Léon Gendre tourne la page de la vie politique
A l’issue du Conseil municipal du jeudi 14 novembre, Léon Gendre, Maire de La Flotte depuis quarante-trois ans, a annoncé aux médias locaux sa décision de ne pas être candidat à sa succession pour les élections municipales du 15 mars 2020.
Si l’information était déjà connue et la décision mûrement réfléchie – après un été où Léon Gendre a « testé » l’éventualité d’un 9ème mandat – le moment fut empreint d’une très forte émotion, la « bête politique » levant un peu le voile sur l’homme et les épreuves traversées. Chose éminemment rare de la part de Léon Gendre.
C’est entouré de sa majorité politique au conseil municipal – l’opposition et le public ayant quitté la salle à la fin de la séance du conseil municipal – que Léon Gendre a apporté sa réponse définitive à des médias – et des administrés – impatients depuis quelques mois de connaître sa position.
Les raisons ayant motivé le choix de Léon Gendre
« A l’issue de huit mandats et quarante-trois années d’engagement, les circonstances ont évolué. Je me suis posé trois questions : Suis-je en bonne santé et risque-t-elle de se détériorer ? Puis-je mener à leur terme les projets engagés au cours de ce mandat et du mandat précédent ? Est-ce que les règles d’urbanisme vont se stabiliser ? Sur ce dernier point le PLUi a reçu un avis favorable avec réserves de la Commission d’Enquête, avec tout de même quatre-vingt-dix pages d’observations ! Concernant La Flotte, le projet de La Maladrerie 3 et 4 a été approuvé par la Préfecture et la Commission d’Enquête, nous venons de voter (NDLR lors du conseil ayant précédé cette annonce) la dernière tranche de La Maladrerie, le temps est compté avant la fin du mandat mais cela va aller très vite et sera finalisé à temps. Pour toutes ces raisons, et compte tenu de la stabilité actuelle des règles d’urbanisme de l’île de Ré et de la situation financière de La Flotte, je ne serai pas candidat à ma succession le 15 mars prochain ; Il faut savoir mettre un terme à sa carrière dans les meilleures conditions » a justifié le maire sortant.
A qui passe-t-il le flambeau ?
« Nous avons un candidat chef de file, Patrick Salez, qui – tout comme Isabelle Masion-Tivenin – a beaucoup travaillé, est plus jeune que moi de vingt ans, habite La Flotte en permanence, sera à la retraite en 2020 et a toutes les compétences pour administrer cette commune. Isabelle Masion-Tivenin ayant de son côté une charge de travail trop importante, sans oublier sa famille, n’a pas souhaité se présenter en tête de liste. De plus tous les postes à responsabilité seront tenus par les mêmes élus – NDLR : 60 % de l’actuelle majorité se représente sur la liste menée par Patrick Salez – ceci même si bien-sûr la nouvelle équipe va innover par rapport à Léon Gendre ».
Et après ?
On imagine mal Léon Gendre rester les bras croisés, à admirer la très belle vue sur la baie de l’Arnérault dont il dispose depuis sa maison. « Je vais rester président de la CAUE jusqu’en juin 2020. Concernant la Commission des Sites, le Préfet peut me désigner en tant que personne qualifiée, j’irai me présenter au nouveau Préfet environ un mois qui suivra son arrivée. Je vais m’investir davantage dans la très belle association des Amis de l’Île de Ré, une association qui peut ester en justice, pourquoi pas rentrer à son Conseil d’administration puisque je partage la même vision de l’avenir de l’île de Ré, et puis je continuerai à faire ce que je fais comme simple citoyen. »
Rien d’autre ?
« Je m’attaque à deux ouvrages, le premier concerne la rétrospective de mes quarante-trois ans de mandat : pourquoi, comment, avec quels moyens, pour quels résultats ? Je souhaite le terminer en juin pour le présenter au salon du livre de l’île de Ré l’été prochain.» Pour le second, on imagine que ce sera probablement une biographie, même si Léon Gendre ne l’a pas confirmé…
Pas de regrets ?
« J’ai bien réalisé mes mandats, le dernier projet de cette mandature est lancé, l’OAP validée par la CdC, les permis de construire vont aller très vite, il devient difficile à 83 ans de concevoir de nouveaux projets. J’aurai terminé tous les projets à la fin de ce mandat ».
Quand on rentre dans l’intime
« J’ai refusé de me faire soigner quand j’ai eu mon cancer, afin d’être présent à la Mairie, j’ai fait ce sacrifice et ai choisi – grâce aux conseils avisés d’un ami – Simon-Pierre Berthomès NDLR – la voie d’une guérison spirituelle, il faut s’écouter, pratiquer la méditation en pleine conscience, mes séjours au Brésil dans un centre de guérison spirituelle et de méditation m’ont permis de me guérir sans traitement de cette maladie », a dévoilé Léon Gendre avec une émotion palpable et une grande dignité.
Une page blanche pour les successeurs ?
« Oui pour les projets, mais la vie d’une commune c’est aussi sa vie sociale, culturelle, relationnelle et là il y a continuité. »
Patrick Salez s’exprime à son tour
« Il s’agit d’un moment important, empreint d’émotion, je voudrais juste dire trois choses ce soir : mon honneur de conduire cette liste ; nous sommes en train de finaliser la liste, déjà composée de 60 % de l’actuelle majorité de Léon Gendre ; cette liste s’inscrira dans la continuité des orientations de Léon Gendre, avec bien sûr quelques innovations et nouvelles priorités, et surtout une nouvelle méthode de travail. C’est une terrible pression que de prétendre succéder à Léon Gendre, nous sommes une équipe unie, forte de ses convictions, qui travaillera de façon très collégiale ».
NDLR : Ré à la Hune a tenu à informer ses lecteurs dès aujourd’hui sur son site www.realahune.fr, sa Newsletter (abonnement gratuit) et sa page Facebook, bien sûr nous reviendrons sur cette annonce dans Ré à la Hune 201 du 4 décembre 2019.
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