« Le prochain mandat sera celui de la refondation des compétences »
Le conseil du 25 avril dernier fut quelque peu décalé en soirée, pour cause de « Mission Pitié » sur La Rochelle et l’île de Ré, notamment (lire l’encart).
Le vote de subventions pour la promotion des produits du terroir (une ligne de 100 000 € a été inscrite au budget primitif 2013) soient 40 000 € à la cave coopérative Uniré pour la promotion de la pomme de terre AOP, 25 980 € à la Coopérative des Sauniers pour la promotion du sel de l’île de Ré et – pour la 1ère fois – 500 € à l’association l’Oursine de Ré, fut l’occasion d’un débat. Anne Deniel s’interrogeant sur le bien-fondé du financement public de ces actions « commerciales », les artisans rétais n’ayant pas, eux, droit à de telles aides et se sentant ainsi moins « légitimes ». Patrick Rayton a confirmé que l’on arrivait « au bout du système » et Lionel Quillet a rappelé qu’à côté de ses compétences entières telles l’environnement ou le social, par exemple, la CdC avait des « bouts de compétences hybrides », notamment en matière d’économie, de tourisme ou encore des activités primaires, ce qui n’est pas satisfaisant. Aussi, le second mandat communautaire, s’il est réélu, sera celui de la « refondation des compétences », pour que la CdC se dote de compétences à part entière.
Des subventions …
Le vote d’une subvention de 40 000 € à la Chambre de commerce et d’industrie (pour 50 000 € demandés, visant à compenser la baisse de participation du Département) en soutien aux lignes aériennes « lowcost » de l’aéroport de La Rochelle – île de Ré fut acquis sans enthousiasme ni conviction, tant les élus trouvent déplaisantes les « pressions » des compagnies aériennes qui menacent – faute d’aides – de quitter les aéroports qui n’apportent pas de contribution. Si certaines réactions peuvent paraître excessives – « c’est encore et toujours la pression du pouvoir économique sur le politique » ! a lancé un délégué – l’exaspération des élus est teintée de lucidité. Comme l’a exposé Lionel Quillet même si le fonctionnement d’un aéroport est très difficile à cerner et qu’il est très contestable que de l’argent public aille financer des compagnies low cost, même si le « chantage » fait aux chambres de commerce par ces compagnies est intolérable, ou encore s’il est acquis que l’aéroport est amené à partir sur Rochefort – St-Agnant (à un horizon de temps flou et de long terme), il n’en demeure pas moins que l’île de Ré n’a jamais participé, alors que le Conseil général et la CdA de La Rochelle financent à hauteur d’environ 170 000 € chacun.
Or l’île de Ré serait la première bénéficiaire des 37 millions d’€ de retombées économiques générées par les 237 000 passagers annuels de l’aéroport, puisqu’elle en récupérerait près de 50 %, selon les études.
… Et encore des subventions
Le financement du Conseil général en matière culturelle au travers notamment de la labellisation « Sites en Scène » a diminué fortement pour 2013, passant selon Christian Bourgne de 900 000 € à 500 000 €. Pour le coup, seuls deux événements culturels rétais ont obtenu pour 2013 le « label » et le financement afférent (70 000 € au total), le Site en Scène de La Flotte et « Musique en Ré », au grand dam de certains élus au 1er rang desquels Christian Bourgne, « indigné de l’injustice et du manque d’équité dans ces choix … ».
Les travaux de défense des côtes hors PAPI concernent les seules digues pérennes, de compétence communautaire, déclarées d’intérêt général, et relèvent d’une convention signée entre l’État et la CdC en 2008. Les travaux sur ces digues sont réalisés par la CdC et peuvent faire l’objet d’une aide du Conseil général à hauteur de 50 %, bien que celui-ci ait désormais du mal à investir hors Papi du fait des financements importants apportés dans les Papi. Les élus CdC ont ainsi dressé une liste de travaux pour lesquels ils envisagent de demander une subvention de 407 500 € au CG 17 (les 50 % restant étant financés par la CdC).
A aussi été votée lors de ce conseil la bagatelle de près de 12 millions d’€ pour les études et travaux dans le cadre du PAPI (Quartier des Doreaux à St Clément, Fosse de Loix et surtout Digue du Boutillon)… Ainsi que beaucoup d’autres travaux concernant les pistes cyclables, le site du Défend, la Maison du Fier, la future gendarmerie, l’ancienne maison de retraite de St-Martin ou encore les Brises Marines.
Les questions diverses furent l’occasion pour Patrice Raffarin de rappeler la chronologie dans les recours contre la société Holcim, depuis les requêtes introductives contre l’autorisation préfectorale déposées conjointement par la CdC et la Commune de Rivedoux le 5 décembre 2011. Ces requêtes vont être fusionnées et les élus estiment qu’un jugement en 2014 serait satisfaisant en termes de délai…
Quant à la pérennité d’une activité de radiologie sur l’île de Ré tout sera fait pour qu’elle perdure, soit en facilitant sa reprise par un autre privé, soit par une création publique. L’Agence Régionale de Santé a à cet égard assuré le Président de son soutien et lui a rappelé le caractère obligatoire en termes de santé de la présence d’une telle activité…
La « Mission Pitié »
Pour faire suite aux alertes données par Dominique Bussereau et Lionel Quillet, mais aussi par les élus vendéens, la Ministre Delphine Batho a missionné – comme elle l’avait promis – Christian Pitié et Annick Hélias avec un triple objectif :
> Comprendre sur le terrain où en est la réalisation des travaux dans le cadre des PAPI.
> Envisager de compacter les procédures environnementales qui rallongent fortement les délais de démarrage des travaux.
> Voir comment travailler hors PAPI.
Ceux-ci ont entamé un tour de France – de Nice à Dunkerque en passant par la Vendée et la Charente-Maritime – afin de rendre à la Ministre pour début juin un rapport national comportant des préconisations pour une réelle efficacité en matière d’entretien et construction de digues. Reçus jeudi 25 avril au Conseil général, ils ont fait le vendredi 26 avril une visite au pas de charge des sites les plus problématiques de l’île de Ré, avant d’aller à la rencontre des élus d’Esnandes et de La Rochelle, sans oublier d’échanger avec les Députés Olivier Falorni et Suzanne Tallard.
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