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Voeux du canton Nord : la réforme contestée
Le 24 janvier, Lionel Quillet adressait ses vœux en tant que conseiller du canton nord, à Ars. Ceux-ci furent l’occasion, dans la continuité de la réunion de l’après-midi de revenir longuement sur la réforme cantonale et sa position par rapport à cette dernière.
Ayant rappelé que la commune est le maillon le plus important du mille-feuilles administratif (un point sur lequel pour une fois il est en accord avec Léon Gendre) Lionel Quillet a expliqué pourquoi il avait voté contre la réforme cantonale. Qu’il faille réformer l’État est une évidence, mais il ne faudrait pas se tromper de cibles quant aux responsables de la situation actuelle : « il faut réformer l’État partout où c’est nécessaire mais il ne faudrait pas en arriver à penser que si l’État a des problèmes c’est la faute des collectivités. » Il y a en France 500 000 élus dont environ 400 000 ne perçoivent aucune indemnité car dans une municipalité par exemple, seul le maire et les adjoints ont droit à une rémunération. Lionel Quillet indiquait qu’en tant que maire de Loix il recevait 1050€ et en tant que président de la CdC 1450€. Ce qui est à la fois beaucoup d’argent et peu par rapport à la rémunération d’un Président-directeur général d’une entreprise privée de 70 personnes, gérant un budget de 10 à 20 millions d’euros avec tous les problèmes de contentieux et de responsabilité pénale. « Au final un élu à 1 000€/mois qu’on a le droit de changer tous les six ans c’est beaucoup moins cher qu’un chef d’entreprise ou un haut fonctionnaire. »
Les raisons d’être du Conseil Général
Un État qui n’arrive pas à se réformer et dont la dette s’élève à mille huit cent milliards d’euros ne peut pas faire face à ses obligations et selon Lionel Quillet « le jeu actuel est de refiler le problème aux autres. Si l’État ne peut pas le faire, il faut que les collectivités le fassent. » Des économies on peut en trouver, mais si on supprime le Conseil général parce qu’on ne croit plus à cette institution, encore faut-il savoir ce qu’elle fait. Si le Conseil général n’existe plus, qui va payer par exemple les 335 millions d’euros consacrés à l’action sociale, dont 88 millions d’euros pour l’APA, 88 millions d’euros pour le RSA et encore 88 millions pour les personnes handicapées ? Il ne faudrait pas oublier que les collectivités réalisent 70% de l’investissement public qui fait tourner l’économie française.
Dans le cadre de la réforme, Lionel Quillet déclare admettre que le canton nord de l’île, environ 3 500 personnes, se rapproche de celui du sud pour ne faire qu’un seul canton et que l’on passe de 51 à 27 cantons en Charente-Maritime. Par contre, que l’on se retrouve avec 54 conseillers et que l’on vote en 2015 pour un binôme homme/femme, c’est-à dire un couple qui ne se connaît pas forcément, devra six ans durant travailler ensemble et être d’accord sur tous les projets lui paraît utopique, c’est ce qu’il qualifia de « chronique d’une mort annoncée. »
Il détailla ensuite les opérations financées par le Conseil général sur le canton nord durant ce dernier mandat depuis la défense des côtes (pour 11 millions d’euros) jusqu’à la voirie avec une aide de 20 à 25% des sommes engagées, en passant par les pistes cyclables, les zones humides (600 000 €), le soutien aux activités primaires, les équipements sportifs, le logement, le petite enfance et en particulier les crèches au nombre de trois. Au total la manne déversée par le Conseil général s’élève à environ 45 millions d’euros. Réformer oui, mais avec concertation préalable et en proposant une nouvelle organisation qui soit fonctionnelle.
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