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Les Amis de l’Ile de Ré en veille active
20 août, Salle des Paradis à Sainte-Marie. Les Amis de l’Ile de Ré se retrouvent pour leur 67ème AG annuelle avec au menu de gros dossiers
Riche de sa longue existence, l’AIR est de ces associations porteuse d’une part de la mémoire d’une île de Ré dont elle a vu les grandes évolutions. Rien d’étonnant donc à ce qu’avec son expérience, elle veille à faire entendre sa voix.
Le Président de la CdC Lionel Quillet et les Conseillers départementaux Véronique Richez Lerouge et Patrice Raffarin ont été invités ainsi que la Maire de Sainte-Marie Gisèle Vergnon. Pas simple toutefois de garder la maîtrise du débat quand les élus interviennent. Retour sur une Assemblée Générale très animée.
Structure et méthode
Si réunions et rencontres ont été perturbées par les contraintes sanitaires, l’association a malgré tout vécu une année bien remplie, s’appliquant à répondre à ses objectifs de manière organisée. Les grands sujets d’actualité insulaire ont été répartis entre différents groupes de travail, charge à chacun d’apporter sa part à l’édifice. Aménagement du territoire, économie, mobilité mais aussi patrimoine, gestion des déchets et bien sûr un dossier dépassant les frontières rétaises, le projet éolien offshore qui a conduit l’association à adhérer au Collectif NEMO.
L’AIR en accord avec le PLUi*
Sur son vote en 2019, rappelons que l’association avait émis un avis favorable considérant qu’il répondait à ses attentes et notamment à une exigence première, la maîtrise de « l’urbanisation et de l’artificialisation des sols ». Aujourd’hui, l’AIR craint toutefois que suite aux travaux de protection des digues, « l’évolution des cartes d’aléas ouvre à l’urbanisation de nouvelles zones ».
Sur la première modification de l’énorme dossier, l’association considère qu’elle « répond bien aux observations formulées par l’Etat », et se déclare « non opposée aux nouvelles règles dans la mesure où elles sont bien destinées à protéger les habitants et leurs biens », sans oublier de s’interroger sur les conséquences éventuelles des différences de superficies entre les bilans 2019 et 2021.
Pointant les demandes de certains élus d’entrer dans « des révisions substantielles » du PLUi dès 2022, l’AIR s’y déclare en revanche « fermement opposée ».
De son côté, Lionel Quillet s’agace des réflexions sur la construction d’un PLUi « trop sévère ». « Ca coûte cher d’être sévère, ce n’est pas populaire », souligne le Président de la CdC. « Arrêtons de louer des maisons pour dire ensuite qu’il y a trop de monde » s’insurge-t-il, évoquant l’augmentation exponentielle des locations par des particuliers (400 supplémentaires par an).
Un sujet que reprendra le Maire de La Flotte Jean-Paul Héraudeau, se déclarant « OK » avec Lionel Quillet sur le PLUi, et n’hésitant pas à évoquer Rivedoux et une zone « appartenant autrefois à La Flotte et sur laquelle certains veulent construire ». « Je suis très intercommunal », conclut le Maire flottais, « personnellement j’ai deux locations. Elles sont louées à l’année alors que je pourrai faire du fric », précise-t-il avec un franc parler revendiqué.
L’économie, une priorité
Est-il besoin d’encore le rappeler ? La principale ressource économique insulaire provient du tourisme. Un terme générique riche de ramifications que nous rappelle Chantal Dutheil, membre du Bureau investie dans ce groupe de travail. Hébergement et services, métiers de la restauration et du commerce, artisanat, activités Terre/Mer, autant de piliers sur lesquels appuyer le « développement et la diversification » de l’économie rétaise.
Vantant les atouts de l’Île dans un contexte de reprise, Chantal Dutheil relève les transformations durables du travail qui pourraient « favoriser le développement d’entreprises afin de faire venir une population plus jeune allant de 20 à 60 ans ». « On rêve tous d’un Sophia Antipolis à la rétaise », ajoute-t-elle. A voir.
Si l’intention de développement est louable, une question importante n’est cependant pas évoquée : le logement.
Mobilité, un sujet qui fâche
Elle occupe une large partie de la réunion. « Faut-il faciliter les entrées à la journée ? » questionne l’AIR. Comment gérer les « points noirs », développer les mobilités douces, une troisième voie sur le pont est-elle l’opportunité… autant de questions qui n’ont pas trouvé de réponses pour l’association, notant « des projets d’infrastructure et des mesures intéressantes mais insuffisamment réalisés ».
Un sujet sensible qui réveille les dissensions entre élus. « Nous ne sommes pas d’accord avec Patrice Raffarin et Véronique RIchez Lerouge », constate Lionel Quillet. C’est peu dire.
La 3ème voie revient sur le tapis. « C’était mon choix, il a été perdu avec l’élection, c’est terminé », dira plusieurs fois le Président de la CdC.
De son côté, Patrice Raffarin « veut remettre des éléments concrets dans le débat ». « J’ai entendu des choses fausses », poursuit-t-il, évoquant « un câble en cours de rupture sur le pont et trois autres à remplacer. Techniquement, la faiblesse du pont empêche la construction d’une troisième voie », affirme le Conseiller départemental. « C’est faux », lui rétorque le Président de la CdC.
Que faire avec 15 000 entrées par jour ?
Véronique Richez Lerouge a déjà eu l’occasion de le dire, pour elle le pont n’est pas tout. « Le pont ce n’est pas rien, c’est énorme », répond Lionel Quillet, évoquant les 15 000 personnes qui l’ont emprunté le 11 juillet 2020, jour le plus chargé. Continuant son propos, la Conseillère départementale argumente en faveur d’une navette maritime qui pourrait relier le Nord de l’Ile, du côté de Saint-Clément où existait une jetée.
Si Lionel Quillet ne réfute pas l’intérêt d’une telle alternative, elle lui semble utopique. Il calcule vite, évaluant à quelques 35 000 le nombre de personnes embarquées pour 15 000 passages pont. « On ne mettra pas 35 000 personnes sur une navette ou alors c’est un ferry corse » souligne- t-il. « On peut essayer » lui répond Véronique Richez Lerouge. Soulignant par ailleurs que l’Etat ne saurait être favorable, Lionel Quillet « prend date », comme il le fera plusieurs fois sur les sujets évoqués.
Pour Patrice Raffarin, « une réflexion globale est à mener ». « Il faut retravailler sur une meilleure desserte avec les bus mais aussi sur les pistes cyclables et les navettes, tester des choses assez vite et envisager un bouquet de solutions ».
Pour l’heure, ce qui est certain, c’est que le consensus est loin d’être d’actualité.
Cette fameuse mobilité ne sera pas le seul point marquant les divergences de vision entre les élus rétais et départementaux. Un autre s’est déjà invité pas plus tard que la veille. Il s’agit bien sûr du projet industriel d’éolien offshore (voir encadré).
*Plan Local d’Urbanisme intercommunal
(Lire l’encadré page 16)
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