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Le sous-préfet Pierre Molager en visite au Bois-Plage
A l’invitation de Gérard Juin, maire du Bois-Plage, le secrétaire général de la Préfecture de Charente- Maritime, sous-préfet de l’arrondissement de La Rochelle, qui inclut l’île de Ré, est venu faire une visite de la commune, jeudi 2 décembre, et prendre connaissance, sur le terrain des projets boitais.
« Le couple Préfet/Maire, qui existe depuis longtemps et dont on a pu mesurer toute la pertinence depuis le début de la crise sanitaire, est extrêmement important. L’Etat a un rôle d’accompagnement, de soutien, financier mais aussi parfois de contrôle » a expliqué Pierre Molager, déjà venu dans plusieurs communes de l’île de Ré (St Martin, La Flotte, St Clément…), depuis son arrivée en Charente-Maritime il y a 18 mois.
L’Etat soutiendra l’agrandissement du pôle santé
« Pour un sous-préfet, vivre l’environnement, l’histoire, le cheminement d’un projet par une présence sur le terrain est essentiel. Les enjeux du Bois-Plage, comme ceux de l’île de Ré, ne sont pas qu’estivaux, les enjeux sont très forts toute l’année, c’est important que l’Etat soit aux côtés des élus. »
« Nous avons d’abord visité Uniré, pôle économique essentiel du Bois- Plage, avant d’évoquer les projets de santé que nous voyons d’un œil très favorable. Une présence médicale de proximité est essentielle » a-t-il précisé, avant que le Maire, Gérard Juin n’expose les projets, objets de cette visite.
« Le projet consiste en un agrandissement/ réaménagement/rénovation d’un pôle de santé sur 800 m2, en gardant l’aspect patrimonial de la petite place et en offrant plus d’options de stationnement, dont certains spécifiques pour les professionnels de santé. Nous avons fait appel à un architecte, les différentes phases d’agréments sont en cours, nous espérons finaliser le dossier pour juin 2022, pour lancer les travaux en 2023. Non seulement nous voulons augmenter l’offre de médecins généralistes, et anticiper le départ de deux d’entre eux d’ici dix ans, mais nous aimerions aussi faire venir des spécialistes. A côté des cinq kinésithérapeutes (deux nouveaux vont arriver), du podologue-pédicure, des cabinets d’infirmiers et orthophonistes, nous approchons des spécialistes : phlébologue, gynécologue, dermatologue et ce pôle pourrait décharger le pôle traitement de la douleur de l’hôpital de La Rochelle, en proposant aux Rétais des consultations/traitements sur place. Nous avons déjà trois professionnels intéressés et sommes en discussion avec d’autres. » a détaillé Gérard Juin. « Cette réflexion est cohérente avec le nouveau projet de 50 logements sociaux à la Poizière et celui d’Accession sociale à la propriété au centre du village. »
En quoi l’Etat est-il concerné par ce projet ? « L’Etat est partie prenante avec l’Agence Régionale de Santé, la démographie médicale est certes libre, mais elle doit être coordonnée afin d’aboutir à une bonne représentation sur le territoire. Nous intervenons aussi en soutien financier du projet, l’Etat a une politique de soutien aux projets des collectivités : 10 M€ au titre de la Dotation d’équipements des territoires ruraux (DETR) sur la Charente-Maritime et 16 M€ au titre de la Dotation de soutien à l’investissement local (DSIL), soient 26 M€. Une fois que le projet sera affiné, l’Etat interviendra sur les investissements » a expliqué Pierre Molager.
Logement, skate-park et sécurité
Quels autres dossiers ont été passés en revue ? « Il est important d’échanger avec les nouveaux Maires, sur les priorités des uns et des autres, celles de l’Etat sont le logement et l’emploi des jeunes, les collectivités peuvent y participer. Autre chose, l’été est un sujet important, notamment la sécurité et la mobilité aux périodes d’affluence. Il s’agit d’un premier contact avec le Maire pour voir comment améliorer les choses. Le Marché du Bois draine beaucoup de monde, la sécurité est naturellement un sujet de préoccupation de l’Etat et du Maire, à traiter en amont et pas en réaction. »
Quid du projet du skate park ? « Le quartier des Gollandières plus globalement, la sécurité sur les plages et le long des avenues des Gollandières et de la Plage, sont un sujet que nous suivons de près. Concernant la Plaine de Jeux des Gollandières, la municipalité souhaite rénover le secteur, il s’agit d’un lieu de loisirs et de sports pour tout le monde. Or dès l’élaboration du projet on est attaqués via un contentieux, alors qu’il s’agit d’un projet d’intérêt général, pour les jeunes, pensé avec eux. 90 % de la population souhaite ces aménagements, dans le centre du village, et nous avons bien étudié le projet » (lire encadré), réagit Gérard Juin. « Lorsque l’on fait quelque chose d’excentré, comme cela fut le cas avec le théâtre de verdure, cela se finit mal. »
L’Etat intervient-il en soutien au logement social ? « C’est une priorité de l’Etat. C’est un sujet privé et des collectivités et des bailleurs sociaux, mais l’Etat incite à la création de nouveaux logements. », précise Pierre Molager. « Nous voulons mieux appréhender et tenir compte des spécificités des territoires » dans les différents domaines.
Justement, les présidents des Communautés de Communes des îles de Ré et d’Oléron se rapprochent afin d’élaborer un document commun et demander audience aux Services de l’Etat, en vue de trouver des solutions aux contraintes qui pèsent lourd sur les projets de logements (lire notre article en page 10 de cette édition). Qu’en pense le Secrétaire Général de la Préfecture ? « Le sujet du logement est d’une grande complexité, il y a de nombreuses contraintes à respecter, ici comme ailleurs, entre autres celle de non artificialisation des sols. Nous pouvons adapter notre stratégie. »
« J’apprécie ce temps d’échange, cette écoute, l’Etat est vigilant, rassurant, il nous accompagne, cette visite visant à une meilleure connaissance du terrain est à saluer et j’espère qu’il y en aura d’autres », conclue le Maire.
Une petite pause pour la photo de rigueur, devant la Mairie et le tout nouveau logo de la Commune, et Messieurs le sous-préfet et le maire repartent continuer la visite de la commune du Bois-Plage.
Le skate-park attaqué
Alors que les travaux ont commencé, un groupe de riverains a porté en référé un recours suspensif au Tribunal Administratif contre le skate-park.
« Nous avons reçu ce jour (3 décembre) un avis à suspension pour dix jours, le temps que le TA statue. Ce projet d’intérêt général est remis en cause par quelques riverains des avenues des Gollandières et de la Plage, alors qu’il est officiellement soutenu dans le cadre de la DETR et par la Région, qui reconnaît son utilité publique. Les travaux ont commencé, le surfaçage a été réalisé, il ne nous reste plus qu’à monter les deux éléments du city stade. La rénovation/restauration des terrains de basket et handball qui dataient des années 2010 a été faite. Nous espérions avoir terminé l’aménagement du City Stade avant les vacances de Noël. Nous avons fait réaliser une étude d’impact sonore, nous avons fait des choix de matériaux justement pour que celui-ci soit moindre, nous sommes sûrs de nous. Pour rassurer, nous nous sommes engagés à réaliser une seconde étude d’impact, une fois les structures installées. Nous avons suspendu les travaux, nous allons avoir des frais de justice et nous devons voir ce que cela va nous coûter », nous explique le Maire, Gérard Juin, dépité qu’un projet d’intérêt général, qui plus est pour les jeunes, soit remis en cause par une poignée de riverains. C’est malheureusement monnaie bien trop courante sur l’île de Ré…
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