- Économie
- Bilan et prospective - Charente-Maritime
Les chefs d’entreprises « optimistes » pour 2019
La conjoncture économique se présenterait de manière favorable pour 2019, avec un bémol pour le BTP et les commerces de proximité.
C’était une première en Charente- Maritime. Le préfet Fabrice Rigoulet-Roze a réuni l’ensemble des représentants du monde économique départemental le 14 février, pour faire un bilan de la situation économique de l’année passée et des projections dans chaque secteur pour 2019. Et contre toute attente, l’année 2018 est jugée plutôt satisfaisante par les chefs d’entreprises, laissant entrevoir de belles perspectives pour 2019. « C’est la première fois depuis plusieurs années qu’on voit des évolutions positives à tous les niveaux, même si l’activité a marqué le pas à la fin de l’année 2018, avec les manifestations », analyse Simone Kamycki, la directrice de la Banque de France de la Charente-Maritime.
La désertion de la clientèle durant le mouvement des gilets jaunes a durement touché les ostréiculteurs, du nord au sud du département, ainsi que les commerces de proximité, en particulier dans les centre-bourgs. L’impact exact n’est pas encore chiffré, mais les c omme r ç a n t s font remonter à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) des chutes de chiffres d’affaires de 30 à 40 % en moyenne sur les samedis de manifestations, se traduisant par une perte de revenus mensuels allant de 15 à 20 %, fragilisant gravement ceux qui étaient tout juste à l’équilibre. « Le problème, c’est que les consommateurs prennent l’habitude de ne plus aller en ville le samedi, car ils considèrent qu’il y a risque », explique Hervé Fauchet, président de la CCI des bassins de Rochefort et Saintonge.
Une baisse des radiations
Malgré cette fin d’année morose, la situation globale des entreprises a rarement été aussi stable. Un constat qui se traduit notamment par une baisse sensible des radiations de sociétés, avec 3438 entreprises créées en 2018 contre 1649 radiées, soit un solde positif de 1789 entreprises créées. L’artisanat, lui, a créé 6 % d’entreprises en plus, avec un solde positif de 950 entreprises restantes après créations, pour arriver à 17 477 entreprises artisanales fonctionnant fin 2018. Globalement, les établissements arrivent de mieux en mieux à passer le cap des trois et cinq ans d’existence. Détail d’importance : sur les 32 917 entreprises recensées en Charente-Maritime fin 2018, 97 % sont des PME employant généralement moins de dix salariés. Les services divers représentent 37 % de l’activité entrepreneuriale, suivit par le commerce de détail non alimentaire (20 %) et la construction.
Un chômage stabilisé
Cette stabilisation a bien évidemment un impact sur l’emploi et la création de postes. « Nous sommes passés de 117 000 à 123 000 emplois salariés entre 2017 et 2018, soit un peu plus de 5000 nouveaux emplois salariés créés », constate le préfet Fabrice Rigoulet-Roze. Un chiffre qui n’a pourtant pas vraiment permis de faire baisser le taux de chômage dans le département : il reste à 9,3 % fin 2018, après une faible baisse de 0,1 % en un an. La faute à l’attractivité du département et à l’inadéquation entre les compétences locales et les besoins des entreprises. Résultat : les entreprises font venir leurs recrues de l’extérieur du département. Pour le préfet, le territoire va devoir adapter ses offres de formations pour répondre au besoin des entreprises locales : « Il reste encore un grand nombre d’offres non pourvues, sur lesquelles les entreprises peinent à trouver les profils qu’elles recherchent », note Fabrice Rigoulet- Roze, « Et il reste encore trop de places vacantes en apprentissage, malgré un regain d’intérêts des jeunes pour ce type de formations ».
Anne-Lise Durif
Un bémol dans la conjoncture
Le ciel de 2019 ne sera pas dégagé pour tout le monde. Dans les travaux publics, une baisse d’activité de 1,7 % est attendue dès les premiers mois, selon les projections des chefs d’entreprises. « L’activité étant liée aux commandes publiques, tout va dépendre des bassins de vie », analyse Yann Rivière, président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat 17, « La Rochelle et Royan tirent leur épingle du jeu car il y a toujours des constructions de résidences de seniors ou de logements de résidents secondaires ou de retraités. Ca risque d’être plus compliqué pour les secteurs de Saintes ou Saint-Jean d’Angély où il n’y a pas de programme de construction envisagé ».
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