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Le Tadorne de Belon, oiseau emblématique

Le printemps approche et les oiseaux commencent déjà la recherche de leur partenaire. L’un d’entre eux n’est autre que l’oiseau emblématique de notre île et le symbole de la réserve naturelle de Lilleau des Niges : le Tadorne de Belon. Ce gros canard est un oiseau très facilement reconnaissable puisqu’il est l’un des plus colorés de l’île de Ré. Il affectionne les marais salants, les marais d’eau douce, la côte et même les lisières de forêt. Le tadorne possède un plumage blanc et noir avec la tête noire, un cercle roux au cou, des pattes roses et surtout un bec rouge vif. Le mâle se différencie de la femelle par le tubercule rouge sur le front et l’absence de blanc autour des yeux. Et contrairement aux autres canards, les cannetons sont blanc et brun sans de duvets jaunes.

C’est un migrateur partiel et présent toute l’année sur l’île de Ré. De moeurs à la fois diurnes et nocturnes, les tadornes sont très sociables. Ils passent beaucoup de temps dans les marais à chercher des mollusques bivalves, des escargots marins et des crustacés qu’ils trouvent en tamisant la vase avec leur bec. Ils complètent leur régime avec des insectes aquatiques qu’ils capturent dans les marais et de matières végétales.

Ce canard est unique en son genre puisque contrairement aux autres anatidés, il ne construit pas de nid au sol. Celui-ci est souvent installé dans un terrier de lapin ou dans une cavité profonde. Au printemps il n’est donc pas rare de le croiser sur les dunes qui grouillent de lapins. La femelle pond de 8 à 10 oeufs dont l’incubation dure un mois.

Seconde particularité, les adultes des côtes françaises, après avoir accompagné leurs canetons au marais nourriciers vont les confier à la garde d’oiseaux immatures (qui ne sont pas encore reproducteurs). Ces « grands frères ou grandes soeurs » regroupent plusieurs nichées, constituant ainsi de véritables nurseries de dizaines de canetons.

Les adultes parents, quant à eux, engagent une migration vers le nord de l’Allemagne en remontant le long des côtes françaises, belges, néerlandaises… L’objet de cette migration est la mue de leurs plumes. Période délicate car les tadornes, comme de nombreux canards, quand ils perdent leurs plumes du vol sont évidemment très vulnérables. Raison pour laquelle ils affectionnent les grands estuaires vaseux et sableux des fleuves du Nord de l’Allemagne ou ils trouvent nourritures et tranquillité. Cette migration nordique après la reproduction est assez unique dans le monde des oiseaux.

La population de l’île de Ré est croissante du fait de la proximité avec la mer qu’apprécient ces oiseaux. De plus, il arrive de croiser des spécimens en pleine forêt car ils y trouvent des terriers à leur convenance.
Protégé de la chasse, vous pourrez les observer à la réserve naturelle ou dans n’importe quel marais salant surtout au printemps et en été.
site internet : https//latourmathieu.myportfolio.com
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