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Le temps des vendanges
Au coeur des vendanges rétaises
Il est fini le temps où armé de son sécateur, de sa paire de bottes et de son seau, le vigneron, aidé de saisonniers récoltait son raisin à la main. L’Île de Ré a délaissé depuis plusieurs années, la pratique manuelle au profit de vendanges mécaniques. Jonathan Henry, jeune vigneron rétais, nous a guidé dans ce qui est devenu la norme en matière de vendanges.
Pour commencer, la coopérative UNIRÉ effectue plusieurs prélèvements sur chaque parcelle, et les analyse dans le but d’établir un calendrier de la récolte. Les critères pris en compte pour la réalisation de cet agenda sont l’âge des vignes, le cépage, la qualité et la maturité du raisin.
Une fois les vendanges lancées, la « vendangeuse » enjambe les rangs de vignes, et les secoue afin d’en faire tomber les fruits, qui sont alors récupérés par un tapis et débarrassés des feuilles et branches par un système d’aspiration. L’emploi de machines à vendanger permet de récolter le raisin de chaque parcelle le jour même de son optimum de maturité. Auparavant lors de la cueillette dite manuelle, les vignerons étaient obligés d’étendre le ramassage de un à deux jours avant et après cet optimum. Les grains sont ensuite stockés dans des trémies sur la machine, avant d’être transférés dans les remorques des tracteurs qui les achemineront jusqu’à la cave.
Une fois à la cave, les raisins présentant des caractéristiques identiques sont regroupés, et les différents procédés de vinification peuvent alors commencer. Mais une fois la récolte terminée, la tâche des vignerons ne s’arrête pas, puisqu’il faut entretenir les pieds de vignes. Un travail de taille, de palissage et de redressement, spécifique, indispensable lors de vendanges mécaniques, est effectué tout au long de l’année.
Edition 2012 de la Fête des Vendanges
L e 30 septembre, la commune du Bois-Plage recevait la traditionnelle Fête des Vendanges.
En cette occasion, la statue de Saint Vincent, patron des viticulteurs, accompagné de son cortège mené par les Sonneurs du Val de Sèvre, défila jusqu’à l’église dans les rues du village.
Après le rituel de la messe, tous se réunirent à la cave coopérative. Le président Jean-Jacques Enet prit la parole et exposa un « pré-bilan » de la récolte 2012, en évoquant le faible rendement de 20 à 30 hectolitres par hectare, dû au mauvais temps du printemps. Mais comme il le rappela « si on n’a pas la quantité, on a la qualité ». Puis il adressa un message aux propriétaires terriens, afin qu’ils consentent à céder des parcelles aux jeunes, dans le but de revenir à l’exploitation de 600 hectares d’il y a quelques années. Il remercia les élus pour leur soutien indéfectible avant de leur laisser la parole. Le conseiller général, Léon Gendre, a évoqué quant à lui, le projet du Conseil général de replanter cette année, quatre parcelles de vignes autour de l’Abbaye des Châteliers.
Après un lâché de pigeons, à l’image de leur saint patron, officiant comme diacre, les responsables de l’UNIRÉ accompagnés des élus présents, servirent les deux moûts de raisin proposés à la dégustation. Un rouge issu principalement d’un cépage de Merlot, et un blanc, composé de Chardonnay et de Sauvignon. Un repas organisé à la salle polyvalente clôtura cette journée de festivités.
Le fonctionnement de la cave Uniré par Jean-Jacques Enet
L lors d’un entretien, le président de la cave coopérative, nous a expliqué le système de rémunération de ses membres ; et suite au constat d’une saison où la quantité n’est pas au rendez-vous, il nous a également fait un inventaire des stocks actuels.
Les adhérents sont payés en fonction de la quantité, de la qualité et du cépage de leur production. Jean-Jacques Enet nous apprend que chaque vigne a déjà une relation avec le produit fini qu’elle est destinée à former, essentiellement en fonction de son cépage, et donc de la situation géographique de la parcelle à laquelle elle appartient.
La cave a de quoi voir venir en matière de cognac et de pineau, le vieillissement nécessaire à leur réalisation permettant d’avoir un stock sur plusieurs années. Mais il n’en est pas de même pour tous. En effet, l’avance est d’une récolte et demi pour le vin rouge, et d’une pour les produits phares que sont le rosé et le vin blanc. Une succession de mauvaises récoltes pourrait donc mettre à mal la production vinicole rétaise. Croisons les doigts pour que l’année 2013 soit meilleure que 2012.
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