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Le Président de la CdC en tournée
L’exercice n’est pas inédit car initié en 2020… Lionel Quillet a repris son bâton de pèlerin le 17 novembre.
Il l’avait expliqué en 2020 : pour cette nouvelle mandature, Lionel Quillet souhaitait une approche plus personnalisée, permettant de relier les stratégies et actions de la Communauté des Communes à chacune d’entre elles. Déclinaison des grands dossiers, préoccupations spécifiques du Sud au Nord du territoire… Il s’agit d’aller du global au particulier, mais aussi de s’adresser en direct à tous les élus.
Le Président de la CdC s’était donc ‘invité’ aux Conseils municipaux de la fin 2020, alors en comité restreint pour cause de crise sanitaire. Initiative renouvelée trois ans après : « à mi-mandat, c’est le temps d’un bilan », estime-t-il, précisant qu’il s’agit ici « de faire avancer les dossiers et d’échanger ».
Le Bois-Plage ouvre le bal
« Bienvenue au Bois-Plage M. Quillet », entonne Gérard Juin au nom de l’équipe municipale réunie le 17 novembre dernier, avant de laisser la parole au président de la CdC accompagné du 1er vice-président et maire de la Couarde Patrick Rayton mais aussi de la directrice générale des services Annabelle Gaudin. « Il y a au moins deux sujets importants, SubmersionÉrosion et Logement », résume Lionel Quillet en guise d’introduction.
Fermeté politique
« Le Bois est la commune la moins concernée par la submersion mais le problème de l’érosion est réel », souligne-t-il, rappelant brièvement les grandes lignes du PAPI et la bonne résistance des protections lors des dernières tempêtes, « même s’il n’y a pas de risque zéro ».
Concernant l’érosion, elle n’est, en revanche, pas éligible au PAPI, soit « pas de financement possible de l’État mais il faut son autorisation », explique le président de la CdC, estimant que « le phénomène d’érosion est le parent pauvre de la gestion environnementale », avant d’ajouter que « L’île de Ré n’est pas prioritaire en terme d’érosion, au contraire d’Oléron, concernée sur 65% de son territoire ». « Si nous restons dans cette situation, il pourrait y avoir des soucis avec des habitations et on bricole », poursuit-il, évoquant une première action entreprise avec l’ONF qui manque de moyens.
« Je ferai une véritable proposition pour l’Ile de Ré. Nous connaissons parfaitement la question, nous avons l’argent et la maîtrise des techniques dans le respect de l’environnement », martèle-t-il. Proposition qui sera faite au Conseil communautaire de décembre pour des études au 1er trimestre 2024. « Il faut la validation de l’État mais nous avons la volonté politique, la volonté financière et la crédibilité du PAPI, nous serons reçus et entendus et il est de notre devoir d’intervenir », conclut-il sur l’idée générale.
Solidarité insulaire
« Le Bois a toujours été solidaire sur le PAPI alors que non concerné par la submersion, aujourd’hui ce sera aux autres de participer pour Le Bois », estime Lionel Quillet affirmant que la commune sera dans « les cinq priorités fixées ». « Ce qu’on entend, c’est super bien mais comment rendre ça efficace et rapide », réagit Gérard Juin, citant pour exemple la zone calcaire des Gouillauds « reculant à chaque coup de vent et tempête ».
Évoquant une rencontre avec les services de l’Etat le 18 novembre, Lionel Quillet souhaite demander « une validation qui ne dépassera pas la saison 2024. Restitution en septembre avec plan d’action, validé ou pas. Il faudra prendre des décisions, on ne peut pas attendre trois ou quatre ans », poursuit-il, ajoutant que l’île d’Oléron sera associée.
« Le Bois a 6,5 km de littoral mais il faut réfléchir en territoire complet », estime Gérard Juin. « Je demanderai un guichet unique comme pour le PAPI », répond Lionel Quillet. Le conseiller délégué boitais au littoral Jean- François Beynaud évoque une idée de réimplantation du varech pour casser la houle. « Tout sera dans l’étude même ce que l’Etat ne veut pas », affirme Lionel Quillet.
Sur la politique du logement
« Le Bois est une commune centrale qui a toujours eu la volonté du logement à loyers modérés et cela correspond aux besoins rétais », se réjouit le Président de la CdC, évoquant « un gros potentiel avant 2000, réduit par le Schéma directeur. Au Bois, la plupart des zones constructibles ont été gelées puis ont disparu sauf Rochefort et La Poizière, d’où les OAP », explique- t-il ajoutant avoir aujourd’hui « un taux d’acception de 25% des propriétaires sur La Poizière ». « On ne lâche rien », affirme-t-il, évoquant le lancement d’une DUP* avec accompagnement de l’Etat, « la jurisprudence étant favorable. Il faut compter un an et demi à deux ans mais ce projet se fera », précise-t-il.
Sur les meublés touristiques
Ils sont inscrits dans la troisième phase de la stratégie logement. « L’usage nous a échappé. L’arrivée des investisseurs a déséquilibré la situation », estime Lionel Quillet avant d’ajouter que « ce n’est la faute de personne mais c’est la défaite de l’Ile de Ré. Il faut savoir que dans le Top 20 de l’intérêt immobilier, il y a Paris et l’Ile de Ré ! ». « La mise en zone tendue permet des restrictions sur les usages. Nous allons devoir prendre des décisions. Il faut laisser les gens louer. Notre cible est celle qui ne vient pas du territoire mais aussi la 6ème, la 8ème, la 12ème maison… la mise en place de l’enregistrement est un minima », affirme-t-il, avant d’évoquer le PLH* pour « subventionner la rénovation dans le cadre d’un logement permanent ». Côté calendrier, « il y aura une présentation en fin d’année pour une discussion en février et une application en mars. Il faut trouver un équilibre, la CdC n’imposera rien mais les communes devront se positionner. C’est très compliqué mais on va droit dans le mur si on ne fait rien », conclut-il. « Il faut avoir des convictions et aller jusqu’au bout », intervient Gérard Juin, « il faut penser à l’intérêt général mais le problème dans une petite commune c’est qu’on est seulement face à des intérêts particuliers », souligne le maire du Bois-Plage.
En conclusion de la rencontre boitaise seront encore évoqués la zone artisanale du Bois sur laquelle « nous pouvons intervenir à la demande des communes et il peut y avoir des intérêts stratégiques à défendre », explique Lionel Quillet, mais également le terrain des Égaux : « Je ne ferai rien sans le Conseil municipal du Bois », affirme le Président de la CdC évoquant le résultat attendu pour la fin de l’année de l’étude en cours.
Les derniers mots enfin, seront pour le sujet brûlant de l’EHPAD de Saint- Martin. « La CdC n’a pas la compétence, c’est celle du Département », souligne Lionel Quillet évoquant « 45% de la population rétaise âgée de plus de 75 ans à l’horizon 2030 ». Réfutant le « ce n’est pas dans la matrice économique » de la réponse de l’ARS, Lionel Quillet évoque la mobilisation du Député Olivier Falorni tout en affirmant « manquer d’aide », du côté du Département.
*DUP : Déclaration d’Utilité Publique / PLH : Programme local d’habitat
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