Léon Gendre : « Impossible n’est pas rétais ! »
Cette citation transposée, popularisée par Balzac dans « Maximes et pensées de Napoléon », traduit bien la volonté affichée et la détermination politique qui animait Léon Gendre à l’heure de ses derniers voeux de conseiller général du canton de Saint-Martin, pour cause de réforme territoriale qui fera de l’île de Ré un canton unique.
Une émotion palpable
Après l’aubade applaudie de la fanfare « Pour la République » de Sainte-Marie de Ré, son village natal, Léon Gendre appréciait le discours du Député Olivier Falorni, et le remerciait par une amicale accolade à sa descente du pupitre. Prenant à son tour le micro, la voix de Léon Gendre trahissait alors l’émotion bien compréhensible du conseiller général qui tournera dans quelques semaines, la page d’une action de trente ans auprès de l’assemblée départementale.
Une réussite revendiquée : la protection suprême et inviolable de l’île de Ré
« Depuis plus de cinquante ans ma vie a été faite d’anticipation sur les évènements, me permettant de prendre quelques temps d’avance sur l’évolution de la société. Je quitte la scène politique départementale avec la satisfaction du devoir accompli dans mon domaine de prédilection : la protection des sites, qu’ils soient naturels ou bâtis ». Léon Gendre rappelait les différentes étapes de son action depuis le Sivom pour faire admettre à ses collègues « que l’avenir de l’île de Ré ne résidait pas dans une course effrénée à l’occupation du territoire. En vingt ans, dit-il, deux mille parcelles incultes furent vendues à des candidats à l’urbanisation ou à la pratique du camping privé. Il fallait briser cette dérive ». Avec la connaissance des textes de lois et réglementaires qui le caractérise, Léon Gendre évoqua le long parcours qui le conduisit à solliciter les soutiens préfectoraux et ministériels pour défendre son île adorée. Une opiniâtreté et une conviction qui aboutissaient le 23 octobre 1979, à l’inscription de la totalité de l’île de Ré à l’inventaire des sites pittoresques. Une première mesure qui lui semblait insuffisante et qui justifia sa demande de classement de toutes les zones naturelles au titre de la loi du 2 mai 1930, « pour assurer une protection suprême et inviolable de l’île de Ré. Un travail en commun conduit à mon initiative en trois temps : 1987, 1990 et 2000, pour protéger pour toujours 80% du territoire. C’est là que s’est joué le devenir de l’île de Ré pour plus d’un siècle, et même au-delà ! »
Assurer l’avenir sociologique de l’île de Ré
Impulsé par la création de zones de préemption départementale et l’acquisition d’espaces naturels, grâce au produit de l’écotaxe ou avec l’aide du Conservatoire du littoral, le mouvement d’installation de nouveaux exploitants agricoles, de jeunes sauniers est appelé à se poursuivre, à s’amplifier, avec la reconquête de friches et de marais délaissés depuis des décennies.
L’avenir de l’île de Ré, l’entretien de son territoire, la vie permanente et le soutien aux projets des communes du canton, sont au coeur des actions conduites par Léon Gendre pendant son mandat. Son expertise dans le domaine de la protection environnementale et patrimoniale, sa mémoire de l’île de Ré est une valeur ajoutée reconnue par beaucoup. Dominique Bussereau Président du Conseil général ne manquait pas, après l’éloge chaleureux qu’il fît de Léon Gendre, de l’inviter à continuer son action post-conseiller général en apportant ses compétences dans les instances qui traitent de l’architecture et de l’environnement.
« Ce qu’on raconte n’a aucune importance, ce qui compte c’est ce qu’on fait »
Anticonformiste, aimant cultiver sa différence, portant les valeurs républicaines et gaullistes, Léon Gendre, aime et fait aimer l’île de Ré. Entouré de son épouse Jacqueline, du député Olivier Falorni, de Dominique Bussereau, président du Conseil général, de Lionel Quillet, président de la Communauté de Communes et de ses collègues maires des communes rétaises, devant de nombreuses personnalités et représentants des pouvoirs publics, il fût longuement applaudi par une salle archicomble qui s’était levée pour saluer son action et dire simplement : Merci Léon !
Le « jubilé » de Léon Gendre vu par Dominique Chevillon
Dominique Chevillon qui travaille de longue date avec León Gendre à la défense de l’environnement rétais nous a livré ses sentiments quant aux derniers voeux du Conseiller général.
« Ces voeux m’ont inspiré un grand plaisir d’abord d’entendre une belle unanimité sur la nécessaire promotion et protection de l’environnement naturel insulaire ! Dominique Bussereau ou Olivier Falorni et bien sûr Léon Gendre exprimaient le même élan sur le sujet. Et puis des inquiétudes aussi car l’environnement rétais est très fragile d’autant que j’entendais dernièrement que le maire de La Rochelle souhaite faire évoluer le paiement du pont vers une gratuité pour les Rochelais. Voilà une menace sérieuse que celle qui favoriserait le voyage éclair d’une heure pour aller prendre un pot à Saint-Martin ou se baigner au Bois- Plage. Des voitures, des voitures,… toujours des voitures. Payer pour « consommer » une île dont la qualité doit être préservée et financée me parait une bonne chose. C’est ce qui existe aujourd’hui, il faut le conserver. Toutefois, le sujet de la gestion des espaces naturels demeure, il n’est pas résolu. C’est un exercice difficile qui doit concilier activités humaines et protection des espaces naturels. Le début de la gestion des 1 000 hectares d’espaces naturels de La Flotte par un ensemble d’acteurs du terrain (agriculteurs, associations naturalistes, chasseurs, communes, Conseil général, conservateur du littoral, et…) est une solution…
Nous aimons Léon Gendre pour ce qu’il a fait, pour ce qu’il fait, on adore le républicain qui a mis l’école et le logement accessible au coeur de la vie de sa commune et en matière d’environnement il a fait et il fait que l’île soit préservée malgré les menaces. Il l’a d’ailleurs très bien dit : « On est ce qu’on fait, pas ce qu’on dit ». »
Voir les voeux du conseiller général Lionel Quillet
Voir l’interview du binôme Quillet – Vergnon (départementales 2015)
Lire aussi
-
Politique
Signalétique des voies cyclables, où en est-on ?
On en entend parler depuis un moment mais la situation a-t-elle changé ?
-
Politique
Département : « Tout ce qui a été voté sera fait »
Alors que la dernière séance pleinière du Conseil départemental a confirmé l’état très préoccupant des finances du Département de la Charente-Maritime, les conseillers départementaux de l’île de Ré ont tenté de rassurer, relativisant quelque peu le discours de la présidente.
-
Politique
Séance municipale animée au Bois-Plage
La pugnacité des débats n’est pas chose extraordinaire au Bois-Plage, mais il aura fallu quand même près de trois heures pour mener à terme l’ordre du jour du 25 septembre.
Je souhaite réagir à cet article