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L’Eau, défi du siècle ?
Sans elle, pas de vie. Alors c’est dire que parmi d’autres, l’enjeu est majeur.
Nous sommes des privilégiés. De la cuisine à la salle de bains en passant par le jardin, il nous suffit d’ouvrir un robinet pour la voir couler. En prenons-nous assez soin ? Non, tant il nous semble parfaitement normal qu’elle soit là, disponible à profusion et tout à loisir. Pourtant entre dérèglement climatique, surexploitation, mauvaise gestion et gaspillage, l’eau douce pourrait bien ne plus couler… de source. Pas de sursis pour la prise de conscience.
Un bien commun précieux
2022 et ses vagues de chaleur intense, des incendies ravageurs, des cours d’eau à sec et des restrictions d’usage ont amené l’eau à faire régulièrement l’actualité des chaînes grand public. Au gré de quelques points d’information, même succincts, nous apprenons que si mers et océans couvrent 70% de la planète, seulement 3% de la ressource Eau est douce. Que 25% de l’eau consommée concerne la sphère domestique quand 75% le sont par les industries (25% pour l’énergie nucléaire) et l’agriculture (45%). Ou encore que les Européens ont multiplié par six leur consommation d’eau par rapport à leurs grands-parents.
L’Eau, bien commun appartenant à tout le monde et à personne, n’est pas une ressource inépuisable. « Est-elle assez chère ? », interroge un journaliste d’une chaîne d’info, alors que dans l’hémisphère Nord, soit là où est l’eau, on la gaspille. Autant de questions qui doivent interpeller les enfants gâtés que nous sommes car a priori, nous n’en sommes qu’au début du problème.
Un enjeu planétaire
En 2015, l’ONU alertait déjà sur la nécessité de préserver la ressource Eau sous peine de voir le monde en déficit hydrique de 40% à partir de 2030. Autrement dit demain. Or la consommation d’eau devrait aller croissant pour répondre aux besoins d’une population en expansion (9,5 milliards prévus en 2050), de l’industrie et d’un secteur agricole pour lesquelles les prélèvements dont déjà « insoutenables », selon les experts du rapport de l’ONU.
D’un côté et de par le monde, une exploitation non durable des nappes phréatiques, une consommation excessive, du gaspillage ou encore des infrastructures défaillantes, de l’autre un dérèglement climatique en cours réduisant le volume de précipitations annuelles et accentuant les périodes de sécheresse mettant les cours d’eau à sec. L’équation est complexe. Impactant Environnement, Biodiversité, Santé, Economie, Social… elle nécessite à la fois d’énormes investissements et un changement des mentalités.
Le fléau des fuites
Selon les experts, 30% des pertes en eau sur l’ensemble de la planète proviennent de fuites
En France, des installations dégradées
Un autre dossier nous apprend qu’alors qu’elle était l’un des pays les plus en pointe dans le secteur, la France a depuis quelques décennies, laissé « couler » la question. Installations d’approvisionnement et de traitement vétustes et réseaux non renouvelés ont d’importantes conséquences notamment en matière de fuites. En moyenne, ce serait 20% de l’eau traitée qui serait ainsi dilapidée. Par confort ou manque de moyens, des réparations ici et là ont été privilégiées à des travaux d’envergure, bien plus coûteux et perturbants. Résultat, les investissements nécessaires se chiffrent aujourd’hui en milliards d’euros annuels.
L’Ile de Ré, dépendante du continent
La proximité étant le meilleur vecteur de compréhension, qu’en est-il ici, en Charente-Maritime et sur l’Ile de Ré, de cette eau si précieuse ? Sur l’Ile de Ré, pas de ressource en eau potable. Sur le département, elle provient pour 2/3 du captage en eaux souterraines et pour 1/3 du fleuve Charente. Traitée à l’usine Saint-Hippolyte (Rochefort), elle arrive ensuite sur notre territoire après un périple long de 70 km et passant le pont au moyen d’une canalisation de 600 mm de diamètre. A noter que l’Ile de Ré bénéficie également d’un apport provenant de la Vendée. La consommation insulaire est de 4 000 m3 par jour en hiver et jusqu’à 17 000 m3 par jour en été. Sur le département, la volumétrie globale annuelle monte à environ 100 millions de m3, comprenant la consommation d’eau potable et les besoins d’une agriculture particulièrement gourmande.
Ici comme partout ailleurs, et à l’heure où la pluviométrie de nos climats dits océaniques baisse singulièrement quand les chaleurs comme celles de l’été 2022 sont de plus en plus fréquentes, la question de la préservation et de la gestion de la ressource Eau est donc cruciale. Et doit être prise en compte dans nos comportements collectifs et individuels.
Écarts de consommation
L’Organisation mondiale de la Santé estime à 20 litres d’eau par jour et par personne les minimums vitaux.
La consommation moyenne par personne et par jour est :
– en Inde de 25 litres
– en France de 143 litres
– aux Etats-Unis de 300 litres !
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