sont-elles ? Sur quels dossiers allez-vous vous battre ? », interroge un participant. « Nous travaillons selon les zones de compétences du Département », explique Véronique Richez-Lerouge, se reconnaissant par ailleurs des sujets de prédilection tels l’alimentaire, qu’elle peut aborder via le PAT (Plan Alimentaire Territorial), la biodiversité et la défense des terroirs, le traitement des déchets et surtout le handicap. « Je suis personnellement concernée au sein de ma famille », précise l’élue.
Pour Patrice Raffarin, le terme « se battre » est inapproprié. « C’est un vocabulaire qui n’est pas le mien », insiste-t-il, racontant une « intégration extraordinaire au Conseil départemental », où il se retrouve « très heureux dans un climat où l’on peut exprimer nos opinions ».
« Nous sommes avant tout des élus départementaux », souligne-t-il, évoquant ses délégations, PAPI et défense des côtes sur toute la Charente-Maritime mais aussi enseignement supérieur et un sujet de prédilection, la Mobilité.
« Nous sommes dans la majorité départementale et c’est très important », rappelle Véronique Richez-Lerouge.
Et fonctionnement
« Il n’y a pas de vice-présidence. Est-ce que c’est un handicap ? », interroge l’élu flottais Patrick Salez, complétant cette première question par une autre : « vous êtes un binôme fusionnel et dans tout binôme il y a des divergences. En avez-vous connues et comment les résolvez-vous ? ».
Source de quelques plaisanteries, la vie du binôme départemental est présentée par les intéressés. « On travaille ensemble. On peut ne pas être d’accord mais il nous suffit d’échanger », explique Patrice Raffarin. « C’est un travail d’équipe resserré avec les suppléants. On se rencontre tous les mois et on explique ce qu’on fait », précise Véronique Richez-Lerouge, rappelant la présence à leurs côtés et à cette réunion de Céline Marotte.
Evoquant la question de « la perception des femmes en politique sur l’Ile de Ré », Véronique Richez-Lerouge choisit l’humour : « On me prend pour la secrétaire de Patrice alors que nous sommes à égalité », ironise- t-elle, Patrice Raffarin justifiant la situation par sa notoriété de Maire de Rivedoux.
Sur la question des vice-présidences, Patrice Raffarin se veut rassurant : « Honnêtement nous sommes tellement impliqués dans tout que ce n’est pas très grave » affirme-t-il.
« Sylvie Marcilly nous doit un peu son élection, je ne crois pas qu’elle aurait été élue présidente dans une autre configuration », estime Véronique Richez-Lerouge, mais « Nous n’avons pas d’années d’expérience alors c’est assez logique que nous fassions nos classes », reconnaît-elle. « Quid de de l’Ile de Ré ? », questionne un participant. « Nous portons sa voix. Au Département, l’Ile de Ré est un peu le Saint-Trop’ de l’Atlantique, alors à nous de donner une vision de terrain », affirme l’élue départementale.
Petits et grands sujets rétais
Pragmatique, l’assistance poursuit sur des sujets insulaires. Unanimement citée, la dangerosité de la route départementale de la route d’Ars jusqu’au Boutillon ou encore celle menant de La Passe à Loix. « J’ai écrit à tout le monde, y compris à vous et je n’ai pas de réponse », insiste un membre de l’APSL.
« Votre courrier je l’ai », répond Patrice Raffarin, rappelant qu’ils ne sont élus que depuis quelques mois. « Notre première préoccupation a été de rencontrer tous les services pour appréhender tous les dossiers en cours sur l’Île de Ré », explique l’élu, « vous aurez une réponse, le Département a des réponses. J’ai rencontré Patrick Rayton, les conventions sont prêtes », affirme-t-il.
Béatrice Turbé, élue couardaise, évoque la dimension des bus inadaptée à la circulation en centre-village. « Dans quelle mesure le Département peut-il peser sur la Région », interroge-telle. « Il s’agit de créer les conditions de bonnes relations avec la Région », répond Patrice Raffarin, estimant qu’elles ont été pendant longtemps « distendues ».
Autre dossier, celui du logement saisonnier. « Un sujet extrêmement préoccupant », reconnaît Patrice Raffarin, évoquant l’étude en cours menée par la CdC sur le logement saisonnier : « il faut laisser l’étude se faire mais on apportera notre pierre à l’édifice », affirme-t-il.
De l’autre côté du pont
S’invite le projet de passerelle du côté du Belvédère, celui-ci répondant à une mise en sécurité des bus revenant sur le péage et contraints de couper aujourd’hui la départementale juste à la sortie du pont. « Un dossier hérité qui devait être financé par le plan de relance et le sera finalement par l’écotaxe », précise Véronique Richez-Lerouge, qui aimerait bien stopper le projet. « Ou ne pourrait-on en profiter pour revoir le parking du Belvédère et optimiser l’investissement (1,6 million d’euros). Une passerelle pourrait également servir aux taxis et aux véhicules de secours », affirme-t-elle. Si tel était le cas, « ce projet serait une bonne chose », approuve Patrice Raffarin.
D’autres thèmes seront bien sûr abordés. Citons le compostage ou la création d’une ressourcerie, sources de projets portés par des associations ou des acteurs économiques « que nous pourrons encourager notamment par des soutiens financiers », souligne Patrice Raffarin. Sans oublier côté logement, l’absence d’offre locative à l’année, sujet en mal de réponse ici mais aussi à La Rochelle ou sur notre voisine Oléron. Un dossier lourd et sensible, pour ne pas dire douloureux, arrivant dans le peloton de tête des inquiétudes, et dont les deux élus départementaux n’ont sans doute pas fini d’entendre parler.
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