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« Le rire nous fait voir la vie autrement »
Jérôme Rouger sera sur la scène de La Maline le samedi 9 novembre avec son seul-en-scène « En cas de péril imminent ». Une pièce humoristique dans laquelle l’auteur, comédien et metteur en scène nous démontre une fois de plus que le rire peut nous aider à comprendre la complexité du monde. Interview.
Ré à la Hune : Pour commencer, rappelons que ce n’est pas votre première fois sur l’île de Ré !
Jérôme Rouger : Effectivement ! J’ai joué il y a quelques années à La Maline ma pièce « Pourquoi les poules préfèrent être élevées en batterie ». Et puis je suis aussi venu pour « En cas de péril imminent », mais pas en représentation. C’était une résidence d’écriture de quelques jours fin 2021 dans l’ancienne école de Sainte- Marie, dans le cadre d’une co-production avec La Maline. Ces résidences d’écriture sont toujours une période agréable pour moi car je rassemble toutes les notes que je prends au quotidien et j’écris la matière du spectacle. Cette résidence sur l’île de Ré m’a servi à ça et c’était particulièrement agréable à Sainte- Marie car l’hiver y est très paisible.
Dans tous vos spectacles le rire est omniprésent. Pour autant, vous ne vous définissez pas comme un humoriste…
Non, car pour avoir discuté avec de nombreux humoristes, j’ai remarqué que je ne construis pas mes spectacles de la même manière. La plupart des humoristes vont se dire « là je vais mettre une blague », ou alors « il faut en faire le plus possible ». Moi je m’intéresse d’abord à un sujet. Et après, la façon dont j’en parle est effectivement empreinte d’humour, c’est un fil rouge très important. Mais c’est parce que j’ai toujours écrit et parlé de cette manière, avec ce langage de l’humour.
D’où cela vient-il ?
Aujourd’hui, a posteriori, je pense que c’est dû à ma famille. J’avais un grandpère qui faisait beaucoup de blagues et c’était un vrai moyen de communication dans ma famille maternelle. Mes trois oncles sont très blagueurs et on se chambrait beaucoup, ça a dû me marquer. Enfant j’étais très excentrique et je me faisais beaucoup remarquer, mais comme c’était toujours fait avec humour les gens ne m’en voulaient pas trop !
Toutes vos pièces abordent des sujets de société. Peut-on parler de pièces politiques ?
Je ne parle pas de tel parti ou homme politique comme le font certains humoristes. Mais oui ce sont des pièces politiques car j’aborde des sujets de la vie de la cité et de la vie des gens. L’idée de mes pièces, c’est d’amener à réfléchir, à aborder les choses d’une autre manière et faire un pas de côté, mais tout en restant exaltant.
Avec « En cas de péril imminent », vous abordez la question de la place de l’artiste et du rire dans nos sociétés. Pourquoi ce thème ?
Le point de départ de cette pièce, c’était une question que je me posais depuis longtemps. À quoi je sers quand je suis sur scène ? Quel est mon rôle, mon utilité sociale ? Et cela d’autant plus en cas de péril imminent… Dans la pièce je reste vague sur ces situations périlleuses. Le point de départ c’était le péril écologique, mais cela peut aussi bien être une guerre ou une situation sanitaire. Tout au long de cette pièce j’essaie de répondre à cette question : faut-il continuer à faire des spectacles en cas de péril imminent ? J’y apporte une réponse positive et joyeuse, et j’en conclut que le rire a un rôle important. Parfois le rire ne suffit pas pour s’en sortir mais garder quelque chose de joyeux à l’intérieur de soi permet d’avancer. Les affects tristes nous empêchent d’agir, nous laissent sur place, alors que le rire décale les choses et souvent ce petit décalage nous fait voir la vie autrement.
« En cas de péril imminent »
La Maline, le 9 novembre à 20h30.
Dès 12 ans. Tarifs : de 8 à 16€.
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