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Le retour des Ré-acteurs
La troupe de théâtre du Nord de l’île trépigne à l’idée de remonter enfin sur les planches. Deux spectacles sont au programme : « Ré-acteurs, le retour » puis « Tous mes rêves partent de Gare d’Austerlitz », une pièce aux dialogues « coup de poing » et qui se déroule en prison
Après de longs mois passés sans pouvoir jouer, la troupe des Ré-acteurs n’a pour autant jamais cessé de répéter ses deux prochaines pièces. Elle proposera au public un spectacle intitulé « Ré-acteurs, le retour », le 29 mai prochain à la Salle des fêtes d’Ars-en-Ré. « Cette pièce un peu déjantée réunit toute la troupe, pour un florilège de scènes que l’on pourrait qualifier de “courtelinesque” », explique Marion Silhol, metteur en scène et animatrice des Ré-Acteurs. Inspiré du répertoire de Georges Courteline (romancier et dramaturge français, décédé en 1929, NDLR), ce spectacle enjoué s’articule autour de sept scènes de la vie quotidienne, jouée à deux ou trois personnages, ainsi que de quelques monologues.
Autre actualité pour la troupe de Marion : plusieurs représentations de la pièce « Tous mes rêves partent de Gare d’Austerlitz ». « Nous sommes tous très excités par ce retour sur scène. Durant cette période de crise sanitaire, nous n’avons jamais lâché et continué à travailler chez les uns et les autres. Nous sommes très impatients de remonter sur les planches, en espérant donner 1h30 de plaisir aux personnes qui pourront venir nous voir », s’enthousiasme la metteur en scène.
Entre confinement et enfermement
Écrite par Mohamed Kacimi, cette pièce tragi-comique raconte le quotidien d’une maison d’arrêt au féminin. Elle se déroule au sein d’une bibiothèque de prison un soir de Noël, autour de six personnages : une coiffeuse, une sagefemme, une nourrice, une esthéticienne, une serveuse, une professeur et une voix off. « J’ai reçu cette pièce au tout début du deuxième confinement, cela a été un coup de foudre immédiat, je me suis sentie comme possédée par cette oeuvre », confie Marion.
La metteur en scène est elle-même intervenue pendant un an à la prison des femmes de Versailles, il y a quelques années, en animant des séances de sophrologie dans la bibliothèque, pour six prisonnières. « Confinement, enfermement, des femmes au destin bouleversant… Je suis captivée et ne quitte plus cette pièce pendant plusieurs jours. Je repense à ces femmes que j’ai côtoyées, jeunes et moins jeunes, coupées de l’extérieur, qui purgent parfois une longue peine et voient leur condamnation aggravée car elles ne reçoivent que rarement des visites ». Les théâtres étant fermés, tout comme les salles de répétition, Marion décide d’en faire une lecture et non une pièce jouée. Dans le contexte actuel, elle estime à juste titre qu’une lecture se prête davantage à la situation : facilité pour répéter par « visio », en petit groupe, avec seulement quelques rencontres ponctuelles et facilité pour jouer (une salle dotée d’une table peut suffire).
Une représentation à la prison
« La lecture se prête, à mon avis, à une intensité énorme de jeu permettant à l’auditeur-spectateur d’imaginer la bibliothèque de la prison, de s’approprier chaque personnage, d’entendre le texte de Mohamed Kacimi et celui de Musset. Ces dialogues coup de poing laissent place à l’imaginaire du spectateur-auditeur », analyse la metteur en scène. L’absence de décor et de mouvement des personnages permettent en effet aux spectateurs d’être attentifs et concentrés sur les textes et les voix. « Les comédiennes sont autour de la table mais la pièce est très animée ! Ce n’est en aucun cas rébarbatif. Cela parle des femmes avec une liberté incroyable, la troupe est très excitée à l’idée de commencer à la jouer. Nous la répétons depuis octobre dernier, cela a d’ailleurs bien agrémenté notre confinement ! », assure Marion.
Une représentation à la prison
« Depuis début novembre, la Comédie Française nous offre de magnifiques lectures à table de pièces que les acteurs répètent pendant quelques jours. Leur travail m’a convaincue que nous avons le bon choix avec la lecture. Je pense que ce mode de représentation va se pérenniser, au-delà du contexte sanitaire actuel ». La première de cette pièce atypique sera jouée le 4 juin prochain à 18h30 à la bibliothèque d’Ars-en-Ré. Elle sera ensuite jouée au musée Ernest Cognacq le 29 juillet puis au sein de la prison de Saint-Martin-de-Ré à la fin du mois de septembre. D’autres dates restent à programmer pour les prochains mois. « La période Covid n’est à ce jour toujours pas terminée mais le théâtre reste possible et nous pourrons lire le fruit de notre travail devant un public restreint, dans n’importe quel lieu », conclut la metteur en scène.
La pièce « Tous mes rêves partent de Gare d’Austerlitz » est conseillée à un public « averti », de plus de 15 ans.
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