- Politique
- Territoire Île de Ré
- PPRL - Elaboration des cartes d'aléas
Les élus de l’île de Ré réagissent aux attaques de la Préfète
Ré à la Hune, bien qu’ayant recueilli,dès le 12 février 2014 et en aparté, les réactions de madame le Préfet Béatrice Abollivier, sur l’avancée des études menées par la CdC dans le cadre du PPRL et sur l’évolution pourtant positive du dialogue dans ce dossier, a choisi de ne pas les publier, afin de ne pas mettre de l’huile sur le feu, à un moment où les relations entre la CdC de l’île de Ré et le Ministère de l’Ecologie sont entrées dans une phase constructive.
Un quotidien régional a – a contrario – publié ces réactions recueillies par ailleurs, dans son édition du 22 février.
Ré à la Hune n’a pas fait ce choix, parce que selon notre conviction intime mais aussi après confrontation avec le point de vue des élus rétais auprès de qui nous avons évoqué certains de ces propos, ils nous ont semblé quelque peu caricaturaux et ne pas intégrer le réel travail réalisé par le territoire de l’île de Ré, ni les avancées du dialogue État-CdC.
Or nous pensons bien connaître le dossier pour l’avoir suivi et relayé auprès de nos lecteurs depuis plus de 2 ans et pour avoir les premiers alerté les Rétais sur les menaces du PPRL pour la vie permanente, sociale et économique, notamment dès l’été 2012. Et ceci de façon constante.
A la suite de la publication de ces propos plutôt provocateurs – et publiés en pleine période de « réserve électorale », donc limitant la possibilité de réponse publique des élus – mais qui éclairent le bras de fer qui perdure entre madame le Préfet et les élus rétais au sujet des permis de construire, le président de la CdC a écrit au directeur de cabinet du Ministre Philippe Martin, Francis Rol-Tanguy.
Ce courrier – qui nous a été adressé par l’association de propriétaires Ré-Veille et non par la CdC qui n’entend pas le rendre publique afin de ne pas envenimer la situation – réagit notamment sur les propos de la Préfète accusant les élus rétais de « freiner des quatre fers sur la carte d’aléas », rappelle la confiance qui s’est instaurée entre le cabinet du ministère et la CdC de l’île de Ré qui a conduit cette dernière à ne pas publier son projet de carte lors de la réunion publique du 31 janvier 2014, avec en contrepartie la prise en compte par le Ministère des conclusions des travaux des experts de la CdC.
Au-delà de la forme, ce courrier rappelle sur le fond au Directeur de Cabinet que le diagnostic des ouvrages établi par les experts de la CdC est en cours de traduction en anglais, puis en français (il a été établi en partie en hollandais) et sera communiqué au Ministère au plus tard le 7 mars. La CdC avait d’ailleurs écrit dans ce sens le 19 février dernier au Ministère. En résumé, la CdC entend dissiper tout malentendu et confirmer qu’elle entend continuer de travailler de façon constructive avec le Ministère, malgré la communication locale de la Préfète, qualifiée d’ « initiative maladroite et isolée ».
Rappelons que parmi les griefs de la Préfète formulés le 12 février auprès de Ré à la Hune, était mis en avant le fait qu’elle « n’a toujours pas reçu les études de diagnostic des ouvrages réalisés par la CdC de l’île de Ré attendus pour fin janvier puis mi-février, de plus réalisés par un cabinet local sans agrément alors que le cabinet de l’Etat, international, a, lui, un agrément. Les élus traînent du pied. De plus la modélisation reste celle de la Préfecture, seul sera intégré le diagnostic des ouvrages réalisé par la CdC, qui ne devrait pas changer fondamentalement la donne ».
Or le Président de la CdC nous a confirmé, comme il l’avait déjà précisé auparavant, que les relations de travail et les négociations ont désormais lieu – d’un commun accord avec le Ministre Philippe Martin – entre le Cabinet du Ministère, la Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR, rattachée au Ministère de l’Ecologie) et la CdC directement et que l’ensemble des études seront communiquées directement à la DGPR, par les experts de la CdC.
Ce mardi 25 février au soir, Lionel Quillet a d’ailleurs pu échanger avec le Directeur de Cabinet, Francis Rol-Tanguy, qui lui aurait confirmé qu’il entend bien continuer à travailler en bonne intelligence avec la CdC de l’île de Ré, et conseillé de ne pas tenir compte des « déclarations isolées » de la Préfète.
Une réunion de travail courant mars, dont la date précise sera très prochainement fixée, permettra à la CdC et à ses experts d’échanger avec la DGPR sur les travaux qui lui auront été remis tout début mars.
Si on comprend donc mal sur quoi se fondent les reproches de la Préfète Béatrice Abollivier, il n’en demeure pas moins que celle-ci, qui a conservé « à sa demande » et pour 6 mois supplémentaires l’instruction des permis de construire au sein de ses services, entend « croiser le fer » avec les élus rétais.
Rappelons ainsi que – malgré les instructions du Ministère ayant demandé à la Préfète de Charente-Maritime de réexaminer au cas par cas les permis bloqués sur l’île de Ré – seulement 16 permis ont été débloqués sur plus de 110 permis, dont plusieurs qui ne concernent pas des opérations majeures (garage, terrasse…). Aucun permis n’a été ce jour débloqué aux Portes en Ré.
Plusieurs Maires se sont ouverts auprès de Ré à la Hune depuis plusieurs mois de ce qu’ils estiment être « une réaction de rétorsion à l’encontre des élus rétais », la « tête de liste ! » en la matière étant Christian Bourgne avec pas moins de 46 permis de construire bloqués sur les Portes en Ré et 20 dossiers portingalais déférés devant le Tribunal Administratif de Poitiers. Les autres communes du nord de l’île notamment essuient régulièrement des refus, et le sud de l’île de Ré commence à être impacté. Un permis de construire vient d’être refusé sur Sainte-Marie de Ré pour la première fois, semble-t-il « sans aucun fondement », dixit les protagonistes du dossier et le propriétaire concerné – stupéfait – se serait vu dire en Préfecture que « la hiérarchie » ferait « une affaire personnelle » des permis de construire sur l’île de Ré…
Les propriétaires et professionnels rétais vont devoir donc patienter et tenir jusqu’à l’été prochain, avec toutefois l’assurance que le travail d’expertise réalisé à l’initiative des délégués communautaires sera regardé de près par la DGPR et le Ministère, et l’espoir que celui-ci modifiera sensiblement l’emprise de submersion et donc les contours de la carte des aléas, base du futur PPRL.
Voir notre article consacré aux avancées obtenues entre la CdC et l’Etat sur le dossier PPRL de l’île de Ré
Retrouvez les précédentes cartes dans l’article consacré à l’île de Ré en danger (juillet 2013)
Lire aussi
-
Politique
Signalétique des voies cyclables, où en est-on ?
On en entend parler depuis un moment mais la situation a-t-elle changé ?
-
Politique
Département : « Tout ce qui a été voté sera fait »
Alors que la dernière séance pleinière du Conseil départemental a confirmé l’état très préoccupant des finances du Département de la Charente-Maritime, les conseillers départementaux de l’île de Ré ont tenté de rassurer, relativisant quelque peu le discours de la présidente.
-
Politique
Séance municipale animée au Bois-Plage
La pugnacité des débats n’est pas chose extraordinaire au Bois-Plage, mais il aura fallu quand même près de trois heures pour mener à terme l’ordre du jour du 25 septembre.
Je souhaite réagir à cet article