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- Portrait - Laurence Jean-Bart
L’envie de s’investir pleinement
Cela fait maintenant une dizaine d’années que Laurence Jean-Bart, son mari Denis, et leurs deux filles, Adèle et Salomé, sont des résidents permanents d’Ars-en-Ré. Décision fut alors prise de quitter Paris afin d’intégrer la maison familiale insulaire et de poursuivre dans l’île leur travail dans un domaine que Laurence et Denis partagent en commun : la peinture.
Tous deux jeunes diplômés des Beaux Arts d’Angoulême, Denis fut, durant leur période parisienne, artisan peintre, Laurence, elle, oeuvrant dans la décoration urbaine et donnant des cours de céramique.
Se posant à Ars, il leur fallu dans un premier temps restaurer la maison de famille. Désireux de n’utiliser que des produits les plus naturels possibles, Denis va se découvrir « une passion » pour la chaux compte tenu des multiples possibilités qu’elle offre à qui sait la travailler. Elle va être dorénavant à la base de son activité d’artisan dans l’île. Enduits à la chaux, peintures naturelles à la chaux, mais aussi stucage et tadelakt occupent désormais les journées laborieuses de Denis.
Et Laurence, que fait-elle depuis son retour dans l’île ?
Bien elle peint, elle peint partout où elle se trouve. Elle n’est pas la nièce de Tatave pour rien ! Chez elle, dans son atelier, mais aussi dans la boutique de la rue du Havre quand Denis est sur les chantiers. « Une boutique que l’on loue depuis trois ans et qui a permis à mon mari de développer le show-room et la coloration sur mesure de peintures à la chaux.
Certes, quand la vie redémarre dans l’île, que les touristes et les clients sont là, il est évident que j’ai moins le loisir de me consacrer à ma peinture. Toutefois, depuis un an, je me suis octroyé mes jeudis après-midis que je réserve à mes “balades aquarelles”, à Loix. Comme je m’entends bien avec les filles de l’Offi ce de Tourisme loidais, elles s’occupent de toute la logistique. Je me contente deux heures durant d’emmener des gens dessiner dans le village. Il ne s’agit pas là d’un cours poussé, c’est disons plutôt dans l’esprit carnet de voyage. »
Un voyage en Martinique dans sa famille paternelle voilà trois ans a peut-être marqué un tournant dans la façon de peindre de Laurence Jean-Bart. « Durant ce séjour, j’ai énormément peint. Mon père d’ailleurs peint également. Disons que j’ai voulu rompre avec les petits croquis, les dessins d’observation, pour revenir à une peinture plus personnelle telle que je la pratiquais aux Beaux Arts, et qui s’avère être beaucoup plus abstraite ».
Elle peint, certes, mais se dit également « très attachée à la vie locale »
« Depuis mon retour à Ars, je constate dans mon travail pictural un vrai retour à la peinture artistique doublé de la nécessité de transmettre un message, de parler de la vie locale. Voilà quelques années, j’avais retrouvé dans l’association Ré-Sources dont je fus administratrice, toutes les valeurs, l’esprit, et l’abnégation de vouloir transmettre des savoir-faire, d’une association à laquelle j’avais activement participé à Paris. Je me souviens qu’avec Rémi Caillaud, l’association avait monté un atelier de fabrication de paniers en osier. Cela avait été une fort belle réussite qui avait notamment nécessité la replantation d’osier ; et à travers cette volonté de vouloir transmettre un savoir-faire, nous avons pu sauver un patrimoine sur le point de disparaître. »
Dans sa commune d’Ars, Laurence Jean-Bart essaie bien de participer le plus possible à la vie locale, « mais ce n’est pas toujours facile », avoue-t-elle. « Toutefois, pour la commémoration des 30 ans du décès de mon oncle Tatave qui se fera lors des Journées du Patrimoine en septembre prochain, les choses ont l’air de vouloir bouger, alors, wait and see ! »
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