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Les écrans ne remplaceront jamais la communication humaine !
Le Café itinérant des parents de l’île de Ré a reçu Brigitte Garnier, médiatrice familiale et conseillère conjugale niortaise pour aborder la question des écrans, ces tablettes, ordinateurs, stations de jeux, téléphones portables qui envahissent nos vies. Et celles de nos enfants.
Elle invite à faire le « test des écrans » dans les familles qu’elle vient aider. Le nombre de ces envahisseurs « l’étonne souvent ».
Une « super nanny » des écrans !
Et il est vrai que les parents sont souvent « débordés » entre « le travail, la fatigue, les tâches ménagères, etc. : ils se laissent dépasser ». Évoquant ses expériences avec des familles qui l’ont consultée, cette « super nanny » explique qu’elle établit, avec chaque famille, des « règles claires ». Et, un mois après, elle revient pour faire le point. Citant des « experts », elle indique qu’il y a quatre âges clefs : 3, 6, 9 et 12 ans. Avant trois ans, « il ne faudrait aucun écran ». Rien ne remplace une maman et sa parole pour médiatiser le rapport au réel. « Zéro écran avant 3 ans » devrait être la règle. Entre 3 et 4 ans, une demi-heure par jour, tous écrans confondus (télévision, tablette, etc.). Et jusqu’à 6 ans, pas de consoles de jeux. Certaines images peuvent angoisser les enfants. Ou au mieux, il faut « parler avec les enfants pour qu’ils puissent mettre des mots » sur ce qu’ils voient. « Sinon, ils risquent de faire des cauchemars ». Même « dans Harry Potter, il y a des choses qui font peur ». En parler avec ses parents permet à un enfant « d’extérioriser » ses peurs, sinon, « il les intériorisera ». A partir de 9 ans, une heure par jour commence à pouvoir être la règle, et l’accès à internet devient possible, dans ce temps, « toujours avec un parent ». Après 12 ans l’enfant peut commencer à être laissé seul devant internet, mais toujours une heure quotidienne maximum, le cas échéant séparée en plusieurs moments ; Brigitte Garnier cite le cas d’une famille où étaient distribués des bons horaires quotidiens pour internet, parents compris ! Avec des « conséquences » : le non-respect des règles a des conséquences ; si l’enfant dépasse le temps imparti un jour pour la toile, il s’en trouve privé le lendemain.
Apprendre à utiliser intelligemment ces outils
D’autres ont tenté d’autres expériences : des journées sans écran pendant les vacances, avec des jeux inventés par les enfants euxmêmes pour remplacer les écrans : théâtre, mime, chasse au trésor, etc. Des jeux « auxquels ils n’auraient pas pensé et qu’ils ont trouvé plus intéressants » que les jeux vidéo et autres activités virtuelles. Autre danger, en effet que les jeux vidéo ! Certes, il existe des préconisations sur l’âge adapté pour tel ou tel jeu, ainsi que des classifications identifiant les types de scènes figurant dans le jeu (violence, sexe, etc.). Mais encore faut-il que les parents vérifient avant d’acheter, ce dont ils doivent prendre le réflexe ! Le seul désir des enfants ne suffit pas. Et si la question des jeux vidéo touche surtout les jeunes garçons, Brigitte Garnier met en garde les parents sur le risque pour les jeunes filles de faire circuler sur internet des photos d’elles-mêmes, notamment sur les sites « Facebook » ou « Instagram ». Des sites qu’elles chérissent pour communiquer avec leurs amies, mais où tous ne sont pas des « amis ».
Ainsi, entre l’interdiction totale des portables, comme au Collège des Salières pendant les temps scolaires, et l’invasion non-contrôlée, Brigitte Garnier invite à apprendre à « gérer » ces fameux écrans pour que les enfants utilisent intelligemment ces outils « qui peuvent les renseigner sur tout ce qu’ils veulent, sur des choses qui les feront grandir, réfléchir », mais à la bonne « dose ».
Communiquer et expérimenter autre chose
Car, quand une mère de famille s’interroge sur la capacité des « citoyens lambda » à réagir face à ce modèle de société qui « nous est imposé », Brigitte Garnier insiste sur l’importance de prendre du temps pour être ensemble, en famille. Pour parler vraiment avec son enfant. Pas en faisant quelque chose d’autre ! Combien de déjeuners se prennent devant la télévision, le « JT », qui mange alors la qualité de présence des uns aux autres ? Il vaut mieux partager avec les autres, parler de la journée passée, du samedi et du dimanche à venir ! « Communiquer, communiquer, communiquer », dit Brigitte Garnier. Tout dépend du choix de vie que la famille se donne : « quelles sont nos priorités ? » est la question que doivent se poser les parents. Interrogée par Ré à la Hune, Brigitte Garnier reconnaît aussi la valeur des activités de substitution comme les activités de groupe qui permettent aux jeunes de « faire autre chose » et ensemble (sport, scoutisme, etc.).
Le Café des parents organise un cycle itinérant de conférences gratuites sur la parentalité, au cœur de l’île de Ré. Les prochaines rencontres sont déjà prévues : le 20 mai au Bois-Plage sur le sujet : « au cœur des émotions de l’enfant », avec Isabelle Pineau. Et le 9 juin à la Communauté de Communes à Saint-Martin, cinq spécialistes de l’enfance répondront aux questions qui peuvent d’ores et déjà leur être posées par écrit de manière anonyme dans les boîtes mises à cet effet dans les différentes écoles de l’île.
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