Les 63 logements « sociaux » de Saint-Martin inaugurés après dix ans « de travail et de politique »
S’il est un dossier symbolique du combat que mènent les élus pour la création de logements à loyers maîtrisés sur l’île de Ré, il s’agit bien de celui des logements de l’avenue des Corsaires à Saint-Martin. Lancé au début du premier mandat des actuels président et Bureau de la CdC, le projet est enfin livré, à la fin de leur second mandat.
C’est ainsi avec une grande satisfaction que le maire de Saint-Martin et le président de la Communauté de Communes, entourés de plusieurs autres maires de l’île et du président du bailleur social I3F, se sont prêtés au jeu du couper de ruban inaugural, lundi 1er juillet 2019.
De la préemption de l’ancienne Maison de retraite à la livraison des logements aidés
Au printemps 2008, à peine installée, la nouvelle équipe de délégués communautaires est informée par le Maire de Saint-Martin de la mise en vente de l’ancienne maison de retraite de l’hôpital, avec une offre d’achat d’un promoteur à 6,5 millions d’euros. Les dés sont jetés… Ou presque. Il faudra toute la pugnacité des élus, pour qu’au final la Communauté de Communes – la Commune lui a au préalable transféré son droit de préemption – préempte à 4,5 millions d’euros le site au nez et à la barbe de l’acquéreur privé potentiel, qui a été jusqu’à narguer le président Quillet : « Nous avons trois terrains en vue, votre Collectivité n’aura jamais les moyens de nous suivre ».
Auparavant, le premier acte communautaire fort est délibéré favorablement à l’unanimité pour la prise de compétence logement par la CdC, tout d’abord en 2008 pour les projets de plus de dix logements, puis dès 2009 pour les projets de plus de vingt logements. Ce qui fait aujourd’hui dire à Lionel Quillet que « la politique est tout dans la décision, seule l’intercommunalité peut contrer la loi du marché… 95 % de la politique rétaise est axée sur le social et l’humain ».
On imagine l’intense travail de persuasion qu’ont dû mener les élus, le Maire de Saint-Martin, Patrice Déchelette, en tête pour convaincre le Conseil d’Administration de la Maison de Retraite de renoncer à deux millions d’euros et l’on se souvient que le vote s’est joué à une voix…
Puis il a fallu « rattraper le coup » avec l’Etablissement Public Foncier de Poitou-Charentes (qui avait été quelque peu malmené) pour aboutir en 2010 à la signature de l’accord- cadre avec la CdC de l’île de Ré en vue de la réalisation d’un programme de logements à loyers maîtrisés et de ce programme de Saint-Martin.
D’une mauvaise surprise à l’autre, entre le bassin de rétention d’eau (Loi sur l’Eau) et le désamiantage, le projet a été plusieurs fois retardé. Il aura duré dix ans et coûté près de 12,6 millions d’€, dont 5,35 millions d’€ pris en charge par la CdC, ce qui amène le coût moyen par logement à 200 000 €. 26 logements livrés en août 2018, 37 logements en juin 2019 « Le Pertuis » compte ainsi 63 logements (dont 9 logements collectifs) qui vont du T1 de 29 m2 (des logements rares sur l’île de Ré) au T5 de 103 m2, en passant par des T2 de 45 m2, des T3 de 67 m2 et des T4 de 86 m2 environ. Trois d’entre eux sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Les familles accueillies représentent 158 personnes dont 70 enfants – « Nous sommes tranquilles pour l’école pour les deux trois ans à venir » a précisé Patrice Déchelette -, un tiers des 63 foyers est constitué de familles monoparentales et 54 foyers sont originaires de l’île de Ré. Au-delà des chiffres, plusieurs familles accueillies attendaient depuis des années (jusqu’à 20 ans pour un couple) d’avoir accès à un tel logement…
Le bailleur social Immobilière Atlantique Aménagement et sa filiale I3F possèdent désormais 450 logements sur l’île de Ré. Il constitue un important partenaire de la CdC, qui a apprécié sa rigueur et la qualité de son travail sur ce dossier. Son président, Didier Ridoret, ainsi que la directrice général d’I3F, Anne- Sophie Grau, ont insisté sur la bonne intégration de ce programme de logement dans son environnement « en reprenant les codes de l’architecture rétaise et en s’articulant autour de venelles et quéreux typiques », sur leurs différentes certifications – notamment ISO 50001 – leur permettant de « viser un haut niveau de performance énergétique », ainsi que sur leur volonté d’y « favoriser désormais le lien social, dans le cadre d’un partenariat à long terme avec la Commune ».
Objectif PLUi 2030 : 1000 nouveaux logements aidés
A ceux qui trouveraient le nombre de logements aidés insuffisants, Lionel Quillet rappelle qu’en dix ans ce sont 153 logements sociaux* qui ont été réalisés par la CdC pour 11,4 M€ investis par celle-ci, portant leur nombre à 924 logements aidés soit 11,3 % des résidences principales de l’île de Ré, dans lesquels vivent 7,2 % des Rétais.
Les élus n’entendent pas en rester là puisque dans le cadre de la politique du territoire visant à atteindre une population de 20 000 habitants, soit 2 000 habitants supplémentaires d’ici à 2030, le PLUi s’est fixé un objectif de 1000 nouveaux logements. Pour y parvenir, la CdC impose dans le futur PLUi un pourcentage de logements locatifs sociaux et/ou de logements en accession sociale à la propriété dans toute opération groupée : « Sauf indication spécifique inscrite dans les OAP (Opérations d’aménagement programmé), toute opération d’ensemble d’au moins quatre logements devra comporter au moins 52 % de logements sociaux ».
*29 logements aux Brises Marines à Ars-en-Ré, 21 logements à La Cure à Loix, 40 logements au Hameau de Rochefort au Bois-Plage, 63 logements au lotissement du Pertuis à Saint-Martin.
Les programmes à venir :
– Rivedoux-Plage : Le Château
– 36 logements locatifs.
– Sainte-Marie-de-Ré : Faugeroux – 6 logements locatifs + 40 à 45 logements en accession sociale à la propriété.
– La Couarde-sur-Mer : Le Petit Noue – 21 à 25 logements locatifs.
– Saint-Clément des Baleines et les Portes : prévus dans le PLUi.
– La Flotte : La Maladrerie – projet communal en cours d’achèvement avec deux tranches de 19 logements locatifs déjà livrés en juin 2018, mars 2019 et une 3ème tranche de 19 logements locatifs + une tranche de logements Prim’Access à l’automne 2019.
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