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« Les causeries rétaises » : un moment intense d’histoire et de culture
Marie-Marthe Bourget a présenté, de façon tout à fait originale, « Le fils du matelot », un roman consacré à la vie passionnante de l’artiste casseron Joseph Barbotin.
Dans le cadre des séances organisées par l’Association d’Information Arsaise, Yvonne Couturier, l’une des membres de l’association, est tout d’abord intervenue pour remercier la directrice de la bibliothèque de la commune de sa collaboration. Elle s’est félicitée d’une présence aussi nombreuse. En effet, près de soixante-dix personnes s’étaient déplacées dans la salle des fêtes d’Ars, le jeudi 6 janvier. Une exposition, en miniature, relatant des moments importants de la vie de l’artiste, était proposée au public, avant l’intervention de l’auteure.
Qui était Joseph Barbotin ?
Né à Ars, en 1831, fils de marin-pêcheur, Joseph Barbotin décide, dès sa sortie de l’école communale, de ne pas reprendre le dur métier de son père. Très jeune, il montre son intérêt pour le dessin et attire, rapidement, l’attention de son entourage. Plus tard, il sera remarqué par le peintre William Bouguereau. Ce dernier deviendra son père spirituel et Joseph prendra, par la suite, le prénom de son maître comme pseudonyme d’artiste.
Admis au concours de l’Ecole Normale, il est nommé instituteur à Paris, en 1880. En dehors de sa profession, Joseph côtoie le milieu artistique et fréquente l’Ecole des Beaux-Arts. En 1884, il obtient le prix de Rome. Peu de temps après, il rencontre l’intellectuel anarchiste Elysée Reclus avec qui il se lie d’amitié et finit par adhérer à ses idées.
C’est en 1990, que Joseph achète la villa des Tilleuls, à Ars, où il reçoit ses amis anarchistes. Il prend ensuite la direction du musée communal d’Ars, situé non loin du phare des Baleines.
Joseph Barbotin, qui est décédé à Paris en 1931, reste une référence pour les Casserons. Une toile qui compte parmi ses principales oeuvres, « La Moisson », se trouve dans la salle des mariages d’Ars.
« Le fils du matelot », l’histoire d’une vie romancée
Marie-Marthe Bourget, rétaise de « souche » était institutrice. Après quinze ans d’exercice, elle a quitté l’enseignement pour se lancer dans le monde du spectacle avec son époux, Jean-Pierre, qui venait de créer une troupe théâtrale.
Après avoir repris ses études de lettres, à l’âge de 57 ans, elle a croisé, au cours de ses travaux universitaires, le chemin de l’artiste peintre William Bouguereau, le mentor de Joseph. C’est à la suite de l’obtention de sa licence, que Marie-Marthe s’est penchée sur l’histoire de Joseph Barbotin. C’est ainsi que l’idée de rédiger un roman lui est venue.
L’arrière grand-mère de Marie-Marthe, Marie Joséphine Courcier, a côtoyé le héros du roman pendant son enfance. Elle a, subtilement, lié l’histoire de Joseph à celle de son aïeule à travers certaines scènes, afin de pimenter son texte.
Un symbole de la vie de l’époque
A la fin du dix-neuvième siècle, la pêche sur l’estran était une pratique quotidienne chez les Rétais. Avant d’entrer dans le vif du sujet, la présentation de l’ouvrage, l’auteure a brandi, devant le public, une manoque (1). « J’ai écrit mon roman comme mes ancêtres tressaient leurs paniers » a-telle déclaré. A ce moment, elle a présenté le dos de la manoque, la colonne vertébrale qui, selon elle, représente les faits qui ont sillonné la vie de Joseph. Puis, elle l’a retournée en montrant le ventre, l’endroit qui fait ressortir un côté plus humain, donnant les expressions d’une vie plus romancée, en cherchant tout ce qui pouvait se passer derrière les faits…
La lecture, à deux voix, de certains fragments du texte a commencé. Jean- Pierre assistait son épouse. Le duo a offert une peinture sociale de la réalité rétaise de l’époque. Le patois était, bien sûr, présent.
Les deux intervenants ont terminé sur un dialogue, écrit en patois, par Marie-Marthe. Le texte, intitulé « Les commères », ne faisait pas partie du roman mais, en guise de conclusion, il retraçait des aspects importants de la vie de Joseph.
Une causerie s’en est suivie. Les questions ont abondé, témoignant de l’intérêt dont a fait preuve le public. Les organisateurs, particulièrement satisfaits, annoncent, déjà, un prochain rendez-vous pour le 3 février, sur le thème du patois rétais, avec la participation du COREPOR (2).
1 La manoque est une espèce de panier, attaché en bandoulière, que l’on utilise pour se rendre à la pêche à pied sur l’estran.
2 Collectif pour le Recueil du Patrimoine Rétais.
Le fils du matelot est publié aux éditions L’Harmattan, 200 pages, 19,50 €.
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